30 déc. 2008

Death Proof

Quentin Tarantino est un fieffé filou. Si le dogme visuel grindhouse (péloche qui saute, traits sur la bobine, etc...) est respecté durant une quasi moitié du film (la deuxième partie du film est plus bis dans son esprit et dans son déroulement que dans sa forme), Tarantino fait du Tarantino faisant un gros bis qui tâche : des dialogues nombreux et bavards, une BO ultra vintage, des références à ses propres films, des références extérieures (Vanishing Point est entre autre plusieurs fois cité), une petite apparition du chef dans un petit rôle de barman, des pieds plus que jamais, des tronches avec l'ami Kurt Russel en tête...

De fait, le problème avec Tarantino, c'est qu'il aime tellement ces propres tics filmiques qu'il ne s'en débarrasse jamais. Donc là où on attend un serial killer en bagnole qui dézingue de la jolie poulette court-vétue, on l'a un peu mais on a beaucoup de dialogues (comme souvent chez Tarantino, sans lien véritable avec l'intrigue, mais qui humanisent et et rendent attachant les personnages) et de pieds nus (ça en devient presque un gimmick dans ce film). Ce n'est pas vraiment le film avec lequel il faut commencer (commencez plutôt par Jackie Brown, ou Reservoir Dogs, mais ce n'est que mon humble avis) quand on n'a jamais vu de film de Tarantino de sa vie, et j'imagine très bien certains pouvant ce dire à la vision de certaines séquences de Death Proof : "bon le réal, c'est quand qu'il passe la deuxième ?".

Mais justement, il la passe. Certes, pas toutes les 10 minutes, mais les séquences de bagnoles sont vraiment très bien filmées (quel premier carambolage, et que dire du meurtre de Rose McGowan, une vraie scène de serial killer, et enfin les 20 dernières minutes de poursuite sont tendues et sacrément bien fichues) et valent vraiment le détour. Kurt Russel est comme un poisson dans l'eau, les minettes sont jolies, sexy (ouahou la lapdance, rarement scène n'aura été aussi explicitement érotico-sexuelle chez Tarantino) et très... filles, à croire que Quentin fait, depuis Jackie Brown, de plus en plus un cinéma presque féministe avec un enrobage de film de mec (karaté, bagnole, gangster...). Zoé Bell crève l'écran, elle qui fut doublure cascade de Xena la guerrière et surtout d'Uma Thurman dans Kill Bill, en jouant son propre rôle de cascadeuse un peu fêlée et trompe-la-mort vengeresse.

Quentin Tarantino est un fieffé filou, mais un fieffé filou très doué qui nous montre en plus une nouvelle corde à son arc, en étant ici pour la première fois son propre directeur de la photo et d'une façon très probante. Encore une fois, Tarantino nous démontre son amour et sa goinfrerie de cinéma, par les actrices, la musique, l'image et les dialogues. Alors ce n'est certes pas son chef d'oeuvre, mais tant qu'il filmera avec cet amour-là qui transpire à chaque image, je resterai un fidèle client de ses péloches. Et que j'ai hâte de voir son Inglourious Basterds.

23 déc. 2008

Burn after reading

Évacuons d'entrée la question de "c'est un bon ou un mauvais Frères Coen" : la question n'est pas là.

Oh le con, il évacue d'une pirouette la question de la qualité !

Oh mais que nenni ! Diantre, oseriez-vous de fait affirmer que les frères Coen ont déjà torché un film ? Attention, je ne dis pas que tous leurs films sont excellents, je dis juste que tous leurs films sont fait avec une certaine constance, des acteurs de qualité (souvent récurrents) et un amour de cinéma toujours visible. Mais il est vrai que certains films, s'ils restent toujours des divertissements bien troussés et agréables, ont moins le grain de folie que les amateurs des frangins apprécient dans ce qu'on aurait tendance à appeler les "très bons Frères Coen" : Blood Simple, Barton Fink, The Big Lebowski, Fargo, O' Brother Where Art Thou, pour n'en citer que quelques uns. Le reste des films font parties des "bons Frères Coen". Et voilà donc un "bon Frères Coen". Et je n'ai donc pas éludé la question, CQFD.

Pour résumer le film je citerai d'à peu près de mémoire JK Simmons, qui en bon patron de la CIA, dit à la fin de son subalterne l'une des meilleures répliques du film : "Je ne sais pas ce qu'on a fait mais ce qui est sûr, c'est qu'il ne faudra plus le faire." Où comment des histoires de coucheries, de quiproquo, et d'intelligence toute relative (les anglophones apprécieront le jeu de mot sur l'affiche, quasi intraduisible en français) font une histoire tragicomique, aux personnages plus ou moins pathétiques. A part John Malkovich, que l'on prend un peu en pitié, tous les autres sont des connards, des salauds, des idiots, des salopes, des buses, des baltringues, qui n'ont que pour point commun leur égoïsme.
Dans un sens, c'est un bon contrepoint à Fargo, où presque tous les bouseux de cette bonne ville de Fargo peuvent être qualifiés du même genre de noms d'oiseaux. Là point de bouseux (et plus de marivaudages), mais une bourgeoisie d'administration, sûre de son prestige et de son esprit (cf. George Clooney et Tilda Swinton dans ce film), mais qui ne valent pas mieux que nos bouseux de Fargo. Le cinéma des frangins est pour cela un joyeux révélateur de la bêtise et de la nullité humaine, et de cette incapacité, sauf quelques personnages exceptionnels, à ce rendre compte de cette même incurie.
Du coup cela crée des situations drôles, parce que les frangins mettent suffisament de distance dans leur art, mais qui somme toute sont au mieux affligeantes, désespérantes, voire tragiques. les acteurs sont impeccables sans exception : l'habituée et toujours excellente Frances McDormand, George Clooney qui fait du George Clooney (mais qui le fait bien), Tilda Swinton en fieffée salope glaciale (il faut dire qu'à sa décharge, elle sait avoir le physique de ce genre d'emploi), John Malkovich en cocu à tous les points de vue et l'inénarrable Brad "je remets au goût du jour le brushing façon Jason Priestley dans Beverly Hills 90210" Pitt (il s'est fait plaisir, indéniablement, j'ai même eu l'impression à deux ou trois reprises qu'on était pas loin de l'envie de rire de l'acteur envers son personnage).
Mention spéciale à toutes les séquence à la CIA, personnifié par ses couloirs vides et froids et ses souliers vernis, jolies lignes parallèles de la vie classe et propre mais froide, dépersonnalisée, vide des personnages. Seul le personnage de John Malkovitch essaie de remettre un peu de vie, d'humanité, en voulant retrouver un sens à sa vie, après que la CIA lui ai retiré ; troublante et touchante scène d'ailleurs de ce même personnage qui explique à son père, qu'on comprend être un ancien de la boutique, ce qui s'est passé et ce qui va se passer, mais ce père n'est déjà plus là, et l'on se demande s'il est encore capable d'écouter quoique ce soit (scène-parenthèse d'ailleurs presque hors du film, le personnage du paternel n'apparaîssant que ces quelques minutes).

