16 déc. 2011

Fringe, saison 2


Dire que Fringe a failli perdre tout intérêt dès sa deuxième saison n'est pas peu dire. Il faut dire que, durant 14 épisodes, il ne se passe pas grand chose. Sachant qu'en plus, l'épisode 11 (Unhearted) est un épisode de la saison 1 non diffusé à l'époque, qui tombe comme un cheveu sur la soupe, sans cohérence aucune, et, sans trop spoiler, qu'un des personnages réapparait malgré sa mort au début de la saison.

Quatorze, allez disons onze en ne comptant pas le premier épisode (A New Day in the Old Town), le quatrième (Momentum Deferred) et le dixième (Grey Matters), sans réel avancement quant à l'intrigue (le Dessein, les métamorphes, William Bell...), ça fait long, surtout pour une série façon Fringe, même si certains de ses loners sont bien foutus (August, s2 ép. 08, en posant le cas de conscience d'un Observateur, sort du lot, ainsi que l'étonnant Johari Window, s2 ép.12). Et cela nous rappelle malheureusement la quatrième saison d'Alias, de la même équipe et souffrant exactement du même défaut : une première moitié de saison soporifique avec des missions sans beaucoup d'intérêt dans l'intrigue.

Mais heureusement, tout comme la pénultième saison des aventures de la jolie Miss Bristow (qui se clôt dans une apothéose zombi-esque), elle termine en trombe. Du quinzième jusqu'au dernier épisode (l'un des meilleurs étant l'excellent White Tulip, s02 ép.18, belle et solide histoire de temps et d'amour), plus rien ne nous fera lâcher le téléviseur, tant soudainement l'arc final déploie tout son potentiel SF jusqu'à un final moderno-steampunk grisant.

Néamoins, malgré les deux premiers tiers gachés de cette seconde saison, la série garde toutes ses qualités : un cadre SF prenant et plein de possibilités, des SF superbes et des maquillages toujours aussi réalistes, des acteurs au poil (et des supers cameo avec Diane Kruger et un super Scott Glenn) et des personnages toujours aussi attachants. Ainsi, la relation entre Walter et Peter est véritablement le moteur de la série, jusqu'à un point qui redéfinit même l'ensemble des évènements vus jusqu'alors.

Vu le final, et malgré la semi-déception qu'est cette seconde saison, il va sans dire que l'on attend beaucoup de la troisième, qui confirmera, ou non, que Fringe est la digne héritière d'une tradition SF télévisuelle, qui va de Twilight Zone à Lost, en passant par Kolchack, X-Files et même Sliders ou Quantum Leap.

15 déc. 2011

Fatal


Je n'attendais pas grand chose de la mise en image du concept Fatal Bazooka qui, décliné précédemment en disque, avait pourtant réussi à me faire rire, tout en proposant un vrai album de hip-hop, parodique dans les textes mais pas dans l'esprit. J'ai même le souvenir que certains journalistes musicaux avaient considéré cet album en 2007 comme l'un des meilleurs albums hip-hop de l'année.

Et ce film est au final plutôt une bonne surprise. L'outrance caractéristique de l'humour de Youn est là et fonctionne à plein régime, au service d'une parodie du bling-bling et d'une industrie musicale rance, sans pour autant cracher totalement dans la soupe (il n'oublie pas qu'il en profite aussi). Un peu dans la lignée d'un Zoolander, Mickaël Youn mène son film plutôt bien, sans baisse de rythme et joue le jeu à fond de bout en bout, fidèle à sa ligne de conduite depuis l'époque du Morning Live.

Vu la faible qualité des films auquel Youn a participé jusque là, il démontre, dans son cas en tout cas, qu'on est jamais aussi bien servi que par soi-même et qu'il avait ici la matière qu'il fallait pour faire une comédie à son image. Alors oui, les réfractaires ne seront évidement pas de mon avis, mais je suis si rarement amusé par une comédie française qu'il me semblait bon de signaler qu'au moins une, sortie il y a moins de cinq ans à l'heure où j'écris ces lignes, m'a fait bien rire.

14 déc. 2011

Cars


Pixar a du savoir-faire, il va sans dire. Ne serait-ce qu'avec la séquence d'ouverture, cette fantastique séquence de course qui en quelques minutes nous dépeint le personnage principal, Flash McQueen, tout en nous offrant des plans et des scènes époustouflantes (quel carambolage).

Mais thématiquement, Cars est pour moi (et sans avoir vu le deuxième volet, qui semblerait digne des DirectToDVD de Disney) le plus faible des Pixar. Mettez ça peut-être sur mon manque d'attrait pour la mécanique et les carrosseries rutilantes, mais nous sommes ici pour moi à l'opposé total d'un Monstres & Cie, d'un Indestructibles et d'un Wall-E. Ode à l'éternelle american way of life, celle du gallon d'essence pas cher, des mécaniques qui font du 30 litres au 100, celle de l'asphalte conquérant, où est donc l'émotion, l'humour, la finesse, la classe, bref ce qui fait l'exception Pixar ? Surement coincés au fond du filtre à particule...

Me vient soudain une hypothèse qui vaut ce qu'elle vaut. Et si, en fait, John Lasseter avait initié avec Cars un nouveau style de remake ? Plutôt que de l'avouer franchement, il se fait ainsi là les petits plaisirs coupables, comme celui de faire le remake déguisé de Jours de Tonnerre avec Cars. Et Fast and Furious avec Cars 2 ? Pas sûr d'avoir le cran de vérifier...

13 déc. 2011

Fringe, saison 1


Quatrième série de la nébuleuse Abrams (il ne faudrait pas non plus oublier ses compères Orci et Kurtzman, dèjà présents sur les 5 saisons d'Alias), Fringe s'annonçait comme le retour de la série de SF/fantastique, ancrée dans une certaine réalité, une actualité, un présent même, mettant en scène des enquêtes étranges dévolues au FBI. Qui a dit "ça me rappelle X-Files" ? Oui, et cela fait partie des influences avouées.

Et c'est aussi ce qui m'en a tenu éloigné, les plus fidèles d'entre vous sachant le quasi-culte que je voue aux aventures de Mulder et Scully. Et alors que la quatrième saison est en cours de diffusion aux USA, c'est une critique d'Alain Carrazé sur la troisième saison dans Mad Movies du mois dernier qui m'a convaincu de m'y mettre.

Et grand bien m'en a pris. Car si X-Files n'est pas loin, la Quatrième Dimension non plus, et cette saison de Fringe offre à cette série sa logique propre, sa mythologie, son état d'esprit. Pas de paranoïa et de grand complot gouvernemental, ici le moteur est plutôt la science, ses dérives, sa marchandisation (symbolisé par l'opaque multinationale Massive Dynamics) et surtout le Dessein, étrange projet et événement que je ne vous dévoilerai bien sur pas.

Plusieurs raisons de s'enthousiasmer de cette première saison, car si Fringe ne révolutionne pas fondamentalement la série fantastique, elle joue le jeu à fond : une intrigue dense mais qui avance, des mystères résolus peu à peu et d'autres entraperçus juste ce qu'il faut pour lancer les saisons suivantes, une réalisation solide, des maquillages gores et des effets spéciaux d'une qualité bluffante, des personnages bien écrits, de l'humour et une interprétation solide. Et un cameo dans le season finale qui ne pouvait que me faire joindre les doigts en V.

