Je ne suis pas le premier à l'écrire ou ne serait-ce qu'à le constater : le jeu vidéo s'adapte mal au format cinéma. L'immense majorité sont de mauvais films ou des nanards de première catégorie, voire n'ont rien à voir avec le matériau de base (Final Fantasy en particulier, quoique le film est plutôt réussi). Quand je dis "s'adapte mal", je devrais plutôt "est le plus souvent très mal adapté". Si certains univers vidéoludiques sont, a priori, cinématographiquement intéressants (Resident Evil, Alone in The Dark, celui de Street Fighter est plus contestable), peu de réalisateurs avec un tant soit peu de talent, ou même juste une vision de qualité, ont été aux commandes de ce type d'adaptation.
Christophe Gans est un réalisateur grand amoureux de cinéma, cinéphage boulimique, critique à l'époque (que je n'ai pas connu) dans le magazine Starfix défunt aujourd'hui. Cinéste plutôt rare (3 longs et un segment, l'un des plus réussis, de l'anthologie lovecraftienne Necronomicon, cosignée avec Brian "The Dentist" Yuzna et un réal japonais dont je ne retrouve pas le nom) mais avec une vision certaine, il semblait enfin qu'un jeu video serait adapté avec un sens de qualité primant sur le résultat dans les caisses. Si son Crying Freeman avait fait plutôt bonne impression, le Pacte des Loups était déjà plus boiteux, handicapée par une deuxième moitié de film ratée (ouh la vilaine bestiole, à son arrivée le mystère qui planait et l'ambiance agréablement poisseuse disparait soudain pour laisser place à un actionner débile, tout simplement). Du coup, malgré tout, l'inquiétude deumeurait avant sa sortie au cinéma.
Quand je l'ai vu au cinéma, j'ai été emballé, avec peu de reproches à lui faire. Et il y a quelque jour, une deuxième vision en DVD a confirmé 3 ans plus tard tout le bien que j'avais pensé de ce film. Si la réalisation clipesque/johnwoo-esque pouvait rebuter certains sur ces précédents films, là Gans a tout épuré, car il a mis sa réalisation au service de l'histoire (scénario réussi de Roger Avary : Beowulf, Reservoir Dogs, les Lois de l'Attraction...). Avary et Gans signent ainsi un film féministe et féminin dans le meilleur sens du terme, porté par des actrices au top (Radha Mitchell, Laurie Holden, Alice Krige, vue en excellente Reine des Borgs dans le Star Trek Premier Contact, Deborah Kara Unger et bien sûr Jodelle Ferland, capable de regards foudroyants qui font penser à Christina Ricci au même âge), dans cette histoire qui mêle ville fantôme, fanatisme, mais surtout l'amour entre une mère et une fille, et inversement, tout en gardant un coté jeu vidéo (sans le singer) par la progression de la mère dans la ville, et la découverte, peu à peu, d'indices et "boss de niveau", grand classiques s'il en est des jeux vidéos.
Gans ne ménage pas l'angoisse, clairement annoncée par le retentissement d'une sirène (et soudain l'obscurité arrive), ni la poisse (le brouillard de cendre incessant, la crasse et la rouilles des batiments, le gris des habitants), ni même le chauchemardesque par le bestiaire, dont l'un des pièces maîtresses se nomme Pyramid Head, ainsi qu'une bande d'infirmières plus que sensibles à la lumière et très à l'aise quand il s'agit de manier le scalpel. Pourtant, pas un seul moment le réalisateur ne laisse ses élans esthétisants (ce que le bestiaire et la ville pouvaient largement permettre pourtant) prendre le dessus, restant bien ancré auprès de cette mère et de la quète, y compris celle du père (Sean Bean, vu en Boromir dans la Communauté de l'Anneau, classe et sobre).
Gans signe ainsi son meilleur film (sans oublier le scénar' d'Avary), et jusqu'à aujourd'hui la meilleure adaptation d'un jeu vidéo au cinéma (forme, fond, univers, tout est là), et démontre sa capacité d'adapter son style, à la condition peut-être de ne pas signer ou cosigner son scénario comme pour sa bête du Gévaudan. Depuis, pourtant, pas de nouvelles de Christophe Gans...
Christophe Gans est un réalisateur grand amoureux de cinéma, cinéphage boulimique, critique à l'époque (que je n'ai pas connu) dans le magazine Starfix défunt aujourd'hui. Cinéste plutôt rare (3 longs et un segment, l'un des plus réussis, de l'anthologie lovecraftienne Necronomicon, cosignée avec Brian "The Dentist" Yuzna et un réal japonais dont je ne retrouve pas le nom) mais avec une vision certaine, il semblait enfin qu'un jeu video serait adapté avec un sens de qualité primant sur le résultat dans les caisses. Si son Crying Freeman avait fait plutôt bonne impression, le Pacte des Loups était déjà plus boiteux, handicapée par une deuxième moitié de film ratée (ouh la vilaine bestiole, à son arrivée le mystère qui planait et l'ambiance agréablement poisseuse disparait soudain pour laisser place à un actionner débile, tout simplement). Du coup, malgré tout, l'inquiétude deumeurait avant sa sortie au cinéma.
Quand je l'ai vu au cinéma, j'ai été emballé, avec peu de reproches à lui faire. Et il y a quelque jour, une deuxième vision en DVD a confirmé 3 ans plus tard tout le bien que j'avais pensé de ce film. Si la réalisation clipesque/johnwoo-esque pouvait rebuter certains sur ces précédents films, là Gans a tout épuré, car il a mis sa réalisation au service de l'histoire (scénario réussi de Roger Avary : Beowulf, Reservoir Dogs, les Lois de l'Attraction...). Avary et Gans signent ainsi un film féministe et féminin dans le meilleur sens du terme, porté par des actrices au top (Radha Mitchell, Laurie Holden, Alice Krige, vue en excellente Reine des Borgs dans le Star Trek Premier Contact, Deborah Kara Unger et bien sûr Jodelle Ferland, capable de regards foudroyants qui font penser à Christina Ricci au même âge), dans cette histoire qui mêle ville fantôme, fanatisme, mais surtout l'amour entre une mère et une fille, et inversement, tout en gardant un coté jeu vidéo (sans le singer) par la progression de la mère dans la ville, et la découverte, peu à peu, d'indices et "boss de niveau", grand classiques s'il en est des jeux vidéos.
Gans ne ménage pas l'angoisse, clairement annoncée par le retentissement d'une sirène (et soudain l'obscurité arrive), ni la poisse (le brouillard de cendre incessant, la crasse et la rouilles des batiments, le gris des habitants), ni même le chauchemardesque par le bestiaire, dont l'un des pièces maîtresses se nomme Pyramid Head, ainsi qu'une bande d'infirmières plus que sensibles à la lumière et très à l'aise quand il s'agit de manier le scalpel. Pourtant, pas un seul moment le réalisateur ne laisse ses élans esthétisants (ce que le bestiaire et la ville pouvaient largement permettre pourtant) prendre le dessus, restant bien ancré auprès de cette mère et de la quète, y compris celle du père (Sean Bean, vu en Boromir dans la Communauté de l'Anneau, classe et sobre).
Gans signe ainsi son meilleur film (sans oublier le scénar' d'Avary), et jusqu'à aujourd'hui la meilleure adaptation d'un jeu vidéo au cinéma (forme, fond, univers, tout est là), et démontre sa capacité d'adapter son style, à la condition peut-être de ne pas signer ou cosigner son scénario comme pour sa bête du Gévaudan. Depuis, pourtant, pas de nouvelles de Christophe Gans...
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