Les frangins ont traité leur sujet en suffisament de temps, ni trop ni trop peu. Ils nous ont offert un divertissement pas idiot, bien troussé et je dois dire que je me suis bien marré. Ce n'est peut-être pas un Frères Coen de la trempe d'un Fargo, mais un "bon Frères Coen"est toujours bien meilleur qu'un bon Lelouch, un bon Assayas ou une grande partie des films sortis depuis décembre.

8 déc. 2008

My Jukebox Monthly à guirlande (décembre 2008)

Nancy Sinatra - These Boots Are Made For Walking : quel orfèvre, ce Lee Hazlewood (auteur compositeur de cette perle folk/ryhtm'n blues), et cette montée des cuivres, au fur et à mesure des couplets jusqu'au fatidique Are you ready boots ?...

Kings of Leon - Sex on Fire : c'est fou ce qu'on peut faire juste avec deux accords (cf. le jukebox de ces deux derniers mois avec l'énorme tube That's not my name des Ting Tings, que je pourrais facilement remettre une troisième fois dans un jukebox monthly), quelques bons zicos, et un je-ne-sais-quoi qui fait que ça rentre dans la tête. Je rêve d'écrire un jour une chanson à deux accords...

Cat Power - Metal Heart (Jukebox) : découverte récement, la voix de cette fille me fait frissoner...

Queens of the Stone Age - A Song for The Dead (Song for the Deaf) : un choc brutal, un grand morceau rock violent et décadent, et Dave Grohl est un dieu de la batterie. Point barre.

Yves Simon - Diabolo Menthe : certains pourraient avoir la bonne idée de me railler, mais ce morceau m'a toujours, depuis la vision du film de Diane Kurys, touché, et je trouve surtout le texte très bien écrit.

My Wife - The Who (Who's Next) : juste parce que j'ai (ré)écouté cet album, et que ce morceau me fait penser à Tramber, avec qui j'étais heureux de discuter il y a quelques jours, et que j'aimerais revoir plus souvent...

7 déc. 2008

Doomsday

Pour vous, le bis, le post-nuke, le gore, c'est à peine du cinéma. A la limite vous acceptez un peu de sang si Télérama vous en a dit du bien, mais bon, Cronenberg c'est trash quand même... Et vous comprenez à peine l'intérêt que peuvent porter certaines personnes pour des films comme Mad Max, New York 1997 ou La Chair et le Sang. Bien ! C'est comme moi avec Lelouch ou Assayas ! Donc passez votre chemin, et ne tentez même pas d'oser un tant soit peu de curiosité vers la péloche que je vous présente ci-dessous, cet avertissant préambule ne concernant bien évidement pas les émules de Verhoeven, Carpenter et autre George Miller...

Vite fait, le pitch c'est qu'après qu'un virus ultra-mortel ait décimé l'Ecosse en 2008, les autorités britanniques remettent en place le Mur d'Hadrien (en plus bétonné, métallique et mortel) pour endiguer l'épidémie. Le problème, c'est que le virus réapparait 30 ans plus tard au coeur de Londres, qu'on a découvert des survivants de l'autre coté du mur et que les autorités (rigolo de retrouver le Dr Bashir (si t'as pas vu Star Trek DS9 ça te dira rien) en locataire du 10 Downing Street) espèrent bien un vaccin ou une solution pour sauver d'abord leurs petites fesses. On envoie donc une équipe de flics/barbouzes pour ramener cette fameuse solution, et bien évidement ça va être plus compliqué que ça.
Ma chérie n'a pas aimé, je me suis bien éclaté. Ce film ne peut pas être pris au sérieux mais il a été fait sérieusement par un mec, Neil Marshall, qui s'est forcément biberonné au cinéma cité un peu plus haut (mais non pas Lelouch !). C'est le film d'un réal qui n'a pas spécialement lorgné sur un grand scénario, mais sur les références et l'éclate de tourner des séquences de punks cannibales, de poursuites en voitures délirantes, de moyen-âge sanguinaire et aussi un peu de beaux paysages (l'Ecosse c'est 'acrément beau quand même). Alors oui, ça ne casse pas des briques, c'est gore (faut pas craindre le cannibalisme), l'ultime fin est un peu bancale (quoique conforme au personnage principale interprété par la convaincante Rhona Mitra, plutôt hâte de la voir dans la préquelle d'Underworld) et certains disent que ça lorgnent plus vers les post-nuke (films post-apocalyptiques, exploitation du filon mad-maxien, mêtre étalon du genre) ritals des 80's, mais bon je peux pas dire, je n'en ai vu aucun. Mais les grands écarts d'ambiance m'ont emballé : passer d'un Glasgow complétement dévasté à des highlands revenus au temps du moyen-âge pour finir sur une grand'route très Mad Max, fallait oser et j'ai totalement adhéré.

