14 mars 2009

Du nouveau dans ma discothèque

Emiliana Torrini - Me and Armini : en voilà donc un bien bel album, léger et faussement naïf, un album idéal pour être de bonne humeur, ou juste ne pas se sentir maussade. La voix de cette demoiselle est pleine de surprises, de force et de finesse et la musique simple et soignée. Aucune faute de goût ni de temps mort à signaler, en bref une galette qui a toute les qualités pour être écoutée régulièrement et sur la durée.

PJ Harvey - White Chalk : après à mon goût la demie décéption de Uh Uh Her, c'est tout le contraire qui se passe pour cet album. On y retrouve les sonorités et les structures musicales qu'affectionne la miss, mais dans un esprit plus éthéré, avec l'omniprésence du piano (que je soupçonne être droit à sa sonorité), l'absence de guitare électrique et une voix plus que jamais à part. D'ailleurs, elle va franchement dans les aigüs, avec parfois l'impression d'une voix plus juvénile que jamais, étonnant pour un album qui est loin de l'être. Un grand album de la belle PJ, pour moi le meilleur qu'elle ait réalisé depuis mon chouchou Is This Desire?.

The Doors - The Soft Parade : tellement décrié par certains (dont l'inénarrable P. Manoeuvre, qui, il est clair, n'est pas un pro-Doors, et ose dire que c'est un disque d'easy-listening, pour quelqu'un qui vend les BB Brunes pour le renouveau du rock français...) alors qu'il ne mérite pas tant de haine. Pour sûr, la production de Paul Rotschild (producteur de toutes les galettes des Portes, à l'exception de l'ultime L.A. Woman) a tendance à noyer la paire mélodique Manzarek-Krieger sous une couche épaisse de cuivres et cordes, mais les bonnes chansons sont là, et l'édition du 40ème anniversaire des Doors redore le blason de cette galette mal-aimée, certes un peu à part dans l'histoire du groupe mais loin, très loin d'être la soit-disante purge habituellement présentée.

10 mars 2009

Watchmen


Halte là les fines bouches, les pisse-froids, les alan-mooristes les plus orthodoxes et autres geeks pour qui ne peut pouvoir toucher à l'intouchable qu'un ârtîsteû adoubé par Le Grand Geek (conscience collective des geeks qui a tendance à surmultiplier les syndromes et symptômes de cultes intouchables), ce que n'est pas Zack Snyder, qui malheureusement pour lui aime Milius (Conan forever), adhère à la NRA (lobby pro-flingue US), vote républicain, aime les films de justiciers (les fameux vigilante 70's-80's), a remaké le Zombie d'Argento (un Armée des Morts plein d'adrénaline et plus que prometteur à l'époque) et a osé 300 (à mon avis l'un des meilleurs films de 2007), considéré par certains comme un film facho-gay friendly, ce qui est aussi absurde que de traiter Starship Troopers de film de propagande nazi. Sachez que les deux ou trois premiers éléments sus-cités ont suffit à une certaine frange de la critique pour le catégoriser comme cinéaste à flinguer à chaque sortie.

Voici la vraie première et excellente adaptation d'un scénario de BD d'Alan Moore. D'une exceptionnelle fidélité (jusque dans le choix des musiques, si, si, relisez la BD) face au matériau d'origine particulièrement dense et complexe, Snyder, loin d'être sclérosé par celui-ci, donne une fluidité et une profondeur à une histoire qui avait une réputation plus que fondée d'adaptation quasi impossible à l'écran. Il suffisait finalement de rester proche de l'histoire : la guerre froide, 1985, Nixon, les yuppies montant en puissance ; des tas d'éléments plus très vendeurs de nos jours (quel môme frissonne encore devant le terme URSS ?), en tout cas du point de vue d'un studio, mais telle est l'histoire originale et faire autrement n'aurait été voué qu'à l'échec.

Zack Snyder a l'amour du cinéma qui transpire par tous les pores de la péloche. Et, casting en tête (je n'ai ainsi aucune peine à trouver mes deux prochains copains du mois) et un générique absolument exceptionnel, je n'ai aucun reproche à lui faire. Pas un seul. Beau, violent, cérébral, sans compromis, j'oserai presque dire qu'il fait passer Dark Knight pour un blockbuster torché par Brett Ratner (tiens, voilà du tâcheron...), façon Rush Hour. Je sais, je suis vache pour Nolan mais merde, il y a au moins autant de cellules-souches à chef-d'oeuvre dans ce film et de talent chez Snyder, dans la caméra et dans la tronche, voire plus que dans l'ultra (trop ?) encensé blockbuster masqué de 2008.

Voilà un donc film qui mériterait des oscars ou des palmes ou des ours, mais qui n'aura finalment que mon entier et indéfectible amour et soutien.

