6 août 2009

Star Trek - The Next Generation Saison 2

Une deuxième saison est un exercice parfois (souvent ?) périlleux, un peu comme un deuxième album d'un groupe dont le premier opus annonçait de glorieux lendemains musicaux.
Mais ceci n'est valable que pour les critiques rock et les séries post 2000's. Depuis 24, et plus encore avec les séries de JJ Abrams (Alias et Lost en tête), il faut commencer fort et aller dans un toujours plus, quitte à perdre tout intérêt la première saison écoulée façon Prison Break. En ce sens, beaucoup de nos séries actuelles, et malgré leurs grandes qualités, ressemblent à nos sociétés hyperconsommatrices, ne supportant pas une quelconque mise en place en douceur, ou un brin d'attente. Dans le contexte actuel, une série comme X-Files n'aurait pas tenue deux saisons.
La grande différence (était-ce aussi leur force) des séries avant l'an 2000 est le temps qu'elles avaient et qu'elles prenaient pour poser leur univers, leurs personnages, développer leusr thématiques et s'installer chez le téléspectateur. Toutes n'ont certes pas eu ce temps...

Mais ce n'est pas le cas de ST-TNG, et la deuxième saison est là pour nous le prouver. Elle s'inscrit clairement dans la veine et la dynamique de la première saison. La réorganisation de l'équipage est confirmée et pour cette saison (et uniquement cette saison), le Dr Crusher laisse sa place au Dr Pulaski, sorte de pendant féminin de McCoy de la série originale, qui va nouer une relation assez intéressante, dans plusieurs épisodes, avec Data. Celui-ci est d'ailleurs le personnage central d'un certain nombre d'épisodes, sa nature d'androïde étant source assez facilement de nombreux développements scénaristiques. L'un des plus notables (The Measure of a Man - épîsode 9) nous rejoue ainsi le procés de Valladolid : machine ou être vivant ?

Le sommet de cette saison est sans conteste Q Who ? (épisode 16), qui, au delà de la présence du meilleur guest de la série en la personne de Q, nous fait rencontrer pour la première fois, last but not least, les grands méchants (les meilleurs de tout Star Trek peut-être) de la série : les Borgs.

Tout comme dans la première saison, pas d'épisodes doubles ni de cliffhanger, mais à l'inverse dee la série originale, une volonté de continuité entre les saisons (d'anciens événements y sont ainsi régulièrement évoqué, chose inconnue ou presque dans la série originale). Ce qui va aussi provoquer la vraie tâche de cette deuxième saison : son épisode final (Shades of Gray - épisode 22). Sous prétexte d'un Riker à l'orée de son ultime voyage, cet épisode n'est qu'une compilation de séquences d'épisodes des deux premières saisons mettant en scène l'officier en second de l'USS-Enterprise 1701-D. Cet épisode montre surtout des scénaristes trop pressés d'aller en vacances, à moins que les Borgs n'aient bouffé tout le budget de fin de saison. C'est toujours décevant de finir une saison sur une telle faute de goût, mais l'avenir va nous montrer que c'est peut-être bien la dernière...

(à très vite pour la troisième, et pour la première, c'est ici...)

3 août 2009

Silent Hill

Je ne suis pas le premier à l'écrire ou ne serait-ce qu'à le constater : le jeu vidéo s'adapte mal au format cinéma. L'immense majorité sont de mauvais films ou des nanards de première catégorie, voire n'ont rien à voir avec le matériau de base (Final Fantasy en particulier, quoique le film est plutôt réussi). Quand je dis "s'adapte mal", je devrais plutôt "est le plus souvent très mal adapté". Si certains univers vidéoludiques sont, a priori, cinématographiquement intéressants (Resident Evil, Alone in The Dark, celui de Street Fighter est plus contestable), peu de réalisateurs avec un tant soit peu de talent, ou même juste une vision de qualité, ont été aux commandes de ce type d'adaptation.

Christophe Gans est un réalisateur grand amoureux de cinéma, cinéphage boulimique, critique à l'époque (que je n'ai pas connu) dans le magazine Starfix défunt aujourd'hui. Cinéste plutôt rare (3 longs et un segment, l'un des plus réussis, de l'anthologie lovecraftienne Necronomicon, cosignée avec Brian "The Dentist" Yuzna et un réal japonais dont je ne retrouve pas le nom) mais avec une vision certaine, il semblait enfin qu'un jeu video serait adapté avec un sens de qualité primant sur le résultat dans les caisses. Si son Crying Freeman avait fait plutôt bonne impression, le Pacte des Loups était déjà plus boiteux, handicapée par une deuxième moitié de film ratée (ouh la vilaine bestiole, à son arrivée le mystère qui planait et l'ambiance agréablement poisseuse disparait soudain pour laisser place à un actionner débile, tout simplement). Du coup, malgré tout, l'inquiétude deumeurait avant sa sortie au cinéma.