Moi je vois dans ce film une déclaration d'amour à minimum les trois films sus-cités, et sûrement d'autre ; en tout cas un cinéma qui tâche et peu complaisant. C'est peut-être fait avec des gros sabots, mais c'est fait avec amour du genre et honneteté. Donc je pardonne à Neil Marshall ce film bancal mais enthousiasmant, mais soyons honnête deux minutes, le prochain film devra garder cet amour du genre mais être un peu plus personnel, sous peine de voir gâcher un certain talent.

19 nov. 2008

La cinéphilie, ça commence jeune

Je ne sais ni pourquoi, ni comment, mais j'ai eu une soudaine envie de vous présenter les quelques scènes ou séquences qui ont marqué et fondé ma cinéphilie, certes bien aidé par un papa grand amateur (et promoteur/animateur/projectionniste, au début des 80's, dans un cadre de cinéma en plein air du coté de la forêt de Tronçais) du cinéma. Les voici, comme elles viennent, et surtout avec le recul et la réécriture de sa propre histoire d'un adulte qui est moi.

La Guerre des Etoiles (George Lucas) : le choc est pour moi l'ensemble du film, et cela se confirmera avec l'Empire Contre-Attaque, mais l'entrée, la première vision de Vador, son souffle qui emplit la scène, le contraste du blanc du vaisseau et du noir de son costume, sa stature, cela a écarquillé les yeux de l'enfant que j'étais. Et ce n'était que sur une télé de salon, avec une vhs tiré d'une diffusion télé.

Cocoon (Ron Howard) : la scène où cette bande de petit vieux plonge dans la piscine où reposent les cocons. Je ne l'ai pas revu depuis longtemps, mais je garde un souvenir d'un film dynamisant, frais, optimiste et joyeux. Il faut dire aussi que j'étais un peu amoureux de la jolie extraterrestre qui fait des cochoncetés avec Steve Gutenberg dans la piscine.

Le Village des Damnés (Wolf Rilla) : la scène quasi finale. I must think of a brick wall, a brick wall, où l'instituteur essaie de raison garder pour ne pas que ces chères têtes blondes ne mettent à mal son plan. J'en garde un souvenir de tension, d'être resté scotché au canapé. Un grand moment pour moi, grâce au Cinéma de Minuit, sur FR3 encore à l'époque, et à l'éclair de génie de mon père qui m'a proposé de me l'enregistrer.

E. T. (Steven Spielberg) : toute la séquence où ET est malade, avec les militaires en combinaison, la maison sous plastique. Un de mes premiers souvenirs de cinéma, quasi traumatisant (d'après mes parents, j'ai pleuré les 3/4 du film). A tel point que je ne peux voir ne serait-ce qu'une simple bande-annonce sans sentir les grandes eaux se pointer.

Docteur Folamour (Stanley Kubrick) : souvenir plus tardif car déjà adolescent. Encore une bonne idée de mon papa, en regardant le programme du Cinéma de Minuit, qui me l'a ainsi enregistré. Peter Sellers en savant (ex (?)) nazi, et son bras qui se lâche parfois dans un salut hitlérien que le savant essaye à tout pris de réprimer. Gigantesque.

Et pour finir, trois films pêle-mêle : les Sept Mercenaires, les Vikings et Barbarella, encore une fois grâce à l'action conjuguée de la jeunesse cinéphilique (Maciste, Harryhausen, westerns et peplum dans les petites salles parisiennes) de mon père, du Cinéma de Minuit, de la schmollienne Dernière Séance et du dionnesque Cinéma de Quartier. Un Yul Brunner classieux et un Charles Bronson attachant, un Kirk Douglas balafré et inquiétant et un final héroïque et tragique, et une sensualité pop, psychédélique, moquette à poil et plastique, terriblement onirique.

Tout ça pour me rendre compte que sans mon père, point de salut cinéphilique, et une cinéphilie résolument tournée vers l'Outre-Manche et l'Outre-Atlantique, le film de genre post 60's, l'amour de Kubrick, du grand et beau spectacle, de l'action et des héros. Merci à lui.

14 nov. 2008

True Blood

J'ai commencé à regarder la nouvelle série du créateur de Six Feet Under hier, d'abord grâce à un article de Carrazé (je crois) dans Mad Movies il y a un ou deux mois, et surtout parce que j'adore tout ce qui tourne autour des suceurs de sang, et aussi un petit peu parce qu'Anna Paquin (Malicia chez les X-Men) en blonde c'est intrigant.
Je ne peux rien dire sur les tenants et les aboutissants de la série, pour éviter de spoiler et aussi parce que l'on a vu que 2 épisodes. Je peux cependant pitcher un peu.
Nous sommes en Louisiane, dans la petite ville de Bon Temps. Les vampires ne vivent désormais plus cachés suite à l'invention d'un substitut au sang humain, le tru-blood, et ont désormais un lobby qui tend à faire adopter un amendant à la constitution qui reconnaîtrait leur place de citoyen à part entière dans la société. Sookie, une barmaid télépathe de Bon Temps, va faire la rencontre de Bill, un vampire, dont elle se rend compte très vite qu'il est la seule personne dont elle n'entend pas les pensées, et elle est irrésistiblement attirée par lui, dans un mélange de respect, de crainte et de libido à fleur de peau.
Sensuelle, sexuelle, crue, addictive, la série fait mouche dès le premier épisode. On comprend très vite la situation, avec un arrière-plan sociétal interne à la série concernant la citoyenneté et les droits voulus par les vampires (présent sans être le fil conducteur de la série). Les lieux sont très vite définis, les personnages bien écrits et tout de suite identifiés grâce à des traits qui les distinguent sans les caricaturer, une mise en scène sobre et efficace, des éléments qui se mettent en place doucement mais sûrement et pour finir du suspens, de l'humour et du mystère. C'est notre monde actuel, mais avec ce grain de sable que sont les vampires. Et les grandes séries se construisent très souvent grâce à l'arrivée d'un élément perturbateur dans une mécanique bien rodée : Scully l'utracartésienne dans le mode ultrafortéen de Mulder, la découverte (là encore) des vampires et d'un destin très spécial pour Buffy, le retour des Cylons pour Battlestar Galactica (la série de maintenant) ou encore le Village pour Numéro 6.
Mention spéciale à Anna Paquin, qui nous déploie toute sa palette d'actrice (quel regard, mon dieu, je suis amoureux !) : tantôt chaste, prude et polie, tantôt lolita sensuelle en bikini, tantôt incisive et forte tête, tantôt ultra sexuelle et tellement fragile.
Vous l'aurez compris : je suis emballé à tout point de vue.