Force est de constater qu'il y a du métier et de l'intelligence chez Abrams et sa clique. Mélant habilement épisodes mythologiques et quasi-loners (épisodes dont l'intrigue n'a aucune conséquence sur l'arc narratif de la saison ou de la série) comme à la grande époque (et rappelant aussi la bonne recette d'Alias), il y avait en tout cas longtemps qu'une série ne m'avait pas hameçonné le ciboulot de cette manière. Confirmation, peut-être, pour la saison 2 ?

12 déc. 2011

Bliss


Ma femme vous le dirait. Je ne peux pas être objectif avec Drew Barrymore ; il existe comme un lien entre moi et elle, depuis E.T., et je fonds dès que je vois son sourire. Ca tombe bien, allez-vous me dire, ici c'est elle qui réalise et elle ne s'offre qu'un second rôle (plutôt à son image d'ailleurs). Et c'est vrai, mais Drew reste Drew, et la vraie question est : puis-je continuer à être aussi peu objectif alors qu'elle est derrière la caméra ?

Deux possibilités : soit c'est un mauvais film et je suis définitivement perdu en ce qui concerne un jugement sensé concernant Mlle Barrymore, soit elle a effectivement réussi sa première réalisation (et ce n'est pas que mon amour qui parle mais aussi mon sens critique). Si à la fin je vous laisserai seuls juges, je vais opter, par souci d'équilibre mental personnel (y compris pour le bien-être de mon couple et de ma famille), pour la deuxième possibilité.

Habile et subtil mélange de chronique adolescente, d'une photographie d'une certaine middle-class US, du film de sport (les losers se découvrant winners, grand classique usé jusqu'à la moelle du cinéma US), Bliss adopte surtout un vrai point de vue, celui de son personnage Bliss Cavendar (merveilleuse Ellen Page), et ne le quitte pas d'une semelle. Se jouant des clichés, Drew Barrymore propose juste le portrait d'une jeune fille qui s'affirme, sans envoyer tout péter, en nous convainquant ainsi qu'on peut faire du touchant, du juste, de l'émotion sans faire du tragique ou du pathos, ou de grands dialogues lénifiants.

Casting au poil (sacré bande de nénettes, de Juliette Lewis à Zoe Bell), humour, mise en scène solide, simple, pudique (la relation entre Bliss et son boyfriend) bref impeccable, BO pleine de bon goût, cette première réalisation sonne juste et sincère de bout en bout.

Comment voulez-vous que je devienne objectif avec Drew Barrymore si en plus elle se met à réaliser des films de cette trempe, hein ? Sur ce, je vous laisse ; j'ai une soudaine envie de revoir Charlie's Angels, moi...

11 déc. 2011

Mission : Noël - Les Aventures de la Famille Noël


En dehors de Wallace et Gromit, y'a-t-il un salut pour les studios Aardman ? Si Chicken Run avait plutôt réussit son coup en gardant la marque de fabrique du studio (l'animation en pâte à modeler, image par image, qui a fait aussi ses preuves sur l'excellent Shaun le Mouton), j'avoue que j'étais plus sceptique sur leur capacité à imprimer leur patte sur de l'animation plus classique.

Sans égaler les sommets d'humour d'un Mystère du Lapin-Garou, force est de constater qu'avec un sujet aussi éculé que Noël (et sans pâte à modeler) les Studios Aardman ont un truc. Autour d'une histoire de succession familiale pas mal fichue, le film nous emmène dans 1h30 rythmée (la séquence d'ouverture est à ce titre inventive et pêchue), drôle (le papy Père Noël vaut des points), efficace. Et si coté animation Pixar tient toujours la dragée haute, Aardman ne démérite et nous ferait presque replonger dans la magie de Noël sur quelques plans.

Pari réussi donc qu'était celui de faire un produit calibré pour la saison. A l'inverse de productions concurrentes qui misent plutôt sur la parodie, le détournement, Aardman nous offre un vrai film de Noël, s'appropriant les images d'Epinal pour offrir un peu de fraîcheur et de légèreté au genre Noël, étouffé par la naphtaline et les recettes éculées. Les studios Aardman en ont encore sous la pédale, et ça, ça fait plaisir.

10 déc. 2011

Shame


Ce film n'a pas grand chose à voir avec l'addiction sexuelle, bien que ce thème soit sans nul doute très accrocheur en terme marketing (s'il on en juge à la pléthore d'émissions ma vie est tellement vraie fleurissant sur la TNT). Mais le sexe n'est ici qu'un révélateur. Le sexe est devenu un objet de consommation comme un autre, accessible partout, tout le temps. Et comme le reste, avec on remplit du vide.

Et Brandon est vide. Vide d'amour, vide de désirs, vide de joie, vide de sens, vase percé que la pulsion assouvie emplit aussi vite qu'elle ne le vide. Et il y tient à son vide, malgré sa sœur, malgré une collègue, malgré l'ennui, quitte à se voiler la face et à s'y enfermer.

Shame n'est pas un film contre le sexe, contre la pornographie, ou même puritain comme j'ai pu le lire. C'est une photographie de notre société actuelle, vampirisante et abrutissante. Steve McQueen ne juge d'ailleurs pas son personnage, il le suit, montre même de l'empathie pour lui : voici l'insoutenable vide de l'hyper-consommateur.

Superbe film, superbe mise en scène (qui réussit à rendre les scènes de sexe ni écœurantes ni excitantes, tout en étant absolument indispensables à la compréhension de la psyché du personnage principal), un Michael Fassbinder juste et poignant (et qui devient par là même l'icône mâle de l'année 2011, ex aequo avec Ryan Gosling), une touchante et solide Carey Mulligan (après Drive, décidément, belle année pour elle aussi). Un grand, grand film.

9 déc. 2011

The Runaways


Le biopic est un genre casse-gueule, et rares sont ceux qui en sortent avec les honneurs (Ali, de Michael Mann, fait partie des rares exceptions). Et les biopics rock ne dérogent pas à la règle, souvent plus enclins à passer à la moulinette de l'icônisation leur sujet plutôt que de raconter une histoire (The Doors, d'Oliver Stone, en est l'un des exemples les plus criards).

Et là où Floria Sigismondi (grosse carrière de clipeuse) remporte dans l'ensemble l'adhésion de mon humble personne, c'est que l'hagiographie ne l'intéresse pas. Car ce qu'elle raconte (et plutôt bien), c'est justement la création et la vie façon étoile filante de ce produit sex, drugs & rock'n roll façonné quasi entièrement par ce grand malade (au sens du marketing quasi prophétique) qu'était Kim Fowley.

Si l'on pourra lui reprocher (un peu) de surtout s'attacher à la frontman Cherry Currie, un peu moins à Joan Jett, et de mettre de coté les trois autres (pas un mot à la fin sur la gratteuse soliste Lita Ford, loin d'être malhabile avec sa 6 cordes, et sur la tapeuse de fûts Sandy West), le film arrive tout de même à retranscrire ce parfum de souffre (elles étaient tout de même mineures !) et cette énergie adolescente et destroy qu'a libéré Kim Fowley.