Quand je l'ai vu au cinéma, j'ai été emballé, avec peu de reproches à lui faire. Et il y a quelque jour, une deuxième vision en DVD a confirmé 3 ans plus tard tout le bien que j'avais pensé de ce film. Si la réalisation clipesque/johnwoo-esque pouvait rebuter certains sur ces précédents films, là Gans a tout épuré, car il a mis sa réalisation au service de l'histoire (scénario réussi de Roger Avary : Beowulf, Reservoir Dogs, les Lois de l'Attraction...). Avary et Gans signent ainsi un film féministe et féminin dans le meilleur sens du terme, porté par des actrices au top (Radha Mitchell, Laurie Holden, Alice Krige, vue en excellente Reine des Borgs dans le Star Trek Premier Contact, Deborah Kara Unger et bien sûr Jodelle Ferland, capable de regards foudroyants qui font penser à Christina Ricci au même âge), dans cette histoire qui mêle ville fantôme, fanatisme, mais surtout l'amour entre une mère et une fille, et inversement, tout en gardant un coté jeu vidéo (sans le singer) par la progression de la mère dans la ville, et la découverte, peu à peu, d'indices et "boss de niveau", grand classiques s'il en est des jeux vidéos.

Gans ne ménage pas l'angoisse, clairement annoncée par le retentissement d'une sirène (et soudain l'obscurité arrive), ni la poisse (le brouillard de cendre incessant, la crasse et la rouilles des batiments, le gris des habitants), ni même le chauchemardesque par le bestiaire, dont l'un des pièces maîtresses se nomme Pyramid Head, ainsi qu'une bande d'infirmières plus que sensibles à la lumière et très à l'aise quand il s'agit de manier le scalpel. Pourtant, pas un seul moment le réalisateur ne laisse ses élans esthétisants (ce que le bestiaire et la ville pouvaient largement permettre pourtant) prendre le dessus, restant bien ancré auprès de cette mère et de la quète, y compris celle du père (Sean Bean, vu en Boromir dans la Communauté de l'Anneau, classe et sobre).

Gans signe ainsi son meilleur film (sans oublier le scénar' d'Avary), et jusqu'à aujourd'hui la meilleure adaptation d'un jeu vidéo au cinéma (forme, fond, univers, tout est là), et démontre sa capacité d'adapter son style, à la condition peut-être de ne pas signer ou cosigner son scénario comme pour sa bête du Gévaudan. Depuis, pourtant, pas de nouvelles de Christophe Gans...

2 août 2009

Frenzy

Je n'avais jamais vu un Hitchcock avant hier soir, si on met à par le remake plan par plan de Psychose par Gus Van Sant. J'étais donc vierge, y compris d'avis sur tonton Alfred, mise à part le fait que, si autant de gens le citent, l'aiment, le vénèrent, le dissèquent, c'est qu'il doit bien y avoir quelque chose avec son cinéma.

L'occasion faisant le larron, France3, dans sa série estivale de films de "frousse" du samedi soir (excellente prog' au demeurant), diffusait hier soir le Frenzy en question. C'est une histoire assez simple, dans un Londres où un tueur à la cravate terrorise les anglais, et surtout les anglaises, car ce tueur a la facheuse manie de les violer avant de les étrangler avec une cravate. Et l'ex-mari d'une des victimes, suite à une méprise, va être pris pour le tueur. C'est résumé vite fait, mais voilà un peu le topo.

Premier Hitchcock donc, et c'est pour moi un échec. Echec car je me suis emmerdé, ne trouvant qu'un intérêt restreint à l'histoire et à la forme. J'ai trouvé le film et la caméra en roue libre, à l'exception notable d'une séquence, ou plutôt d'un plan séquence où l'on suit le tueur emmener sa victime dans son appartement, et plutôt que de reproduire la scène frontale du meurtre précédent (viol, nudité, violence, étranglement sans vraiment nous épargner les détails), la caméra soudain recule lentement, et du silence de la cage d'escalier, on retrouve peu à peu le brouhaha de la ville qui ne se doute de rien. Je ne senti ni véritable stress, ni frisson, et je n'ai ressenti que peu d'empathie pour les personnages. De plus, les personnages sont très clichés, du meurtrier au flic (plus angliches clichesques dans leurs manières et leur apparence, tu meurs), et que dire des personnages féminins, celles-ci n'ayant de salut qu'en frigide moralisatrice ou en fille à la vertu plus libérale, ou au mieux en femme d'intérieur pénible.

Ai-je loupé quelque chose ? Suis-je trop influencé par le giallo italien (il m'a manqué du mystère) et en particulier les films d'Argento pour apprécier ? Est-ce un Hitchcock dont on peut se dispenser, ou qui est valeur plus négligeable par rapport à d'autres plus anciens ? Si un cinéphile plus spécialiste, ou ne serait-ce que plus amateur, pouvait m'en dire plus. Je tiens tout de même à dire que Sueurs Froides étant diffusé la semaine prochaine sur la même chaine le même jour à peu près à la même heure, je retenterai ma chance avec tonton Alfred. Mais si c'est un échec, ce sera la dernière fois.