11 nov. 2008

Les films de ces deux dernières semaines

Il y a des périodes comme ça, où j'arrive à voir pas mal de films en peu de temps, et ce pour mon plus grand plaisir. Il se trouve qu'en plus, la télévision a semble-t-il un peu plus de goût que d'habitude pour la programmation ciné. Un regain de qualité en attendant les horreurs de Noël (sauf si Un Jour sans Fin est diffusé bien sûr) ?

Comme je n'est pas forcément le temps ni l'envie ni le déclic pour en faire à chaque une grosse critique, voici un petit tour d'horizon des péloches ingurgitées ces deux dernières semaines (Transformers, critiqué hier, en fait partie).

30 Jours de Nuit (David Slade) : je n'avais pas vu un aussi bon film de vampire depuis Vampires de Carpenter. Une (vraie) ville paumée au fin fond de l'extrême nord de l'Alaska qui s'apprête à vivre comme chaque année 30 jours de nuit. Une bande de vampires, des vrais, des prédateurs qui viennent là pour bouffer sans laisser de trace débarque. Des survivants essayent de s'en sortir. Tendu (la nuit constante y fait pour beaucoup), prenant, efficace, sans fioritures, un final tragique et émouvant, des acteurs au poil (Josh Hartnett convaincant et Melissa George excellente). Encore un bon film qui n'a pas eu les honneurs d'une sortie ciné à la hauteur de ses qualités.

Blade 2 (Guillermo Del Toro) : persuadé de l'avoir vu, j'y suis retourné avec plaisr. En fait, je ne l'avais jamais vu et j'étais donc resté sur le premier. Le deuxième volet des aventures du monolithique diurnambule supplante le premier (pourtant pas dégueu) haut la main, et l'on sent que Del Toro a testé visuellement beaucoup de choses en vue de son premier Hellboy. Comme souvent désormais avec lui, il prend un matériau de base et en fait quelque chose de plus fantasy et souvent moins manichéen (l'alliance entre Blade et les troupes d'élite vampire, la relation entre le patriarche vampire et sa fille, qui semble d'ailleurs beaucoup plus l'intéresser que Blade, la vampirette devenant, avec son frangin génétiquement modifié, presque le personnage principal au fur et à mesure du film). Les "nouveaux" vampires, les Reapers, n'ont plus grand chose à voir avec leur cousin et sont ainsi de vrai monstres au sens le plus fantasy du terme. Wesley Snipes reste Wesley Snipes, pas de surprises en revanche de ce coté là. Mais mention spéciale aux vampires : Leonor Varela (Nyssa la vampirette), Luke Goss (LE Reaper) et Ron Perlman (Rienhardt, un mercenaire bourrin et haïssant cordialement le diurnambule). Un bon film de Del Toro, mais est-ce encore un film de vampire ?

28 Semaines Plus Tard (Juan Carlo Fresnadillo) : J'avais beaucoup aimé le premier, 28 Jours Plus Tard, et il faut bien avouer, je ne voyais pas trop l'intérêt d'en faire un deuxième vu la fin du premier. Mais une connaissance m'en avait parlé plutôt en bien, et comme l'on s'entend plus bien question cinéma, j'ai donc été y jeter un oeil. Puis le deuxième. Une séquence d'ouverture chargée en adrénaline et plutôt tragique, qui nous replace au moment du premier film. Puis nous voilà donc 28 semaines plus tard, dans une Albion encore en reconstruction, mais sans trace du virus. Sauf qu'il y a un sauf et que tout ça va se casser la gueule dans un bain de sang. Je n'en dis pas plus pour ne pas dévoiler le pourquoi du comment, mais celui-ci est plausible. Robert Carlyle est... étonnant, et il reste en toute situation un excellent acteur. Le film se tient debout, est loin d'être à coté de la plaque et il est surtout efficace et se permet deux ou trois scènes psychologiquement éprouvantes (le tir aux pigeons en pleine ville...). Ce n'est pas une suite indispensable, mais c'est une suite largement honorable et qui va au delà de la simple exploitation.