A ce titre le casting est impeccable (les miss Fanning et Stewart sont amplement crédibles), avec une mention spéciale à Michael Shannon, jouant avec justesse un Kim Fowley outrancier, et les séquences musicales très réalistes (c'est quand même mieux quand on a l'impression que les acteurs savent jouer).

Bien que ne retranscrivant surement qu'une petite partie sur l'aspect trash de la vie du groupe (mais peut-être aussi cela n'était pas nécessaire), Floria Sigismondi nous offre un film honnête, collé à son sujet, mais aussi la photographie d'une époque charnière, où le marketing allait bientôt supplanter le contenu du disque...

12 nov. 2011

Moon


Si les premières séquences de Moon pouvaient éveiller quelques craintes quant à d'éventuelles influences envahissantes (2001 et le Solaris de Soderbergh), Duncan Jones (je vous laisserai le plaisir d'aller par vous-même voir qui est ce "fils de" qui failli s'appeler Zowie) s'arrache de la tutelle de ses glorieux ainés pour faire un film personnel.

Car là est sans doute la principale qualité de Moon : de ne pas sans cesse faire allégeance. Oui, on y verra, à travers les décors, les premières hallucinations et le robot parlant, ces fameuses influences, mais cela s'arrêtera là. On y parle surtout d'ennui, de solitude et de quantités négligeables.

L'autre réussite est, pour son budget (5 millions de dollars), la qualité des effets spéciaux. d'un réalisme étonnant, ils sont tout simplement irréprochables.

Mais cela ne veut pas dire non plus que le film soit une franche réussite. Pas raté non plus (la réalisation est impeccable, sans effet de style), Duncan Jones peine cependant, en nous baladant d'une chronique de l'ennui au drame (surement les meilleurs moments du film) en passant par le thriller paranoïaque, à trouver la véritable tonalité du film et à nous emballer complétement. Il offre cependant à Sam Rockwell l'un des rôles de sa vie, présent non stop durant l'heure et demi du film et à l'aise dans tous ces tableaux.

Et je ne serai pas loin de penser que ce sont principalement les décors lunaires et la prestation de Sam Rockwell qui tirent amplement Moon vers le haut. Mais pour un premier film, au point de départ plutôt casse-gueule, Duncan Jones s'en tire tout de même avec une mention assez bien. Pas sûr que son suivant, Source Code, qui sent fort la grosse machine de studio, soit aussi investi : à vérifier donc.

11 nov. 2011

Duplicity


Habitué des films d'espions (c'est lui qui signe les trois scénars de la trilogie Jason Bourne) du coté gouvernemental, Tony Gilroy nous offre ici la facette industrielle, bagarre moins explosive mais toute aussi tordue entre deux entreprises de cosmétiques (excellent générique au demeurant, où les deux patrons se foutent joyeusement et malhabilement sur la tronche sous le regard médusé de leurs troupes respectives).

Au milieu de cette guerre industrielle, Gilroy fait jouer un joyeux jeu de poker menteur à l'impeccable duo Clive Owen (grande classe) et Julia Roberts (pas fan, mais elle a quand même un truc), jouant habilement avec un Mac Guffin pas piqué des hannetons, et dévoilant ses cartes lentement mais surement, avec pas mal d'humour et un sens du rythme indéniable, un art certain de la révélation et du rebondissement, jusqu'à un dénouement savoureux.

Et malgré quelques scories de réalisation un peu tape-à-l'oeil (les séquences en split screen, qui n'apportent rien de plus au point de vue du réalisateur), Duplicity est un film prenant, délivrant un joyeuse parano communicative, nous manipulant du début à la fin sans nous prendre pour des buses. On en demande pas plus.

7 nov. 2011

Invasion U.S.A.


On pourrait aborder Invasion U.S.A. de manière quasi universitaire, comme un document du retour de la guerre froide suite à l’élection de Reagan à la Maison Blanche. Une vision bas du front, un manifeste quasi politique, populiste comme pas deux, n'hésitant pas à mettre dos à dos l'incurie des fédéraux et la cruauté des russkofs, pour privilégier cette bonne vieille indépendance chère aux copains du Chouque. Et si l'on essaye de parler, en plus, sérieusement cinéma, c'est à s'arracher les cheveux.

Mais il est difficile (c'est même déconseillé, au risque d'y perdre la raison) de garder son sérieux devant un tel spectacle, peut-être la quintessence de ce qui fait le sel de tout chouquonnerie. Monument portnawak à la gloire du Chouque (encore moins expressif qu'un T-800), vengeur solitaire indestructible (ni la chemise, ni le brushing ne subiront d'outrage), taiseux (50 lignes de dialogues tout au plus, mais les traducteurs de l'époque ont du bien se marrer, ne serait qu'avec cette pub pour les fameuses boites en plastique) et omniscient (il débarque, tel l'ami Ricoré, toujours au bon endroit, au bon moment, sans qu'on sache vraiment comment), et tout aussi portnawak quand il s'agit de faire la fête aux tontons cocos : du débarquement improbable aux cibles des attentats (tous plutôt tournés vers les suburbs, avec particulièrement l'hénaurme attaque contre les pavillons de banlieue préparant Noël), jusqu'au gimmicks gros sabots "attention v'là les rouges" (lunettes pour les faux flics/militaires, et un enfant, toujours, quand un attentat se dessine).

Un vrai nanar chouquesque en diable, pas avare en chouquonnerie, ni en grosses ficelles, ni en ellipses improbables, ni en séquences elles-même improbables (l'attaque finale, et la séquence finale au bazooka). Et comme tout cela a été fait au premier degré, c'est d'autant plus savoureux. Voilà du Chouque, du vrai.

6 nov. 2011

Emilie Jolie


Ca aurait pu être pas mal, vraiment. Surtout que le conte musical original reste tout de même une référence en la matière.

On pourrait d'abord se poser la question suivante : pourquoi partir sur un scénario différent du matériau original ? Mais autant pisser dans un violon, le mal est fait.

Car tout y est mince, voire raté : le point de départ de l'histoire, les rebondissements, les chansons même ne sont qu'un prétexte pour rattacher vaguement ce film au conte musical.Et, last but not des moindres, l'animation est rarement réussi (la sorcière et les paysages qui l'entourent surnagent), et les personnages humains sont tout particulièrement laids. Allez, histoire de ne pas trop charger la mule, disons que les voix des personnages ont été plutôt bien choisies. Mais rien ne sauve Emilie Jolie du naufrage.

Tentative donc loupée pour Philippe Chatel. Mes drôles (2ans et demi et 4 ans et demi), fanas du disque, ont certes passé un bon moment. Mais je tiens le pari qu'elles oublieront volontiers, d'ici une vingtaine d'année, ce dessin-animé même pas digne des programmes jeunesses à la télé, mais replongeront avec la douceur de la nostalgie dans le conte musical, absolument indémodable.

18 oct. 2011

Human Nature


Premier long-métrage de Michel Gondry, fantastique Géo Trouve-Tout qui égaya mes années MTV avec ses clips pour Björk, Radiohead, Iam, The Chemical Brothers, Daft Punk, etc...

Pour beaucoup de cinéastes de ces 30 dernières années (Besson, Fincher, Jonze...), le court ou le promotionnel a été la porte d'entrée vers le long, et pour certains d'entre eux, cela a souvent été la possibilité de confirmer un style et des thématiques, bien plus que de diluer cela sous la pression du budget.

