12 août 2008

My Jukebox Monthly (août 2008)

MGMT : Time To Pretend (Oracular Spectacular), un gros buzz autour de ce groupe, surement un peu trop, mais je n'ai pas écouter l'album. Reste que ce morceau est vraiment bien foutu, suffisament pour que je ne m'en lasse pas.

The Breeders : We're Gonna Rise (Mountain Battles), simple, quelques arpèges, un rythme ternaire, une valse rock mélancolique et superbe.

The Pixies : Motorway to Roswell (Trompe le Monde), pour moi, juste l'un des plus grands morceaux des Lutins.

The Kills : Cheap and Cheerful (Midnight Boom), un rock vénéneux et groovy. Le refrain annonce la couleur : I want you to be crazy 'cause you're boring baby when you're straight...

Sugarcubes : Deus (Life's Too Good), ancien groupe de Björk, j'adore leur grain de folie, à la fois punk et pop, à la fois rock et funky. Une rencontre entre le chanteur Einar Örn et Dieu, un dieu de fête foraine.

5 août 2008

X-Files - I Want To Believe

La critique objective

Qu'attendre de la transposition d'une série telle qu'X-Files sur le grand écran, alors que cette série ne fait encore vibrer que quelques irréductibles fans, quelques critiques avisés et quelques nostalgiques ?
L'objectivité me fait répondre rien. Surtout que le premier film, Fight The Future (plutôt une réussite, avouons le), s'inscrivait en plein la diffusion de la série, et d'un réel engouement.
Aujourd'hui, X-Files est certes restée comme une série mythique, ou en tout cas un vrai jalons dans l'univers télévisuel, mais l'engouement n'y est plus.
Nous retrouvons notre couple, plus soudé que jamais mais aussi toujours aussi opposé, dans une enquête policière somme toute classique, mais gardant les éléments surnaturels ou d'anticipation chers à Chris Carter. Et pas de doute, c'est du X-Files, dans les paysages (somptueuse photo, cette neige omniprésente et toujours ces ténèbres qui ont fait LE style X-Files), dans les répliques (quelques mulderismes savoureux), dans la musique (l'ambiance ?) omniprésente de Mark Snow, plus sobre et plus mélodique que sur la série à mon goût, dans les thématiques (vérité, foi, quêtes, l'obstination...). Nous sommes dans l'Amérique profonde des freaks et Dr. Frankenstein en tout genre, l'Amérique des vieux pick up, avec ses bleds anonymes aux facades délabrées, où l'hiver cache tout et impose sa chappe de plomb.
Du vrai X-Files, pour sûr, mais du X-Files qui a pris 6 ans, et Chris Carter a l'excellente idée de nous montrer des personnages qui ont évolué (fini la médecine médico-légale pour Scully, elle est maintenant médecin pour les vivants), qui sont usés, malgré les motivations toujours là, qui s'aiment enfin vraiment (ils vivent même sous le même toit !). Chris Carter a filmé ses personnages avec amour en délaissant peut-être l'histoire, car les seconds rôles (mise à part Amanda Peet, très convaincante, et le prêtre défroqué) ne sont vraiment que des faire-valoirs. Pourtant, il est indéniable qu'il s'est fait plaisir. On retrouve même plutôt l'ambiance des débuts de la série, ce qui rend le film encore plus classique dans son visuel, sa construction et son déroulement
Alors oui, c'est somme toute une enquête classique (qui a dit banale ?), peut-être même plus proche du téléfilm, qui va en décevoir plus d'un à coup sûr, mais je pose là une question : ce film est-il destiné à un autre public que celui des fans ?


L'avis du fan

Je ne crois pas. Si Fight The Future avait été construit de tel manière à ne pas dérouter les spectateurs ne connaissant ni l'univers ni la mythologie X-Files, il semble que Chris Carter n'ait pas pris ces pincettes pour celui-ci. D'ailleurs, que pourrait-il attendre de l'ouverture à un nouveau public ? Surement pas le retour de sa série à l'antenne, car quel intérêt ?
Les références à la série sont partout, et il va même jusqu'à inclure des références et à ses autres séries, dont la moins connue Harsh Realm par l'apparition d'un certain agent Fossa, jouée par Sarah Jane Redmond qui jouait déjà un personnage mystérieux nommé Inga Fossa dans cette série.
C'est ainsi qu'il évoque le traumatisme William (leur fils, qu'ils ont dû abandonner), d'anciennes affaires (Boggs, Clyde Bruckman...) et les clins d'oeils par biais de posters ou d'articles.
Durant des années, des fans ont fait signer des pétitions pour pousser la Fox de permettre à Carter de poursuivre son œuvre. Alors, on peut lui reprocher, ou tout d'abord se demander que si c'est un film pour les fans, pourquoi ne pas avoir poursuivi la mythologie ? Tout simplement car cela n'aurait eu aucune cohérence avec l'univers de la série, qui s'est toujours voulu en phase avec les dates de diffusion et le temps supposé du déroulement de l'action dans la série. D'ailleurs, d'un point de vue mythologique, la véritable et grande échéance est 2011, et William, leur fils, est sensé avoir un rôle à partir de cette date. Donc des retrouvailles plus classiques s'imposaient.
Cela veut-il dire qu'un franchise X-Files commence au cinéma ? Je n'en suis pas si sûr. X-Files n'a pas l'aura d'un Star Trek, même aux Etats-Unis. Alors oui, je serai content de retrouver mes agents préférés, mais je doute qu'ils reviennent. Et I Want To Believe (le titre original, rien à voir avec le titre français) ne laisse même pas un éventuel doute, la seule note d'espoir concernant une continuité cinématographique de cet univers venant du printemps, à la fin du film, pointant son nez dans la lumière et les paysages, après un hiver lourd et semblant interminable.
En tant que fan, je ne me considère pas floué par Chris Carter à la vision de ce film. J'estime même qu'il m'a respecté, et je n'en attendais pas moins de lui. J'étais juste heureux de retrouver Mulder et Scully, et un peu Skinner. C'est bien joué, bien filmé. C'est surtout un film nostalgique, un film qui veut dire merci aux gens qui aiment encore aujourd'hui cet univers et qui n'a que cet ambition. C'est donc définitivement un film pour les fans comme moi, qui ont ou vont trembler en entendant le thème, en revoyant sur grand écran pour la première fois depuis 5 ou 6 ans leurs héros, qui se sont ou vont s'émerveiller de retrouver ces paysages et ces lumières sombres typiques, enfin qui ont ou vont pleurer à la fin du film, devant ce magnifique baiser de cinéma...