Traffic (Steven Soderbergh) : le dernier vu en date, hier soir sur France3. Visuellement plutôt virtuose (codes couleurs, camera documentaire qui évite le mal de mer), scénaristiquement aussi (intrigues sans lien direct mais entremélées de fait, comme il s'agit du trafic de drogue vécu à des niveaux différents). Le casting est au petits oignons : Catherine Zeta-Jones impeccable, Michael Douglas que je n'avais pas autant apprécié depuis longtemps, Benicio Del Toro tout aussi impeccable, Miguel Ferrer (tellement mieux que dans la série sous-CSI Preuve A L'Appui), Topher Grace (Venom dans Spiderman 3, Eric Forman dans That 70's Show) en petite charogne du beau monde, Don Cheadle, Luis Guzman, Dennis Quaid, et une tripotée de seconds rôles du genre je les ai déjà vu quelque part mais je sais jamais comment ils s'appellent. Mais bon, non pas que je me sois emmerdé, loin de là, mais sous toute cette maîtrise filmique est des fois tape à l'oeil (avec la saturation à bloc, on a vite compris que le Mexique c'est chaud, sans pitié, poussiéreux et pesant ; ainsi que dans les arcanes du pouvoir, la lumière bleue, c'est donc froid, sans pitié, presque inhumain, bon ben voilà ok, c'est bon la couleur normal c'est bien aussi et on arrive aussi à faire passer des trucs). C'est tout Soderbergh : doué techniquement, sûrement cultivé mais avec la grosse tête et le besoin, un peu comme Michael Bay finalement, de se faire mousser et d'en jeter un max à l'écran. Qui plus est, on ne sait pas trop ce que veut nous dire Soderbergh au delà du constat. La drogue c'est mal ? Les politiques sont impuissants face aux gros méchants dealers ? Les mexicains sont (presque) tous corrompus ? Les (anciens) gauchistes sont tous laxistes face à la drogue ? Seul le discours du personnage de Topher Grace face à Michael Douglas, par rapport à l'amalgame noir/dealer, semble donner un peu de corps au contenu du film, finalement classe dans la forme et bien mené mais creux dans le fond. Dans ce même principe je préfère vraiment Ocean's Eleven, et quitte à ce que Soderbergh fasse le sérieux à fond, je l'ai trouvé plus convaincant avec son Solaris.

Prête-Moi Ta Main (Eric Lartigau) : déjà vu au cinéma, la seconde vision m'a confirmé la première. Une comédie romantique française sans prétention et qui réussit finalement son coup grâce à une volonté de ne pas faire de l'américain à la française. Chabat et Gainsbourg forment un couple qui fonctionne vraiment bien à l'écran, et les situations font mouches. Bernadette Lafont est également infernale en mama. A la fin, on ne s'ennuie pas, même si on sait que l'on n'a pas vu le film du siècle.

Ben voilà, je voulais faire court, j'ai fait presque trop long...

10 nov. 2008

Transformers


Chose promise, chose due, surtout quand le hasard fait bien les choses. Comme je l'ai écrit dans ma critique de The Island, je me devais d'aller jeter un œil sur le dernier rejeton michael-baysien, surtout que les images de la bande-annonce et une critique de Mad Movies avaient plutôt aiguisé ma curiosité.
Point de départ ultra-classique, lutte du bien contre le mal, la Terre menacée, des gros robots donc un matériau tout ce qu'il y a de plus adapté pour notre cher Michael. Faut bien vous avouer aussi que j'étais plutôt sceptique quand à l'intérêt d'une adaptation cinématographique nd'un comics/dessin animé qui semble avoir ses fans, mais qui pour moi reste plutôt du coté Club Dorothée. Et en plus vous savez désormais que M. Bay n'est pas spécialement ma came en terme de péloches.
Ca commence mal, il faut l'avouer. Des militaires, des plans en hélico (le gimmick baysien ultime), un attrissage et ces mêmes militaires marchant au ralenti sous le soleil d'Arabie (un autre gimmick baysien ultime), un aperçu potache du camp militaire, un capitaine qui a hâte de retrouver son bébé et sa femme. J'ai eu peur, je vous l'avoue.
Et puis la menace se dessine, et s'en suit une impressionnante séquence de destruction massive d'un camp militaire par un de ces transformers. Soudain, comme si le fait d'avoir, dans les 5 premières minutes, posés à l'écran ses tics filmiques, Michael Bay nous déroule un vrai film divertissant, grand spectacle, bien foutu, pas trop con et plutôt drôle.
Est-ce l'influence de Spielberg (le père Steven est à la production) ? La maturité ? Une surcharge de tentatives intellectuallisantes pour The Island ? Je n'en sais trop rien, mais Michael nous signe là l'un de ses tous meilleurs films. Il y a de l'humour pas trop lourd (la séquence de drague avec la voiture qui passe des morceaux adaptés à la situation, un must de finesse chez Michael Bay), es personnages ne sont pas pris à la légère, (chapeau bas Shia LaBoeuf, et mention spéciale à John Turturo aux sous-vêtements particulièrement seillants) et jamais les Transformers ne prennent le dessus sur eux ou sur l'histoire. ILM (la boite d'effets spéciaux à G. Lucas) a d'ailleurs fait un boulot exceptionnel : les robots font preuve d'une fluidité impressionnante. Et que dire de l'ultime bataille en pleine ville ?
Pas de héros trop musclés, des personnages attachants (robot et êtres humains confondus), un sujet qui ne paye pas de mine mais qui lui donne les moyens d'exprimer ses envies testostéronnées, une grande boite d'effets spéciaux, un vrai producteur avec une vision artistique, voici peut-être les ingrédients qu'il faut à Michael Bay pour nous pondre (enfin ?) un film qui se regarde avec plaisir du début à la fin, sans avoir l'impression d'être pris pour une buse.
En même temps je suis vache avec lui, parce que je dois bien avouer que ConAir (Les Ailes de l'Enfer, et son atterrissage à Las Vegas !) et The Rock sont loin de m'avoir déplu. Mais merde, là, c'est son meilleur film quand même.


Rectification honteuse de ma part
le 23/12/2008
ConAir, comme me l'a très justement fait remarquer Mariaque dans les commentaires, est de Simon West, qui avait signé là son unique bon film. Je n'avais donc aimé que The Rock de Michael Bay, jusqu'à ce jour. Mais j'aime donc toujours plus de film de Bay que d'Assayas ou de Lelouch.