Et Gondry, ici, ne fait pas exception (et cela se confirme sur ses films suivants, bien que je ne m'avancerais pas pour The Green Hornet, que je n'ai pas vu). Le succés d'un Being John Malkovich (Spike Jonze lui laisse la place à la réalisation et s'offre le fauteuil de producteur, et Charlie Kaufman demeure au scénario) lui ouvre ainsi les portes du cinéma et l'on sent que Gondry s'est senti comme dans ses pantoufles avec ce scénario. Scénario qui lui permet de déployer sa fantaisie visuelle, qui me fait parfois penser aux tableaux dits naïfs d'Henri Rousseau, et aussi de s'autociter sur certains plans (qui rappellent furieusement le clip de Human Behaviour), en particulier ceux concernant Patricia Arquette s'isolant dans les bois.

Si les acteurs sont au poil (sans mauvais jeu de mot, quoique...) et que la patte Gondry est là, on sent tout de même une petite difficulté à maintenir un rythme et à sortir de ses propres codes (défaut qui s'effacera dès le superbe Eternal Sunshine of The Spotless Mind). De plus la structure même du film plombe un peu le rythme, en particulier les témoignages des trois protagonistes. Mais finalement, de par sa fin ( du genre "vous croyiez vraiment que j'allais vous sortir une fin fleur bleue ?") et aussi la performance de Rhys Ifans (acteur trop souvent sous-employé), Gondry nous rappelle que son film est un peu plus que l'enrobage qu'il lui a donné.

Car si ce film sait être une comédie, il sait surtout nous montrer que l'homme blanc a fait, sous couvert de bonnes manières civilisatrices et émancipatrices d'une certaine idée du sauvage, une civilisation avide, condescendante, normalisatrice, frustrée et frustrante. Une civilisation de gros cons, qui rend con.

17 oct. 2011

True Blood, saison 4


Rares sont désormais, dans les médias, les critiques plutôt positives de True Blood, à l'exception de son générique (qui restera surement comme l'un ds grands génériques de série de l'histoire de la télévision). Qu'est-il donc reproché à True Blood et à Alan Ball, son créateur, depuis la deuxième saison ? Pour résumer, le principal reproche est en filigrane mais c'est celui-là : ne pas avoir fait un Six Feet Under avec des vampires. Donc de ne pas avoir refait un chef d'oeuvre.

Alors, oui, il faut accrocher à l'univers fantastique (garous, fées, vampires, fantômes, sorcières) et, de fait, à sa logique. Mais n'est-ce pas le cas d'un bon paquet de séries ? Loin d'être foutraque, il faut plutôt louer le travail d'Alan Ball d'avoir justement, depuis 4 saisons, réussi à conserver une cohérence tout en multipliant les créatures, les communautés, en faisant intervenir de nouveaux personnages (parfois pour une saison, parfois pour un peu plus) sans oublier les historiques, qui s'étoffent, nous surprennent parfois (Jason Stackhouse en est le plus bel exemple, et Sam Merlotte devient enfin plus attachant) et nous déçoivent que peu, ou pas.

Surtout, jamais la série n'édulcore son propos. Car ici, tout n'est souvent que pouvoir, intrigues, vengeances, rancunes, trahisons, déceptions. Mais aussi repli sur soi (les rares dialogues entre communautés ne sont souvent que discours de façade, politiquement corrects ; restent les tensions et la volonté d'écraser l'autre, ou la survie dans l'entre-soi incestueux), et parfois un peu d'amour (LaFayette et son beau brujo), de beauté, de valeurs.

La série reste fidèle également à son organisation (on entre vite dans le vif de l'intrigue, et le dernier épisode en guise d'épilogue nous annonce la saison à venir) qui fait sa qualité, et le message politique reste présent, en filigrane. Enfin, elle parvient à nous surprendre encore, et à jouer avec nos nerfs, ce qui n'est pas si mal après quatre saisons aussi denses. Alors, peut-être que True Blood n'est pas un monument de la télévision. Et alors ? C'est un grand show, qui respecte son matériau fantastique initial, et qui surtout prend son spectateur pour ce qu'il est : intelligent et avide de frissons.

10 oct. 2011

Drive


Classieux, grisant, violent, Drive tient toutes les promesses annoncées à Cannes, de par la palme d'or de la mise en scène qu'il a reçu. Avec un scénario classique que d'autres auraient mis en image avec force caméra clipesque mode vibro, gros biscotos et cylindrées bien burnées façon Fast & Furious, et qui auraient fait de Drive un machin ringard et poussif, voilà que Refn nous rend tout cela, grâce à une camera sobre et patiente, des images urbaines de nuit rappelant celles superbes du Miami Vice de Michael Mann, terriblement immersif, sexy, humain, et dont les 10 premières minutes sont un monument de mise en scène.

L'intérêt n'est pas ici la carrosserie, mais le Cascadeur, son monde, son mystère, et les séquences de voiture, qui ailleurs, sous forme d'extension phallique, nous soûleraient vite, sont ici autant d'éléments de narration, et nous disent au moins autant (avec la BO de Cliff Martinez, superbe) si ce n'est plus sur le Cascadeur que les quelques lignes de dialogues. Fidèle à ses héros taiseux, Refn transforme d'ailleurs Gosling en icône, et Gosling nous joue une partition énorme, entouré par un casting solide et impeccable : Ron Perlman, Bryan Cranston (un jour, peut-être, un grand et premier rôle au cinéma ?), Oscar Isaac (l'infect Blue Jones dans Sucker Punch) et Carey Mulligan.

Et au delà du film noir, je me pose une question : Nicolas Winding Refn n'aurait-il pas fait aussi, un peu, un film de super-héros ? Par l'anonymat de son héros (c'est le Cascadeur, pas de prénom), sa double vie (une diurne, passe-partout, une nocturne, dangereuse et mystérieuse), son éthique irréductible (peu importe le fric, seuls comptent la veuve et l'orphelin) et surtout son costume (la fameuse veste blanche au scorpion), je ne suis pas loin de le penser. Drive est en tout cas l'un des films de l'année et entre directement, pour moi, dans mes films fétiches.

8 oct. 2011

Sons of Anarchy, saison 3


Alors que la diffusion de la quatrième saison vient de débuter outre-atlantique, il me semblait bien avoir complétement zappé d'évoquer ici la troisième saison de Sons of Anarchy. Oubli que je m'en vais de ce pas effacer.

Après le final tragique de la seconde saison, l'intrigue nous menait directement vers l'Irlande, tandis que l'ATF, toujours sous la houlette de l'Agent Stahl (Ally Walker, impeccable perverse), resserrait l'étau autour du MC après la fuite de Gemma.

Sans vouloir dévoiler l'intrigue à ceux qui découvriraient la série, cette troisième saison est loin de décevoir : révélations, trahisons, retournements, dénouements. La série est menée tambour battant, sans jamais édulcorer son propos (quel final !), et les membres du SAMCRO, aussi durs, violents qu'ils soient, restent attachants, se révèlent même pour certains d'une humanité troublante. Et malgré des valeurs plutôt archaïques, plus proches du western que de la diplomatie onusienne, ce SAMCRO est définitivement addictif.

