26 mai 2010

Le Sens de la Vie


Il est, pour moi, des films qui sont des films cultes, et même plus.

Je tiens les Monty en haute (et tellement plus encore) estime, n'hésitant, lors de coup de mou dans le moral, jamais à siffloter ou me passer en boucle leurs chansons, ou revoir quelque séquence sur le tube à vidéo. Mais ce n'est pas que cela, les Monty, en tout cas pour moi. Au-delà de l'absurde, des scènes et dialogues mythiques, ils sont à la fois un monument intouchable mais aussi l'épaule sur laquelle je me repose pour continuer à faire travailler mes neurones, ou pour continuer à trouver le monde à la fois beau et détestable, et supporter tout ça.

Les Monty, c'est de l'intelligence, dans sa plus belle expression. Et il est bien loin le temps où ce Sens de la Vie, au premier visionnage, m'avait semblé tellement en dessous de la monumentale Vie de Brian. Il m'aura fallu quelques années (l'avantage de prendre de l'âge) pour comprendre son propos, sa finesse, son acuité (les chansons du film sont prodigieuses), sa subversion aussi ravageuse que celle de la Vie de Brian. Et de me dire ainsi qu'on ne pouvait honnêtement établir une quelconque hiérarchie dans l'œuvre du Monty Pythons, ni même dans le groupe lui-même. Ils sont (leur oeuvre et eux) indissociables.

Je ne vous ferai donc pas le catalogue des séquences, répliques et chansons à ne pas rater dans ce film, car ce film est loin d'être une compilation pythonesque. Mais qu'il n'est peut-être pas, pour les néophytes, le premier à aborder.

Je ne m'en lasserai jamais. Qui plus est, il m'a permis, ce week-end, de supporter aussi quelques moments difficiles. Et ce n'est pas avec un autre film des Monty Pythons que je me suis changé les idées, et c'est bien sciemment que fut choisi pour cette occasion Le Sens de la Vie.

19 mai 2010

L'Effet Papillon


Drôle de film. Très perturbant dans sa première partie traitant de l'enfance du personnage principal, car multipliant les ellipses, les énigmes et les coupes nettes dans l'histoire (des scènes traumatisantes semblent n'avoir, à première vue, aucune conséquence sur les personnages), tout se met peu à peu en place et on se prend doucement mais sûrement au jeu du saute-moutons dans le passé. D'un point de vue formel, la méthode de voyage dans le temps est d'ailleurs l'élément du film le plus réussi, les mots écrits sur un cahier permettant de fixer un souvenir précis et donnant ainsi la possibilité de courber l'espace-temps. D'ailleurs, le voyage dans le temps n'est pas traité ici de manière fun, mais plutôt dramatique, le personnage d'Ashton Kutcher cherchant à tout prix à modifier le passé (assez terrible, il faut l'avouer) de sa bande de potes pour rendre le présent beau et heureux, ce qui est loin d'être si simple.

Chaque modification du passé donne ainsi plusieurs possibilités de présents, plutôt bien rendues et toujours suffisamment surprenantes pour maintenir l'intérêt du film. Par ailleurs, il faut aussi reconnaître qu'Ashton Kutcher est très convaincant dans ce rôle, loin des rôles d'andouille (la cependant sympathique sitcom That 70's Show ou l'affreux Mec elle est où ma caisse ?) qui l'ont fait connaître, et porte pour ainsi dire le film sur ses épaules, sans pour autant oublier la bande de gamins très convaincante elle aussi.

A la fin du film, on se dit "wouah, sympa, bon film" et puis voilà. Sauf que les voyages temporels et leurs conséquences, ça m'intrigue et ça a le don de mettre en branles les rouages et engrenages de ma cervelle. Et à y regarder de plus près, ce film semble trop cohérent pour être honnête, et ne l'est d'ailleurs pas. Cohérent. Entre la fin trop propre sur elle (alors qu'Ashton filait tout droit vers la folie), les incohérences temporelles (pourquoi les cahiers ne se modifient-ils pas en même temps que le continuum espace-temps, alors que les souvenirs même du personnage principal se transforment ?) et l'étrange positionnement du paternel (pourquoi tuer son fils plutôt que de se suicider avant la conception ?), ce film ne tient plus debout dès qu'on y revient. Et c'est dommage, parce que c'était vraiment pas mal fichu au premier abord, comme un coup d'un soir qu'on aurait jamais dû vouloir connaître un peu plus...