8 nov. 2008

My Jukebox Deadly (novembre 2008)

Mama Cass - Make Your Own Kind Of Music : une pop song de la fin des 60's, aux orchestrations charmantes et délicieusements surranées, soudainement remise au goût du jour par la séquence d'ouverture du premier épisode de la saison 2 de Lost. J'aime ce qui est délicieusement surrané.

Keren Ann - Lay Your Head Down (Keren Ann) : qu'elle est douée cette fille, avec sa voix qui me fait frissonner, même quand elle s'inspire musicalement largement pour ce titre de morceaux du Velvet comme Heroin ou Sunday Morning.

The Ting Tings - That's Not My Name (We Started Nothing) : je ne m'en lasse pas, et ce toujours pour les mêmes raisons que le mois dernier.

Los Lobos & Antonio Banderas - Cancion Del Mariachi (Desperado OST) : là encore, l'ambiance mariachi. Et puis la voix de M. Banderas est loin d'être désagréable. Et puis le film.

Coldplay - Lovers In Japan/Reign of Love (Viva la Vida or Death and All His Friends) : ça me file des frissons, et si à la radio le single s'arrête sur Lovers in Japan, sur l'album cette chanson est suivi d'un morceau pas loin d'être magnifique, piano/voix et quelques arrangements discrets. Je les aime.

20 oct. 2008

The Island


Aaaah, Michael Bay... The Rock, Les Ailes de l'Enfer, du gros actionner bourrin pas trop mal troussé et suffisament bien mené pour ne pas s'ennuyer.
Aaaah, Michael Bay... Armageddon aussi. Bad Boys, mouef. Bref Michael Bay est ultra bankable, a toujours de très gros moyens et chaques plans de chaque film veulent tout de même démontrer qu'on dépense pour ceux-ci une bonne grosse dizaine de SMIC toutes les 30 secondes.
Michael Bay, je suis pas contre, mais je suis pas très souvent pour. Alors pourquoi regarder The Island, à la prétention affichée de traiter un sujet vraiment sérieux (la marchandisation de l'humain par le clonage, pour faire vite), donc pour plaire au public qui ne regarde jamais un film de Michael Bay, tout en restant du Michael Bay ?
Parce que je me suis dit que la bande-annonce m'avait trompé et que MB mettrait de coté les 3/4 du film ses tics filmiques. Qu'est-ce que je suis con, moi, des fois.
Bon, il faut lui reconnaitre une première heure pas trop à coté de la plaque, plutôt dans le sujet et je me suis bien laissé embarqué par cette histoire d'île. Les personnages sont bien campés, les acteurs font correctement leur job (Sean Bean en tête), mais on sent quand même cet empressement parfois désagréable au niveau de la caméra, ce besoin d'aller très vite, comme une grosse envie pressante de pisser ; et pourtant, il arrive quand même à mettre en place plutôt proprement ce qui va faire le twist qui va enfin permettre à Michael de se soulager, après s'être retenu (on peut presque le féliciter d'avoir attendu aussi longtemps).
Quand le pot-aux-roses est finalement découvert (l'île=salle d'opérations, eh oui ce sont des clones pour de riches et puissants qui ont ainsi leur assurance d'avoir des organes ou mères porteuses parfaitement coordonnées à eux-mêmes), Michael revient à ses sales habitudes, sales en tout cas dans ce film. Le reste du film est sans intérêt (sauf pour une scène où Scarlett Johansson explose la main d'un mec avec un pistolet à clous, ben oui on se refait pas), une grande entreprise d'explosion et de destruction de toute forme de décor et d'objets en tout genre (ouh la vilaine redite presque cheap, tellement les voyants "alerte plagiat" sont flashy, de la scène d'autouroute de Matrix), y compris de l'histoire. L'intérêt diminue proportionnellement aux débris, et aux plans tape-à-l'oeil en hélico avec des hélicos, qui s'amassent, et même la scène de mélange de fluides Scarlett/Ewan est baclée. Dommage, parce que surgit parfois quelques éléments intéressants : le clone "produit" d'un puissant (mannequin, designer et même President of the USA), tout ça pour rester jeune, en forme, pour garder son pouvoir finalement, sans se soucier d'un quelconque éthique. Un tous pourris pas non plus super prégnant sur la péloche, mais tout de même étonnant chez Michael. Mais s'en est-il vraiment rendu compte, ou doit-on cela seulement au scénario ?
Bref, Michael Bay pêche là par prétention, et excés de confiance en son art cinématographique, et signe là une croûte trop bancale pour être suffisament digeste. Je garde plus de sympathie et d'appêtit pour les deux films de MB que j'ai cité au début de ce post. Faut que j'aille quand même faire un tour du coté des Transformers. MB, on peut pas vraiment l'aimer, honnêtement, mais on peut pas non plus vraiment ne pas y jeter un oeil et puis le deuxième.

9 oct. 2008

My Jukebox Monthly (octobre 2008)

The Ting Tings - That's Not My Name : Une vraie pop song bien troussée, deux accords, pas plus, une vraie bonne production au niveau de l'enchevêtrement des voix et un final entêtant. Bien joué pour un groupe dont tout le reste m'ennuie.

Gallows - Wrathchild : Reprise d'Iron Maiden. Moi qui aime pas des masses Maiden, si Ludo me l'avait pas fait passé, je serais passé à coté de cette reprise version punk garage, proche du son from la Cave de Opme des Jeudi12. Reprise qui garde l'esprit Maiden, genre les solos à la quarte ou la quinte. Efficace.

Willy Deville - Hey Joe (Backstreets of Desire) : pourquoi j'aime l'ambiance mariachi, j'en ai aucune idée. Je parle bien de Hey Joe, c'est donc une reprise de Hendrix version Mariachi avec les trompettes et le mexicain à la voix de fausset. Et en plus c'est pas kitch.