7 mars 2009

Monty Python Sings


Je peux désormais mourir, ou presque. Voici exactement le disque qui me manquait les matins, les soirées, les week-end où j'ai un petit besoin de remontant psychologique. Plutôt que de me les chanter à moitié dans ma tête, ma chaine hi-fi ou le poste de ma voiture vont désormais pouvoir me les chanter tellement mieux que mon juke-box mental. Always Look on The Bright Side of Life, Meaning of Life, Galaxy Song, pour juste citer trois de mes chansons préférées, elles y sont toutes, ou presque. Un indispensable, car si on révère à juste titre le talent des Python pour l'absurde du visuel et du dialogue, on oublie parfois la grande qualité de leurs chansons, mélodies et leurs textes, bien plus malins qu'il n'y parait.

4 mars 2009

My Jukebox Monthly (mars 2009)

Pulp - This is Hardcore (This Is Hardcore) : je me suis replongé il y a quelques jours dans cet album, le dernier ou l'avant-dernier de ce groupe avant que Jarvis Cocker ne parte en solo. Je me rappelle très bien que j'avais, en 1998, acheté cet album à cause de cette chanson. C'est pour moi l'une des meilleurs chansons, tous disques et style confondus, que j'ai dans ma discothèque. Un mélodrame pop et stylé, superbement orchestré et Jarvis au sommet.

Pixies - The Happening (Bossanova) : l'une des perles méconnues (à mon goût) du troisième LP des Lutins. Et c'est la chanson qui m'a accompagné sur la route du travail ce matin.

Rammstein - Du Riechst So Gut (Sehnsucht) : le tanz-metal à son apogée. Les métalleux teutons resteront à part pour n'avoir jamais essayé de faire du néo-metal ou de suivre une quelconque mode amerloque. Et en live, c'est un must.

The Fear - Lilly Allen (It's not me, it's you) : autant ses précédents morceaux m'avaient laissé plutôt indifférent, autant celui-ci me rend curieux, par ses paroles, sa tension légèrement dramatique, ses orchestrations électro ni trop péteuses ni trop datées, du contenu de son deuxième album.

Big Jumps - Emiliana Torrini (Me And Armini) : une jolie filk-pop song d'une chanteuse que j'avais découverte et appréciée du temps de son premier album (1999, déjà...) et perdue de vue depuis. J'ai donc hâte d'écouter le reste de l'album, en parte découvert lors d'une Black Session dernièrement.

3 mars 2009

Underworld 3 - Le Soulèvement des Lycans


Vous n'avez pas vu les deux précédents ? Vous n'avez pas aimé les deux précédents ? Ce film vous réconciliera avec la franchise.

Non je rigole...

Film n'ayant aucun intérêt pour les catégories sus-citées, il a pourtant un intérêt certain pour les autres, ou en tout cas pour ceux qui ont bien aimé les deux premiers Underworld, comme nous avons affaire ici à la narration des évènements qui entraineront ce qui se passe dans les deux autres films. Cette fois-ci, exit Wiseman (c'est une façon de parler, il est à la prod' et au scénario si je ne m'abuse) et la mimi Kate Beckinsale (son personnage n'existant pas encore à l'époque de ce troisième volet), mais restent cependant (avec les même acteurs, fait très appréciable) l'ordure Viktor (Bill Nighy, impeccable), Lucian (Michael Sheen, convaincant) et Tanis (Steven Mackintosh) qui devient un personnage essentiel de la saga par ce film, mais aussi deux ou trois autres personnages. La jolie Rhona Mitra (Beowulf, non pas le Zemeckis mais plutôt l'inénarrable nanar avec C. Lambert, mais aussi Nip/Tuck durant la 3ème saison et dernièrement l'ultra bis Doomsday) reprend le rôle de femme de poigne en tant que Sonja, fille de Viktor.

Patrick Tatopoulos, créateur des lycans et directeur artistique sur les deux premiers, prend ici les rênes de la réalisation pour la première fois de sa carrière, et le résultat est plutôt convaincant. La mythologie est plus que respecté, l'image et les décors sont dans la droite ligne jusque dans les plus petits détails. Il nous offre ainsi une plus qu'honnête série B avec quelques grands moments, dont l'assaut final des lycans poilus, baveux et enragés sur un chateau blindé de vampires, avec un petit bémol sur les close-up lors des combats au corps-à-corps, un peu trop fouilli à mon goût.

Je n'ai pas vu donc le film de vampire du siècle, mais le respect de la saga que j'avais beaucoup apprécié et une envie évidente de se faire et de faire plaisir aux gens comme moi font que ce film a, en 1h30 (plus aurait été indigeste et inutile), largement rempli son contrat à mon goût.