Western moderne aux accents de polar et de tragédie shakespearienne, au casting encore et toujours impeccable, cette troisième saison confirme Sons of Anarchy dans le club des séries absolument immanquables. En VO, bien évidement.

7 oct. 2011

Star Trek VI - Terre Inconnue


Dernier film de la saga avec l'ensemble de l'équipe originale, il sera aussi le dernier film que le créateur de Star Trek, Gene Rodenberry, verra de son vivant.

En tout point, ce sixième volet marque la fin d'une époque. Tout d'abord, il ne fait que peu de mystère quant au fait que plus jamais on ne verra Spock, McCoy, Kirk et les autres réunis sur grand écran, sous les traits de leurs interprètes originaux. Ensuite, l'intrigue est clairement orientée vers cet état de fait : la paix entre Klingons et Fédération est un tournant et ce tournant n'est pas du goût d'une vieille garde qui s'était bien arrangé de cet état de guerre larvée. Enfin, tout cela ne vous rappe-t-il pas quelque chose ? Nous sommes en 1991, à la sortie de ce sixième volet : chute du mur, fin du bloc soviétique et du grand ennemi à haïr, tournant de l'Histoire. Car tout cela est en toile de fond, et a toujours marqué la mouture originale de Star Trek, plus ou moins.

Star Trek VI - Terre Inconnue clôt avec un certain talent (encore Nicholas Meyer au scénario et derrière la caméra) ce premier âge de Star Trek sur grand écran. Il y insuffle à la fois une noirceur et une violence (l'attentat sur le vaisseau klingon) rarement vus dans un Star Trek jusqu'à maintenant, tout en créant cette petite lumière d'espoir au bout du tunnel. Loin de faire des klingons des guerriers uniquement mus par la soif de combattre, il donne même une vision de la Fédération plus proche du panier de crabe belliciste que d'un club de centristes pacifistes. Le film est proche d'un bon polar, rythmé, tendu, visuellement réussi (ça sent l'avénement des CGI, mais ça reste propre et pas ridicule) mais garde l'humour et les liens entre les personnages. Et surtout, il ne rate pas, dans la chronologie Star Trek, l'arrivée des Accords de Khitomer, évenement majeur dans l'univers Star Trek dont les conséquences sont régulièrement exploitées dans les séries The Next Generation, Deep Space 9 et Voyager.

Coté casting et surtout pour l'anecdote, la superbe Mme Bowie, Iman, nous rappelle à son bon souvenir et les fans comme moi auront la chance d'apercevoir le grand-père de Worf en avocat de la défense, incarné par Michael Dorn, c'est à dire Worf dans The Next Generation et Deep Space 9. Enfin, saluons la fugace apparition de Christian Slater en homme d'équipage.

Star Trek VI - Terre Inconnue clôt donc avec sérieux 25 ans de Star Trek première version, et je me dis que ces 6 premiers films, parfois raillés ou moqués, m'ont démontré que Kirk, Spock, McCoy et les autres n'avaient pas été si ridicules que ça au cinéma (et je n'avais pas de bons a priori sur les films Star Trek). Sous l'impulsion en particulier de Nicholas Meyer ou de Leonard Nimoy (aussi à l'origine de l'histoire de ce film-ci), Star Trek a gagné honorablement (ne serait-ce que par les fameux films pairs) sa place dans les sagas de science-fiction sur grand écran. Cet équipe de l'Entreprise a eu de la chance, car pas sûr que l'équipe suivante (Picard, Data, Riker et consorts...) soit aussi vernie...

30 sept. 2011

Misfits, saison 2


Après une première saison efficace et addictive, on pouvait quand même bien se demander si la suite serait une redite (le petit manque de perspective au niveau de l'intrigue) ou arriverait à maintenir le niveau (bons mots de l'inénarrable Nathan, la "malédiction" du superviseur des TIG, rythme soutenu, personnages attachants) en gommant les petites scories de la première, dont le très relatif intérêt d'un personnage comme Alisha, véritable viagra sur (très jolies) jambes et dont les faibles perspectives dues à son pouvoir semblaient bloquer le personnage dans son évolution.

Pour faire bref (contrairement à la phrasagraphe précédente),Howard Overman (le créateur et unique scénariste de cette seconde saison) y est bel et bien arrivé. Entre le mystérieux cascadeur en noir (et je ne ferai pas de spoiler), Alisha dont le rôle s'étoffe, Nathan qui n'est pas que (même s'il l'est beaucoup) cette andouille insupportable et des perspectives plutôt sombres, cette deuxième saison démontre les ressources de son créateur-scénariste (vous ne verrez plus les produits laitiers comme des sensations si pures que ça...). Et il est aussi agréable, pour le spectateur que je suis, de voir un concept (ce qu'était un peu la première saison) s'étoffer pour devenir un véritable récit.

Je ferai juste ma fine bouche sur le Christmas Special (grande tradition dans les séries anglo-saxonnes), considéré comme le septième épisode de cette saison. Si le but de l'épisode est de donner les prémices de l'intrigue de la troisième saison (cette automne en outre-manche), et de ce point de vue là ces éléments font saliver, j'ai été un peu plus circonspect par l'autre facette, l'épisode (même si le pitch, un prêtre qui devient Jésus en achetant des pouvoirs, avait du potentiel) souffrant de quelques ellipses si l'on le rattache au sixième : que s'est-il donc passé entre les deux ? Il y a trop de vide pour une série qui nous a vite habitué à ne pas trop laissé planer de mystère. Et j'ai été ainsi bien plus emballé par ceci (VO non sous-titrée, et attention spoilers si vous n'avez pas vu cette deuxième saison).

Avec toujours cette réalisation nerveuse et glacée en adéquation avec le décorum (et il y en aurait à dire sur cette ambiance de béton, impersonnelle et anxiogène, cf. l'énorme épisode - s02 ép04 - où le pouvoir d'un mec est celui de vivre sa vie comme s'il était le personnage d'un jeu façon GTA), des acteurs toujours aussi bons, une BO excellente, vous ne pouvez pas passer à côté. Et surtout, n'essayez même pas de savoir s'il existe une VF, c'est à voir en VO. Et ça ne se discute pas.

22 sept. 2011

Star Trek V - L'Ultime Frontière


Ai-je vu le même film qu'un paquet de gens qui n'hésite pas à faire de ce cinquième volet le pire (ou presque) de tous (les Razzies l'avaient à l'époque sévèrement récompensé) ?

Si William Shatner, cette fois-ci à la réalisation, n'a pas eu vraiment les coudées franches sur cet opus (importante réduction de budget, entre autre, et une expérience loin de lui avoir laissé d'excellents souvenirs), il est loin de nous avoir troussé le pire de tous.

Son vrai point faible n'est autre que ses effets visuels, largement en dessous des précédents, faute à une enveloppe à la hauteur des ambitions, que ce soit dans l'espace ou dans la malheureuse séquence où Kirk est sensé escaladé une voie plutôt raide du Yosemite National Park. Entre la différence flagrante entre la doublure et Shatner (devinez qui n'a pas de bidoche...) et l'arrivée de Spock plutôt gadget (et la chute qui s'en suit), on peut se demander légitimement si la poursuite du visionnage a un quelconque intérêt. Je passerai aussi sur l'aspect très "cantina de Mos Esley" du rade de Paradise City et la "danse " d'Uhura, qui n'aident pas vraiment le film à être pris au sérieux.