George Michael - Careless Whisper : le saxo langoureux ultime, la descente de guitare à la fin ultime, le rythme chaloupé ultime, le tambourin tous les quatrièmes temps ultime. Le slow ultime.

The (international) Noise Conspiracy - Capitalism Stole My Virginity (A New Morning Changing Weather) : l'un des meilleurs titres de chansons rock que je connaisse.




17 sept. 2008

Moi et les séries - 3ème partie : Le Hertzien de la colère

Oui, oui, je sais que certains d'entre vous sont pendus aux lèvres de ce blog, attendant avec une impatience non feinte la suite de mon premier blog-feuilleton. Ceux-là se plaindront peut-être, ou à l'inverse me féliciteront d'avoir modifier le titre prévu pour ce titre en forme de calembour, que les plus littéraires ou fordiens d'entre vous apprécieront à sa juste et belle valeur.


Je repose donc le contexte de l'époque. Histoire d'amour avec Canal Jimmy, VO, respect et amours de ces objets télévisuels considérés comme œuvres, et en parallèle X-Files et la sixième chaîne qui me propse et me vend telle une courtisane aguérie de beaux atours, mélanges de vieilles séries de qualité comme les Chapeau Melon, Saint et autres Amicalement Vôtre et de nouveautés comme Code Quantum ou Sliders. Enfin M6 était décidé à changer sa politique de rediffusion à l'overdose de sitcoms basiques (Madame est servie, Papa Schultz) et de nanars 80's (Supercopter entre autre), et elle devenait avec X-Files le fer de lance d'une prise de conscience des chaînes hertziennes qu'il y avait un public pour les séries intelligentes. J'y ai crû et je ne pense pas avoir été le seul, voyant France 2 acheter Urgences et Millennium, en se disant que si le service public s'y mettait, c'était gagné.

Le problèmes des geeks (j'en étais déjà un à l'époque, sans le savoir !), c'est qu'ils sont souvent bien éduqué et qu'ils aiment s'éduquer sans limites sur les choses qu'ils aiment. X-Files, j'ai été ultra fan, j'ai enregistré les 9 saisons sur VHS, en même temps que je regardai ses épisodes, comme je coupais la pub pendant les enregistrements. Mais pour bien enregistrer, et quand on est graine de geek, on veut que cela soit dans l'ordre, et j'ai quêté 7 ans le Graal du respect de l'ordre de diffusion. je me suis arraché les cheveux, et j'ai pesté (mes parents peuvent en attester sur l'honneur), mais je n'ai jamais cessé d'espérer. En vain.

J'ai eu un certain respect pour la 6, pour leurs choix éditoriaux. Parce qu'Ally McBeal aussi (je suis un geek midinette), mais vite, dès la troisième saison d'X-Files, le torchon a brulé entre moi et la télé hertzienne (entre temps je vivais toujours une grande histoire d'amour sériesque avec Canal+ et le satellite).

En pleine affaire Dutrout, en pleine paranoïa et bien-pensance comme cela va souvent de paire avec des événements comme celui-ci, M6 a cru bon de ne pas diffuser un épisode nommé Oubliette (saison 3, épisode 8), et tout ça parce que certains ronds de cuir de la chaîne ont cru voir des similitudes (alors que cet épisode en a bien plus avec cet autrichien sequestrateur qu'avec le sieur Dutrout) entre ces affreux faits-divers et un épisode d'une série US en train de devenir ultra succesful. Il faut savoir que cette censure dura plus de 5 ans, et qu'il faut être honnête, cela ne valait pas le coup. Ou alors l'intelligence consensuelle aurait peut-être permis d'utiliser la fiction comme point de départ façon Les dossiers de l'Ecran, mais non on est con, peureux, on veut pas choquer la Ménagère de moins de 50 de QI (qui de toute façon n'a jamais regardé X-Files).

Et comme un effet boule de neige, cette manie franco-française s'est répandue à travers tout le hertzien : changement d'horaires, déprogrammation d'épisodes, voire annulation pure et simple de la série (Angel sur TF1 et Millennium sur France 2 ont été gâtées de ce coté là, elles ont eu le droit à tout ça), diffusion à des heures improbables pour cause de contenus peu catholiques (Oz sur la 6, excellente série carcérale, rien à voir avec la croute Prison Break, diffusée vers 01h du matin puis un beau jour plus rien). Mais surtout la télé hertzienne française a pris l'habitude ainsi, se disant qu'en tout cas les gens regarderont quoi qu'il arrive (et c'est pas faux malheureusement), de diffuser en masse (allez 3 épisodes, ca débarrasse plus vite !) dans le désordre le plus total et la censure la plus inique [TF1, avec les (vrais, ceux de Las Vegas) Experts ou House, est champion toutes catégories] les séries qu'elles achètent. Un grand bravo également pour mettre en avant des séries vedettes dans leurs premières saisons puis les diffuser l'année d'après de manière quasi confidentielle (Heroes, Lost, Alias, Nip/Tuck, et la liste est longue). Enfin bravo pour la diffusion confidentielle, même quand la série n'est ni gore, ni violente (M6, grande spécialiste) : My Name is Ed et Scrubs entre autre, et dans une moindre mesure, Sex and The City.

Enfin, j'en voudrai à jamais à la 6 pour le mépris dont elle a fait preuve envers les séries et leurs spectateurs qui ont fait en grande partie le succés de cette même chaîne aujourd'hui (je suis persuadé que la montée en puissance de la 6 est en correlation avec son achat de séries nouvelles à partir des années 90 comme X-Files, Ally McBeal, Buffy, Alias). X-Files, en premier lieu, a disparu le soir de la diffusion de l'ultime épisode comme une série quelconque, comme si cette série n'avait pas contribué a faire de la 6 une chaîne qui compte, comme si cette série n'avait été qu'un épiphénomène télévisuel. Idem pour Buffy. Et je déteste également la 2 pour les séries achetées jamais diffusées (sur le hertzien) et pour la diffusion scandaleuse de Millennium.

