24 juil. 2008

Moi et les séries - 2ème partie : Canal Jimmy

Si X-Files m'a ouvert au monde des séries, Canal Jimmy m'a éduqué.

Pour ceux qui n'ont jamais eu le satellite, cette chaine ne leur dit rien, et désormais elle s'appelle juste Jimmy. Très sincèrement, je n'ai jamais vraiment compris quel était le thème de cette chaine satellitaire thématique, et je ne sais pas trop si la qualité est restée. Mais putain en 97-98 quelle programmation !
Et surtout la VOST, cette VOST que M6 a un moment (saison 3 et 4 d'X-Files) promis aux fans transis. Toutes les séries US ou british étaient sans exception diffusées au moins 1 fois dans la semaine en VOST, et certaines n'étaient d'ailleurs absolument pas doublées et n'existaient qu'en VOST.
Friends, Dream On, Father Ted, Star Trek : The Next Generation, Star Trek : Deep Space Nine, Star Trek : Voyager, Spawn (la série animée, rien à voir avec cette sombre bouse qu'est le film), That 70's Show, My So-Called Life (et j'en oublie surement), et la première vraie émission intelligente et sérieuse sur les séries, Destinations Séries, présentés par l'excellentissime Jean-Pierre Dionnet (Le Cinéma de Quartier !) et le non moins brillantissime Alain Carrazé, grand exégèse et critique des séries TV, le premier même en France à avoir fait comprendre à un certain public que la série TV pouvait être intelligente, jolie, pleine de qualités...
Dans le même temps je découvrais deux magazines, encore une fois grâce à X-Files : Mad Movies et Génération Séries (revue d'une qualité exceptionnelle, mais disparue désormais). Tout simplement parce que j'enregistrais tous les épisodes d'X-Files sur VHS (j'ai enregistré les 9 saisons sur VHS, le plus dans l'ordre possible), et surtout parce que j'achetais tout et n'importe quoi sur ma série fétiche.
Carrazé et Dionnet m'ont fait découvrir ainsi les séries british des 60's : le Prisonnier (quelle oeuvre !) et l'exceptionnel The Avengers, et je suis tombé amoureux d'Emma Peel. Et surtout j'ai commencé à faire attention à l'écriture, à la grammaire scénaristique, à voir au delà des phénomènes de mode et apprendre à faire le tri entre le bon grain et l'ivraie et alors que je conspuais Star Trek (voir post précédent) pour son coté ringard, j'écoutai soudain Carrazé, et les rédacteurs de GS, et je suis allé voir de ce côté-ci de la galaxie.
Space, the final frontier, these are the voyagers of the starship Enterprise... et le Capitaine Jean-Luc Picard m'a embarqué. Et oui, ils avaient raison. Je pouvais faire cohabiter dans mon amour des séries Babylon 5 et l'univers Star Trek. Et qu'aimer les séries ne tient pas qu'au genre de la série.

Mais le problème, quand on est trop bien éduqué, c'est que rapidement la faute de goût [devient rapidement] la première faute morale (E. Kant).

A suivre si tout va bien : 3ème Partie : Télé hertzienne, séries et colère

21 juil. 2008

Moi et les séries - 1ère Partie : Au Commencement

(j'ai mis 1ère partie mais je sais pas si y'en aura une deuxième très sincèrement, je trouvais juste que ça faisait classe et réfléchi)


Tout a commencé par une nuit et un raccourci que jamais je ne trouvis, quand soudain je les...

Euh, zut. Tout a effectivement commencé, mais par une répulsion. Et cette répulsion avait pour objet un soap bien soupe et plutôt populaire durant ma tendre et insouciante jeunesse. Cruz Castillo, Kelly, Mason, Les Capwelle, les Lockridge ! Oui, Santa Barbara (pour la chanson que vous avez soudain tous sur les lèvres, cliquez ici) !
Pour moi, la télé a longtemps été synonyme de Santa Barbara, que j'avais en sainte détestation. Et donc, même si je la regardais, surtout la pub d'ailleurs, je ne portais pas beaucoup d'estime envers la télévision et ses productions. Mis à part CANAL+, que mes parents ont eu en 1986, pour les Nuls, De Caunes, les Guignols et le film de 18h le dimanche (aaaahhh, Big Foot et les Henderson, Buckaroo Banzaï...).
Et c'est d'ailleurs de C+ que vint la rédemption de la télé envers moi. En 1995, cette chaîne eut la bonne idée d'acheter une série qui est passée, et j'ose l'avancer, inaperçue en France : Babylon 5. Une série de SF, pure et dure, se déroulant dans une station spatiale éponyme en 2258 trop souvent comparée à Star Trek et à tort, malgré sa similitude avec Star Trek : Deep Space 9, autre série se déroulant dans une station spatiale. Mais la comparaison s'arrête là, les deux séries étant extrèmement différentes à tout point vue.
Je suis donc tombé dedans, un dimanche vers 17h, et de manière plutôt assidue par la suite. Elle est toujours à ce jour une de mes séries fêtiches et cette série m'a longtemps éloigné de l'univers Star Trek que je trouvais, à comparer, moins noir, plus ringard. 2 ou 3 ans plus tard, je me rendais compte que je me trompais énormément.
1995,1996... Parallèlement, je découvris la 6ème chaine, que nous n'avions jamais reçu chez mes parents, et ce grâce à une antenne intérieure. Et un vendredi soir, la vraie claque. L'épisode s'appelait Anasazi. Il se terminait sur un fourgon rempli de corps étranges et calcinés, comme passés à la chaux, aux yeux globuleux, un héros et son portable, à l'autre bout du fil une jolie rousse, un hélicoptère, des militaires, un salaud à la cigarette et une explosion qui laissait le doute quant au fait que le héros soit encore vivant. J'étais déjà tombé dessus chez mes grands-parents, quand ça passait le dimanche. J'ai su bien après que l'un de ces épisodes (qui me foutait les chocottes) s'appelaient L'Ombre de la Mort (saison 1).
1996 : X-Files entre dans ma vie, et les séries deviennent une passion...