Et à la question précédemment posé (stop ou encore ?), étonnement, la réponse est oui. Grâce à nouveau à un trio Kirk-Spock-McCoy au sommet de sa forme, le film arrive à tenir la route, dans ce film un peu plus métaphysique que les autres. Avec un semi-méchant, Sybok, entre Luther King et Jim Jones, mais aussi beaucoup d'humour et quelques séquences vraiment réussies (l'intro dans le désert, les scènes de camping, McCoy qui revit la mort de son père) et le retour derrière le pupitre de Jerry Goldsmith, difficile ainsi de croire que j'ai pu voir le nanar tant annoncé, qui reprend en plus l'idée de cette barrière galactique du fameux épisode Where No Man Has Gone Before (ST : TOS s1 ép.3).

Et contrairement au résumé qu'on en fait souvent, Kirk ne part pas à la recherche de Dieu, car il est profondément athée. Mais ouvert et surtout d'un curiosité insatiable, il laisse Sybok aller au bout de sa quête, et c'est même le doute de Kirk qui ouvrira les yeux à tous. Alors, plutôt qu' une recherche de Dieu, c'est cette soif insatiable de savoir qu'a l'homme qui est au cœur de cet opus, mais aussi de l'univers Star Trek, en particulier de la série originale.

Alors pour moi, sans valoir les II et IV, cet épisode de la saga est un bon épisode, pas sans défauts, mais avec suffisamment de qualité pour être regardé avec un certain plaisir.

20 sept. 2011

Star Trek IV - Retour sur Terre


Voilà donc le fameux "Star Trek à la baleine", dont mes souvenirs flous m'avaient éloignés, en me laissant un goût de nanar au fond de la mémoire. Les souvenirs ne sont que de sales traîtres.

Si Wrath of Kahn nous proposait un grand Star Trek côté aventure, risques et combat d'un équipage contre la folie destructrice d'un tyran, voici le film qui nous propose la deuxième facette de ce qu'est Star Trek : l'aventure humaine par l'utopie d'un monde meilleur. De fait, pas de méchants, pas non plus de violence (pas un seul tir d'arme dans ce film). Et un film étonnant au final, par son humour (Spock s'acclimatant au 20ème siècle, ou Chekov demandant tout naturellement où sont entreposés les navires nucléaires de l'US Navy...) jamais ridicule et la force des relations entre les personnages, et tout particulièrement le trio Kirk-Spock-McCoy, épine dorsale du film. Son sujet, étonnamment écolo pas gnan-gnan mais dans la droite ligne du canon établi par Gene Rodenberry, détonne aussi dans le paysage reaganien des blockbusters 80's plus tourné vers Top Gun et Rocky IV (sortis eux aussi en 1986). La réalisation de Nimoy est impeccable, le scénario tout autant (Nicholas Meyer, une seconde fois, qui le dénominateur commun et le pourquoi de la réussite des films pairs de la saga entre le I et le VI).

Et si l'on ne voit qu'à la fin la silhouette de l'Entreprise, peu importe. Le film démontre que Star Trek, c'est aussi autre chose que l'espace, cette ultime frontière, et le résultat ne prend pas une ride. Il en est même plus que jamais actuel, dans notre monde que nous laissons mourir à petit feu. Ainsi se clôture avec classe la trilogie Star Trek II - III - IV, aux (un peu plus que) deux tiers amplement réussis, non seulement dans le cadre strict de l'univers trekkien, mais surtout en terme de cinéma de science-fiction et de cinéma, tout simplement.

17 sept. 2011

Star Trek III - A La Recherche de Spock


Il est, paraît-il, une malédiction qui pèse sur certains films, ceux au chiffre impair plus exactement, de la saga Star Trek. Il semblerait ainsi que tous les films impairs soient ratés, mauvais, à chier...

Relativisons de suite cette idée presque reçue. Le premier, par exemple, n'est pas mauvais, c'est juste beaucoup plus un film de techniciens (Wise, mais surtout Trumbull - 2001, ça parle à quelqu'un ? - et Dykstra - fondateur d'ILM et grand artisan du succés visuel de Star Wars -) qui ont oublié qu'un scénario c'était bien et que Star Trek ce n'était pas juste un vaisseau dans l'espace.

Et ce troisième alors ? Pour son premier passage derrière la caméra, Leonard Nimoy (éternellement Spock, quasiment absent de ce film, il ne souhaitait d'ailleurs pas rempiler, un peu fatigué par le costume du vulcain) hérite d'un concept alléchant (Spock, mort, revient à la vie sous l'influence de l'évolution de la planète Genesis. Ses funérailles hors de Vulcain provoque parallèlement l'arrivée de Sarek, son père, qui reclame la restitution du corps sur Vulcain pour finalisés les funérailles façon vulcaines) avec enfin l'apparition des klingons en méchants.

Mais malgré tout cela, on s'ennuie copieusement, la confrontation avec les klingons ne tenant pas vraiment ses promesses (et Christopher Lloyd, le fameux Doc de Retour vers le Futur, ne fait pas un excellent super-vilain klingon). D'ailleurs on a même du mal à voir l'intérêt de la présence de ceux-ci et leur motivation, serait-ce plutôt les réminiscences de la guerre froide, au beau milieu de ces 80's, qui les fait être dans ce film ? On a ainsi l'impression de voir un téléfilm, voire un épisode de la série avec un chouïa plus de moyens, étiré sur 1h30. Bref, un scénario qui manque un peu d'ambition, dans ce qui se voulait une trilogie interne (les films 2, 3 et 4 se suivent). La faiblesse de son deuxième volet fait ainsi retomber le soufflet, et l'on redoute de fait la suite.

Mais je ne parlerai pas de navet ou de ratage complet. Visuellement, ça reste largement regardable et le film est techniquement loin d'être risible. Deux ou trois bonnes idées également, celle de la fusion de l'esprit de Spock avec celui de McCoy, personnages antagonistes au possible et celle de faire de l'équipage de l'Entreprise des renégats de la Fédération. Enfin, les 20 dernières minutes rattrapent la mollesse du reste du film avec les retrouvailles entre un Spock sans esprit et l'équipage, en particulier Kirk. Le cérémonial vulcain, la réapparition de Spock, retrouvant peu à peu son esprit, et la perspective d'un retour sur Terre en Oiseau de Proie klingon, amènent de belles émotions et du souffle à ce film qui en manque cruellement.

Pas le meilleur de tous c'est sûr, surtout quand on vient juste derrière un très grand Star Trek II, mais loin d'être l'un de ces ratages au chiffre impair. Comme le premier volet, mais pour d'autres raisons, un bon scénario manque juste à l'appel.

4 sept. 2011

Retour sur... The X-Files (2ème partie 1995-1998)


Quand la saison 3 s'ouvrit sur ce double épisode (The Blessing Way/Paper Clip s3 éps 01-02), cloturant l'énorme cliffhanger de la deuxième saison, il fallait être aveugle, sourd et ermite pour ne pas voir et comprendre qu'X-Files venait de passer la vitesse supérieure. La conspiration devenait familiale et dépassait le simple cercle des pontes de l'administration US ; elle devenait aussi historique (rappelant ainsi que les alliés ne se sont pas gênés pour récupérer des savants de l'Axe), s'ancrant profondément dans cette alter-histoire des USA. Il suffit de voir (ou de revoir, c'est épisode inusable) Musing of a Cigarette Smoking Man (s4 ép7) pour s'en convaincre.

