3 juin 2012

Le Chaperon Rouge


Twilighterie mâtinée d'un zeste de whodunit (qui tombe à plat), d'un soupçon d'Inquisition (Gary Oldman qui a rarement été aussi à côté de la plaque), d'un Moyen-Age carton-pâte et d'adolescence soapisée façon Hollywood, le Chaperon Rouge est une affreuse chose kitsch et boursouflée, qui me ferait presque vous recommander la vision du premier Twilight plutôt que celle de l'écarlate encapuchonnée.

Si Amanda Seyfried étonne toujours par sa présence à l'écran (quel regard tout de même), tout le reste n'arrive jamais à la hauteur même d'un Frères Grimm, tout ça manquant largement de cruauté, de perversité (un grand méchant loup ? Où ça ?) et avant tout d'un sens de l'esthétique. Car au-delà de l'indigence d'un scénario bien puritain, c'est la laideur visuelle (la séquence de danse, ridicule) qui fatigue encore plus nos mirettes, et qui pue à chaque plan la tentative de récupération du public de Twilight (les deux mâles rivaux semblent tout droit sortis du même moule que les duettistes twilightiens, et, tiens, comme par hasard, c'est la même réalisatrice aux commandes...). Donc bien évidement, le cinéma, dans ce genre de cas, on s'en fout un peu quand on produit ce genre d'horreur.

Mettez-moi juste la Miss Seyfried de côté, et jetez-moi tout le reste, la réalisatrice avec, dans les oubliettes du cinéma. Et offrez donc enfin à ce regard unique les rôles que ses beaux yeux méritent.