A suivre si tout va bien : 2ème Partie : Canal Jimmy

2 juil. 2008

Les Fils de l'Homme


Pas de copain-copine du mois pour débuter ce mois de juillet, mais un (grand) film : Les Fils de l'Homme, d'Alfonso Cuaron.
Alfonso Cuaron, réalisateur mexicain si je ne m'abuse, réalise là son premier film d'anticipation, mais avait déjà œuvré à la réalisation avec succès et qualité sur le Prisonnier d'Azkaban, troisième (et meilleure adaptation au cinéma à ce jour) volet des aventures du sorcier binoclard (mais non pas Bill Gates, mais non pas Jean-Paul Sartre, Harry Potter enfin !), et en tant que producteur de Guillermo Del Toro (rhââââ Hellboy 2 arrive !!!!) sur les deux magnifiques films l'Echine du Diable et Le Labyrinthe de Pan.
Plusieurs casquettes pour ce film avec entre autre l'adaptation et le scénario (tiré d'un bouquin du même nom de P.D. James) ainsi que le montage et donc la réalisation.

Pour faire vite, l'histoire se situe en 2027 dans une Grande-Bretagne qui semble être le dernier îlot de "civilisation", mais baignant dans un climat hautement sécuritaire, paranoïaque et autoritaire, dans un monde apocalyptique où plus aucune femme n'a enfanté depuis 18 ans et où le cadet de l'humanité vient de mourir assassiné, ce qui termine d'achever le moral de la population mondiale. Je ne souhaite pas en dévoilé plus quant à l'histoire, et puis là-dessus Wikipédia fait très bien son boulot.

Sur un scénario ultra classique (un homme qui n'avait rien demandé doit sauver le dernier espoir d'humanité), Cuaron construit, comme il l'avait fait avec HP3, lentement son film (bien qu'il ne fasse qu'1h40), son intrigue et s'attache avant tout aux personnages, tous bien écrits il faut l'avouer, sans pour autant négliger le déroulement de l'histoire. Le spectaculaire vient non pas de l'action même comme on pourrait l'imaginer pour ce genre d'histoire, mais du cadre, de l'arrière-plan, des détails instillés ci ou là (pubs, flashs, actions des figurants). Les décors sont à ce titre assez exceptionnels de décrépitude et de désenchantement. Cela m'a renvoyé immédiatement à Soleil Vert, ou à ces images de la Guerre de Yougoslavie qui m'avait tant marqué dans ce documentaire que Canal+ avait diffusé il y a une dizaine d'année.
Ce film bouleverse véritablement, sans jamais tomber dans le pathos, en renvoyant pourtant à des images trop bien connus, comme ces réfugiés parqués dans des cages ou dans des trains aux vitres grillagés.
Si Clive Owen (comme souvent excellent) porte son personnage et qu'il y ait bien peu de scènes où il n'apparaisse pas, tout ne repose pas sur lui, ou sur son "héroïsme", jamais spécialement mis en avant mais jamais occulté non plus. Le film repose principalement sur la mise en image du scénrio, et Cuaron nous démontre qu'il est loin de filmer avec ses pieds (quel plan-séquence dans le camp de réfugiés !) mais sans pour autant tombé dans la branlette et la démonstration. sa réalisation de même que les acteurs (touchant Michael Caine) sont là pour l'histoire.
Un vrai grand film d'anticipation à la Soleil Vert, juste, dur, touchant, bien écrit, prenant et intelligent.

Pour enfin, malgré 3 nominations aux Oscars et une sélection au festival de Venise et un ou deux prix si je ne m'abuse, ce film n'a été diffusé qu'une semaine sur Clermont-Ferrand. Et en guise d'extrapolation, il faut savoir que la société Ciné-Alpes, propriétaire de la quasi-totalité des cinémas clermontois a décidé, en plus de remplacer ses caissières par des bornes automatiques qui ne prennent ni chèques ni espèces, de ne plus diffuser de film interdits au moins de 16 ans...
Sur ce...