Car c'était surtout cela qui pointait son nez. X-Files allait nous romancer une certaine histoire de la bannière étoilée, par le prisme de la famille Mulder et du regard d'un témoin et acteur incrédule : Scully. Une uchronie, une histoire sombre, secrète, puante, mais qui avait fait et défait des vies au service d'un grand projet, dont les contours était encore, à ce moment là, plutôt flous. Et c'est ainsi qu'à travers les épisodes mythologiques (Nisei/731 s3 éps 9-10, Piper Maru/Apocrypha s3 éps 15-16), ces contours et les enjeux se dessinent (l'énorme Tungunska/Terma, s4 éps 8-9), saison après saison, jusqu'à la confirmation d'un invasion programmée (Patient X/The Red and the Black, s5 éps 13-14), avec entre chaque saison le désormais attendu cliffhanger (tous de haute volée, trois saisons confondues). Et bien évidemment, en point de mire, le film, qui clôturera ces trois saisons et mettra sur les rails les deux prochaines.

Et au milieu de tout ça ? Difficile de faire le tri, peu d'ivraie (un Teso Dos Bichos, s3 ép18, fait partie des rares épisodes dispensables de ces trois saisons) et du bon grain à tous les étages, tant ces trois saisons sont en tout point de grandes saisons, de celles qui font les séries qui marquent. Entre la folie douce et l'humour barge des scénario de Darin Morgan (mais qu'est-il devenu ?), que ce soit Clyde Bruckman's Final Repose (un de mes chouchous, fataliste et drolatique, s3 ép 4) ou l'hilarant Jose Chung's From Outer Space (s3 ép 20), le gore anticipant presque les deux premiers longs de Rob Zombie (le génial et violent Home, s4 ép2) ou l'allégeance au bis avec enfin l'épisode sur les vampires digne de la série (Bad Blood, s5 ép12) ou l'énorme War of the Coprophages (s3 ép12), la tendresse d'un magnifique Post-Modern Prometheus (en noir et blanc s'il vous plaît, s5 ép5) ou d'un Small Potatoes (s4 ép20), ou encore le poignant The Field Where I Die (sûrement dans mon top10 si j'en avais un, et je fais ma madeleine à chaque fois, s4 ép. 5), on est là dans du haut de gamme, dans du malin, du drôle, de la distance par rapport au show lui-même.

Et c'est peut-être (en fait, j'en suis sûr) cela, cette distance, qui a fait aussi la longévité et la qualité d'X-Files, avoir cette intelligence d'apporter du rire dans la nuit, dans l'horreur, dans la folie. Sans oublier que les scénaristes et Chris Carter ont apporté grand soin à tous les personnages (rien que l’ambiguïté d'un personnage comme Skinner, ou le parcours de Krycek, ou encore la difficulté d'être l'informateur de Mulder, semblable à celle d'être le batteur de Spinal Tap), y compris les secondaires, offrant même à deux d'entre eux un stand alone, saison 4 pour l'homme à la cigarette (voir premier paragraphe) et l'excellent The Lone Gunmen (s5 ép3) pour le trio infernal et barré des Lone Gunmen (Byers, Frohike et Langly) potes théoriciens du complot de Mulder, et où l'on découvre leur rencontre sous un jour (et un final) plutôt inattendu. Et c'est tout cela qui, à coup sûr, fait que les saisons trois, quatre et cinq méritent amplement qu'on les regroupe dans un commun Premier Age d'Or de la Série. Et on le verra par la suite, ce n'est pas non plus pour rien que le season finale (s5 ép.20) de la cinquième saison se nomme The End...


...à suivre : X-Files (3ème partie 1998-2000)

31 août 2011

Star Trek II - La Colère de Khan


A part le récent reboot de JJ Abrams, voilà LE film de la saga que je conseillerais à quiconque me demanderait un film Star Trek à regarder.

Seul film sur les onze existants actuellement à reprendre une situation (James Horner reprend aussi le thème original de la série) et un personnage, Khan, issus de la série (Space Seed, Star Trek, s.1 ép. 23, un des tous meilleurs de cette saison d'ailleurs), il n'est cependant pas utile d'être fin connaisseur pour comprendre les enjeux de la folle colère et de la vengeance destructrice de Khan (impeccable Ricardo Montalban, qui reprend là, et ce n'est pas la moindre qualité du film, le rôle qu'il endossa dans la série plus de 15 ans auparavant).

Rythmé, tendu, visuellement impeccable, on prend aussi plaisir à retrouver enfin (le précédent film avait un laisser tout ça de coté) les relations entre les personnages, et surtout entre Kirk et Spock (les larmes de Kirk...). Et l'on s'amusera aussi du running gag du film sur l'âge des personnages, les petites vacheries entre la nécessité de Kirk d'avoir des lunettes et le coté "un peu vieux pour ces conneries". On regrettera juste une traduction française quelque peu hasardeuse, ne serait-ce que pour le sir (désignant un officier supérieur) traduit en monsieur (même pour ces dames) et l'étonnant "klingonnais" alors que klingon était bien suffisant et adopté depuis bien longtemps. Mais je pinaille un peu, non ?

Enfin, et surtout, voilà un vrai bon film d'action et de SF, une vraie réussite qui subit peu l'outrage des années. Et peut-être, avec le Abrams, LE film Star Trek que les trekkies peuvent brandir à ceux qui les (nous...) charrient avec "celui avec la baleine" (mais ils n'ont pas tort non plus, les films n'étant pas la plus grande réussite de l'univers trekkien).

30 août 2011

Star Trek, le film


Mis en chantier par la Paramount qui préférait relancer la saga au cinéma (le space-opera, sous l'influence du succés de Star Wars, et la SF connaissaient alors un bel âge d'or sur grand écran) plutôt qu'à la télévision (le projet Star Trek Phase II fut ainsi mis au placard, ou presque), le but était alors d'en mettre plein les yeux, de montrer le budget (énorme pour l'époque : 46 millions de $) à l'écran. Quitte à en oublier un peu le matériau de base.

Car ne vous attendez pas aux couleurs pop, aux décors cartons pâtes et aux ciels étranges et psychédéliques. N'essayez pas de chercher les charmes troublants du bikini d'une danseuse exotique et extraterrestre. Les pyjamas sont beiges, blancs, marrons, le sérieux est de mise. Même Kirk n'est plus cet indécrottable mâle charmeur. Ce sera plutôt le futur pasteur père de famille la morale et pénible de Seventh Heaven (Stephen Collins, déjà un peu tête à claques à l'époque) qui emballera la jolie donzelle au crâne rasé. Tout laisse aussi à penser que Robert Wise (dont la filmo force tout de même le respect), en fin de carrière (il ne réalisera plus grand chose après celui-ci), a profité du budget alloué pour se faire son 2001 à lui, car longue et nombreuses sont les séquences contemplatives de l'espace et du vaisseau. Et il faut bien attendre 45 bonnes minutes avant qu'il ne se passe un peu quelque chose.