17 mai 2010

The Breakfast Club


Allons à l'essentiel. Voici LA comédie adolescente incontournable de l'histoire du cinéma, ni plus ni moins. Et même plus qu'une comédie adolescente, c'est un film sur l'adolescence et sur le regard que les adultes portent sur l'adolescence. Déboulonner les conventions et faire des adolescents des personnages et pas seulement des usines à gag, John Hughes (Ferris Bueller) réussit le pari de faire un film léger et grave à la fois, drôle et émouvant, sans jamais prendre son sujet à la légère et son public pour des vaches à lait (une gageure, quand on sait qu'Hollywood a méprisé l'intelligence de l'adolescent autant qu'elle a toujours respecté et courtisé son porte-monnaie...), et comme un ado, on passe du rire (le sandwich d'Ally Sheedy) aux larmes (la scène où tous peu à peu se dévoilent, telle une thérapie de groupe) et l'on aimerait que ce genre de journée dure un peu plus. Ni trash, ni tragique, ni vulgaire, ni cucul la praline, voici une péloche qui fête son quart de siècle sans prendre une ride, 1h30 de plaisir et d'émotions porté par une bande d'acteurs au poil, un propos fin et intelligent et une réalisation impeccable. Un classique, un vrai, je crois.

2 mai 2010

Dark Angel, saison 1


J'étais, à l'époque de sa diffusion il y a presque 10 ans, passé totalement, ou presque, à coté de cette série, trop accro à Buffy et à X-Files, sans aucun doute, et peu curieux, également, de l'incursion d'un James Cameron (jamais été un aficionados du gasier) dans la lucarne.

Et n'étant pas un exégète de l'univers cameronien, ne vous attendez pas de ma part à des tentatives de raccrocher la série à son travail au cinéma, car, si ce n'est son amour des héroïnes résistantes et couillues dans la baston, je suis bien incapable de faire un autre parallèle.

Je m'attacherai donc à la série, en elle-même, mais si un lecteur cameronophile veut bien apporter son éclairage en commentaire sur ce que mon ignorance ne me permet d'évoquer, ce sera bien volontiers.

Pour le nostalgique des séries 90's que je suis, Dark Angel apparaît un peu comme le chant du cygne de cette décennie magique. Arrivant avec des éléments suffisamment solides pour développer une mythologie entre quasi post-nuke (l'Impulsion, explosion electro-magnétique qui a fait des USA un pays du tiers-monde), complots militaires et mutants en cavale, elle va voir cependant ses ambitions vite refroidies en à peine 2 saisons, pour cause de restriction de budget (et la fox faisant le choix d'un Whedon en pleine bourre arrivant avec son Firefly, qui ne connaîtra pourtant même pas une saison complète) malgré de bonnes audiences, une actrice principale charismatique et une fanbase très active.

Et les ambitions étaient d'ailleurs affichées dès le pilote, solidement réalisé par David Nutter, excellent réalisateur de TV, et souvent derrière la caméra de quelques uns des très grands épisodes d'X-Files (il a aussi réalisé une efficace série B Comportements Troublants). Pilote tout ce qu'il y a de plus réussi : rythmé, posant les personnages principaux, l'univers et les interactions. Il donne ainsi une ligne directrice à la série, entre bastons pas vilaines, bons dialogues, intelligence du propos et grand spectacle dans les limites accordées par le format (à l'époque, c'est l'un des pilotes et l'une des séries les plus chères jamais réalisés), et d'ailleurs la série dans son ensemble aura du mal à conserver le niveau impulsé par ce pilote.

Dans son ensemble, cette première saison est éminemment regardable, bien rythmée et l'intrigue avance plutôt bien. La structure scénaristique reste cependant souvent classique, avec sa mission, ses 2-3 scènes de castagnes et ses traversées de Seattle en ruine. Deux ou trois épisodes sont même insignifiants d'un point de vue scénario et évolution mythologique. Pourtant, de part son sujet (les manipulations génétiques) mais aussi par l'humour des dialogues, l'intérêt pour la série se maintient sans souci jusqu'au dernier épisode, au twist plutôt malin et au cliffhanger bien amené, qui donne immédiatement envie de savoir la suite.

