2 août 2009

Frenzy

Je n'avais jamais vu un Hitchcock avant hier soir, si on met à par le remake plan par plan de Psychose par Gus Van Sant. J'étais donc vierge, y compris d'avis sur tonton Alfred, mise à part le fait que, si autant de gens le citent, l'aiment, le vénèrent, le dissèquent, c'est qu'il doit bien y avoir quelque chose avec son cinéma.

L'occasion faisant le larron, France3, dans sa série estivale de films de "frousse" du samedi soir (excellente prog' au demeurant), diffusait hier soir le Frenzy en question. C'est une histoire assez simple, dans un Londres où un tueur à la cravate terrorise les anglais, et surtout les anglaises, car ce tueur a la facheuse manie de les violer avant de les étrangler avec une cravate. Et l'ex-mari d'une des victimes, suite à une méprise, va être pris pour le tueur. C'est résumé vite fait, mais voilà un peu le topo.

Premier Hitchcock donc, et c'est pour moi un échec. Echec car je me suis emmerdé, ne trouvant qu'un intérêt restreint à l'histoire et à la forme. J'ai trouvé le film et la caméra en roue libre, à l'exception notable d'une séquence, ou plutôt d'un plan séquence où l'on suit le tueur emmener sa victime dans son appartement, et plutôt que de reproduire la scène frontale du meurtre précédent (viol, nudité, violence, étranglement sans vraiment nous épargner les détails), la caméra soudain recule lentement, et du silence de la cage d'escalier, on retrouve peu à peu le brouhaha de la ville qui ne se doute de rien. Je ne senti ni véritable stress, ni frisson, et je n'ai ressenti que peu d'empathie pour les personnages. De plus, les personnages sont très clichés, du meurtrier au flic (plus angliches clichesques dans leurs manières et leur apparence, tu meurs), et que dire des personnages féminins, celles-ci n'ayant de salut qu'en frigide moralisatrice ou en fille à la vertu plus libérale, ou au mieux en femme d'intérieur pénible.

Ai-je loupé quelque chose ? Suis-je trop influencé par le giallo italien (il m'a manqué du mystère) et en particulier les films d'Argento pour apprécier ? Est-ce un Hitchcock dont on peut se dispenser, ou qui est valeur plus négligeable par rapport à d'autres plus anciens ? Si un cinéphile plus spécialiste, ou ne serait-ce que plus amateur, pouvait m'en dire plus. Je tiens tout de même à dire que Sueurs Froides étant diffusé la semaine prochaine sur la même chaine le même jour à peu près à la même heure, je retenterai ma chance avec tonton Alfred. Mais si c'est un échec, ce sera la dernière fois.

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