Mais le Trekkie que je suis ne peut pas totalement bouder son plaisir. Tout d'abord visuellement, il a très bien vieilli et les séquences spatiales sont tout ce que l'on rêve de voir dans un space-opera. La musique de Jerry Goldsmith qui supporte ces scènes reste encore aujourd'hui une référence, ne serait-ce que par le thème, repris par la série Star Trek : The Next Generation. Enfin, louable est la tentative de faire un méchant (l'étrange et dévorante entité V'ger) pas si... méchant, plutôt que de se lancer dans une confrontation avec d'éventuels klingons ou romuliens, ce qui n'aurait pas été tout à fait dans l'esprit Star Trek. Enfin, et ce n'est pas rien, l'Entreprise a enfin de la gueule.

Alors oui, ce n'est pas l'épisode le plus excitant ou le plus réussi. Mais ce n'est pas le plus honteux (Insurrection est, dans mon souvenir, peut-être le pire de tous). Difficile pourtant de le conseiller à tous, à moins que vous soyez peut-être un/une amoureux(se) transi de space-opera ou un/une indécrottable trekkie.

24 août 2011

Misfits, saison 1


Dernière sensation venue d'outre-Manche, Misfits montre une fois de plus que nos voisins britons savent faire de le bonne série.

En seulement 6 épisodes pour cette première saison, la série se pose vraiment comme celle à surveiller du coin de l’œil, tant l'approche du super-pouvoir est ici abordé de manière rafraichissante, sur certains aspect même décomplexé sans vouloir tomber dans la caricature. Ces pouvoirs tombent littéralement sur la tête de ces 5 marginaux (traduction de misfits), ou au moins 4 d'entre eux (et quelques autres), et ils essayent de s'en dépatouiller tant bien que mal, avec leurs problèmes de jeunes adultes pas franchement dans les clous et surtout avec leur travaux d'intérêt généraux. Pas vraiment d’héroïsme donc, mais de la survie, plutôt.

Les personnages sont bien construits et les 6 épisodes nous permettent de mieux découvrir chacun. On sent tout de même quelques personnages plus fort, plus porteurs, comme Nathan (au milieu sur la photo, insupportable et drolatique petit con égoïste sans pouvoir) et surtout Simon (à droite toute sur la photo), attachant et dérangeant, sûrement le personnage le mieux écrit. Les filles sont un peu en retrait à mon goût, malgré Kelly, au caractère bien trempée, garçon manqué à l'accent (en VO, of course) improbable et inimitable.

Coté histoire, difficile de faire la fine bouche (visuellement ça a de la gueule, et coté narration et action on ne s'ennuie guère), mais je me permettrai, suite à la vision de cette première saison, d'émettre quelques réserves sur la possibilité de tenir cette série sur la longueur. Si cette première saison est une excellente saison d'introduction, il manque un petit fil conducteur, quelque chose qui nous montrerait que le créateur sait d'une manière ou d'une autre où il souhaite nous emmener (mis à part, peut-être, ce mystérieux cycliste à capuche du cinquième épisode ?).

Mais cela reste tout de même un peu du pinaillage (en attendant en tout cas le visionnage de la deuxième saison), tant la qualité globale de ces 6 épisodes, la liberté de ton, l'humour, l'esprit railleur et une BO d'enfer font qu'on devient rapidement accro à Misfits. Immanquable donc, et en VO, uniquement.

17 août 2011

Suck


Voilà donc une petite douceur venu du Canada, plutôt habile et prompte à réveiller la corde sensible qui fait vibrer l'amateur de rock et de canines pointues que nous sommes.

Si pour le rock on repassera (les compositions originales sont sympathiques mais on a connu plus rock), en revanche les divers ingrédients forment une comédie plutôt fun, pas parodique et surtout sincère dans la démarche : la vie de groupe est bien décrite, son passage inévitable à la gloire par le vampirisme vaut aussi des points, les vampires ne sont pas édulcorés, le twist final est sympa, le casting est d'aplomb (mention spéciale à Dave Foley, habitué du petit écran US, en manager) et les caméos sont irresistibles. D'Iggy Pop à Henry Rollins, en passant par l'inévitable présence d'Alice Cooper, on retiendra particulièrement l'apparition improbable de Moby en leader d'un groupe de black metal.

Pas prétentieux mais sérieux du début à la fin, Suck ne révolutionne rien mais nous offre 1h30 d'une comédie horrifique un peu old school et très agréable, film idéal d'un samedi soir pizza entre amis amateurs de péloches qui sentent le cuir, la pleine lune et le sang dans la bouche.

16 août 2011

Valhalla Rising


Une fois de plus, voilà typiquement le genre de film dont je suis client. En clair, je n'ai pas tout compris mais j'ai adoré ça.

Violent, torturé, sombre, fou, perturbant, Valhalla Rising réussit à nous mettre dans le même état de doute teinté de peur que cette équipée de païens et de chrétiens, voguant vers les croisades, mais perdu dans un brouillard à la fois réel, mais aussi d'angoisses, de superstitions, d'aveuglement.

Trip halluciné et superbe (quels décors, quelle photographie, quel acteur), voilà un film que l'on adopte ou que l'on quitte, mais qui ne peut laisser en rien indifférent. Un film qui sent la fin du monde.

15 août 2011

L'Armée des Morts


Y'a-t-il exercice plus casse-gueule pour un premier film que d'être à la tête du remake d'un des films des plus grands films de zombie de l'histoire du cinéma, c'est à dire Dawn of the Dead, plus connu sous nos lattitudes comme Zombies, de George Romero ?

Sûr que c'est à la fois un excellent moyen de lancer une carrière. Ou pas. Tout dépend du rendu final, et c'est typiquement le genre de rendu final scruté à la loupe par des gens comme moi, sachant tout de même que Snyder fait partie de mes réals chouchous depuis 300, et que je n'ai finalement vu ce remake que très récemment.

Mais pour un tel remake, je ne lui aurai concédé aucune faute de goût, tant Zombies est une masterpiece de l'histoire du cinéma.

Alors, sans arriver à la hauteur du brûlot social qu'est Zombies, force est de constater que Snyder a réussi son coup. Bien qu'il garde le centre commercial comme principal lieu d'action du film, l'ensemble n'a finalement pas grand chose à voir avec l'original, tout en se référant pourtant à celui par l'intermédiaire de cameos (Tom Savini, Ken Foree...), de petits détails et bien évidemment par son titre en VO, conservant le même que l'original.

Mais de l'intro (le basculement, en quelques heures, une nuit tout au plus, d'un monde normal à un monde infesté) au final (inattendu mais tellement logique finalement), en passant par un générique (emmené par la voix rocailleuse de Johnny Cash) qui nous annonçait déjà le goût de Snyder pour les génériques intégrés pleinement à la narration du film et quelques morceaux de bravoure, comme la relation à distance (échecs, panneaux, messages...) entre Kenneth et Frank ou le bébé zombie, Snyder nous offre ainsi un film de zombies sacrément efficaces, avec surtout de très bons personnages, forts, lâches, attachants, détestables, usants, pathétiques. Humains quoi.

Bref, Zack Snyder réussit son coup, car il n'a pas essayé de refaire du Romero (chapeau bas aussi au scénario de James Gunn). Il reste ainsi un des films de zombies les plus efficace des années 2000.