Les personnages s'améliorent au fur et à mesure de la série, gagnent en profondeur et en humanité. Max, le personnage principal joué par la très très très jolie Jessica Alba, est en particulier très attachante, pas super-héroïne à outrance, pas chevalier blanc, mais pas non plus une espèce de chose subissant son passé et son destin. En faisant d'elle une résistante plutôt dans l'ombre, peu encline à dévoiler sa nature OGMifiée même aux plus proches de ses amis, ses capacités ne font ainsi pas l'essentiel du personnage, et l'on apprend à la découvrir par d'efficaces flash-back (chapeau bas à la gamine qui joue Max enfant), jamais victime même si son passé la remue et que ses gènes l'agitent, toujours farouchement accroché à une certaine éthique (elle ne tient jamais d'arme à feu, se méfie et défie avec intelligence l'autorité) mais à fleur de peau aussi, et peu à l'aise dès qu'il s'agit de sentiments. Le sort de ces mutants en cavale est tout aussi bien construit, entre planque, tentative d'intégrer une vie normale, fuite mais aussi un fort attachement entre eux tous, un attachement familial qui provoque de terribles déchirements quand l'un d'entre eux se voit être rééduqué ou tué. Enfin, le personnage de Lydecker (joué par John Savage), le vilain méchant de la première moitié de la saison (supplanté ensuite, en terme d'échelle de niveau en matière d'evil guy attitude, par Mme X, jouée par Nana Visitor, avec force perversité et que les trekkies connaissent par son rôle de Kira Neyris dans Deep Space 9), est aussi détestable dans sa quête et sa traque des X5 qu'il appellent "ses enfants", qu'il peut apparaître complexe et intrigant de par cet étrange attachement qu'il a envers eux.

Serait-ce le sujet ou peut-être une volonté d'en faire surtout une saison d'introduction en vue de 3 ou 4 hypothétiques saisons supplémentaires, cette première saison doit tout de même son principal intérêt et sa principale qualité non pas aux scénarios et aux épisodes très classiques mais plutôt au personnage de Max, qui porte à elle seule, ou presque, la série sur ses belles mais redoutables épaules. Hollywood ne s'y trompera d'ailleurs pas, pour le meilleur (la danse dans Sin City...) mais aussi pour le pire (pouahhhh Les 4 Fantastiques !). A très vite pour la deuxième saison !

1 mai 2010

How I Met Your Mother, saison 4



Heureux hasard ou fin de léthargie pour les scénaristes, toujours est-il qu'après la relative déception qu'était la saison 3, cette quatrième saison vient secouer allégrement nos zygomatiques anesthésiés par le rythme plan-plan de la précédente saison.

Je ferai étonnement court pour vous dire ce qui vaut, à lui seul, la vision de cette quatrième saison et a provoqué chez moi un fou rire d'une rare intensité : le CV vidéo de Barney Stinson (ép. 14, The Possimpible).

Si on peut tout de même reprocher aux scénaristes de faire trainer en longueur les amourettes de Ted, Barney et Robin par des digressions ou des épisodes "madeleine" comme la recherche du meilleur burger de NYC par Marshall (ép. 2, The Best Burger In New York), il n'empêche que l'ancrage dans une certaine forme de réalisme (ennui d'argent, de job, dépression, traumatismes infantiles pour Barney), sans non plus vouloir tirer les larmes, donne de la profondeur à nos 5 compères.

Une saison d'une très bonne qualité, avec de la constance. On attend maintenant la suite des aventures entre Barney et Robin, et surtout en savoir plus sur la fameuse Mother, car s'il on s'en fichait un peu au début, les scénaristes, à force de nous multiplier les annonces, commencent à nous rendre impatient. Et 5 à 6 saisons pour une sitcom, surtout aussi feuilletonnante, c'est déjà un joli score, alors point trop n'en faut. La suite l'année prochaine !