Pourtant, quelques (trop rares) fois, le hertzien nous fait des bonnes surprises. La diffusion du Prisonnier sur France3, tard certes mais dans l'ordre et sans report aucun, la Famille Addams il y a longtemps sur la 6, Malcolm aussi, malgré une diffusion pas toujours très facile à suivre, Angela 15 ans sur la 2, et c'est peut-être tout. Mais ces bonnes surprise restent là encore trop confidentielles pour que l'on puisse y voir derrière une vraie volonté de respecter ces oeuvres, qui ne sont pas, et c'est là aussi leur point faible, que des machines à audimat.

A suivre si tout va bien : 4ème Partie : Et celle-là, c'est sûr, tu la connais pas !

11 sept. 2008

My Jukebox Monthly (septembre 2008)

En ce jour commémoratif, je ne vous demanderai pas où vous étiez le 11/09/01 à 14h46 (moi j'achetais des clopes à La Chabanne, commune de Lavault Saint-Anne dans l'Allier). Je ne vais même pas vous en parler plus que ça.

Moi je poursuis mes activités quotidiennes bloguesques, et après les copains c'est au tour du jukebox. Un jukebox un peu spécial, puisqu'il n'est consacré qu'au groupe Coldplay. Comme l'une de mes connaissances m'a récemment fait part de son intérêt plus qu'enthousiaste sur ce groupe, je me sens enfin libre d'assumer mon amour pour leur musique. Voici donc mon jukebox spécial Coldplay
Politik (A Rush Of Blood To The Head) : morceau d'ouverture de leur deuxième album, qui montrait déjà une certaine volonté à ne pas faire du sur place, tout en mettant en place une continuité mélodique.

Everything's not lost (Parachutes) : typique de leurs morceaux qui me parlent. Sur un précédent blog, j'en avais fait une discussion imaginaire entre Chris Martin (le chanteur) et le personnage que j'avais inventé pour ce blog, alors en plein désarroi amoureux.

Fix You (X&Y) : il y a des fois où, pour je ne sais quel raison d'ailleurs, la musique vous file des frissons, quel que soit son style. Ce morceau me fait un effet dingue, la chair de poule, et parfois les larmes aux yeux.

Yellow (Parachutes) : parce que c'est avec ce morceau, à l'époque où je regardais beaucoup MTV, que je les ai découverts.

A Rush of Blood To The Head (A Rush Of Blood To The Head) : pour moi l'un des plus beaux morceaux de ce deuxième album.

Viva La Vida (Viva La Vida Or Death And All His Friends) : raillée en France pour ces cordes/synthés à la vilaine fermière (Je suis un garçon...). Alors que c'est un morceau avec une vraie densité, une recherche mélodique et une intensité émotionnelle, le point fort de ce groupe à mon avis, et ce qui les fait être détesté par une certaine frange de critiques hype.

10 sept. 2008

Pub - Siné Hebdo #1


Dès mercredi, et ce toutes les semaines le plus longtemps possible...

Plus d'info ici.


Mise à jour du 11/09/08

Alors ce numéro 01 ? J'espère tout d'abord qu'il y en aura beaucoup d'autres. Journal foutraque et salutaire, inégal, excessif et pertinent. On cotoie Isabelle Alonso (LA chienne de garde, oui, oui !), Maurice Rajfus, Denis Robert, Frédéric Bonnaud (le cocu France Inter 2007), Christophe Alévèque, Guy Bedos et des tas d'autres plumes encore plus intéressantes (mais je ne cite que les plus célèbres, ça c'est du marketing...).
J'ai toujours bien aimé acheter les nouveaux journaux à leur sortie, j'ai l'impression de vivre à chaque fois un moment historique (Marianne, InfoMatin...). Sauf Qu'InfoMatin s'est arrêté assez vite, et que le chevénementisme/centrisme de Marianne m'a vite gonflé. Alors que là, je sens que je ne vais pas vraiment m'ennuyer, semaine après semaine.
Oui, les articles sont inégaux, mais parce que leurs auteurs et les sujets sont d'un intérêt inégal, mais il n'y a pas à dire je me suis fait sacrément moins chier qu'en lisant Libé, ou même Charlie (que je ne lis plus déjà depuis plusieurs moi, à cause de Val en grande partie, et mon intérêt pour Sattouf, Luz, Siné ne suffisait plus).
J'ai hâte de lire la suite !

12 août 2008

My Jukebox Monthly (août 2008)

MGMT : Time To Pretend (Oracular Spectacular), un gros buzz autour de ce groupe, surement un peu trop, mais je n'ai pas écouter l'album. Reste que ce morceau est vraiment bien foutu, suffisament pour que je ne m'en lasse pas.

The Breeders : We're Gonna Rise (Mountain Battles), simple, quelques arpèges, un rythme ternaire, une valse rock mélancolique et superbe.

The Pixies : Motorway to Roswell (Trompe le Monde), pour moi, juste l'un des plus grands morceaux des Lutins.

The Kills : Cheap and Cheerful (Midnight Boom), un rock vénéneux et groovy. Le refrain annonce la couleur : I want you to be crazy 'cause you're boring baby when you're straight...

Sugarcubes : Deus (Life's Too Good), ancien groupe de Björk, j'adore leur grain de folie, à la fois punk et pop, à la fois rock et funky. Une rencontre entre le chanteur Einar Örn et Dieu, un dieu de fête foraine.

5 août 2008

X-Files - I Want To Believe

La critique objective

Qu'attendre de la transposition d'une série telle qu'X-Files sur le grand écran, alors que cette série ne fait encore vibrer que quelques irréductibles fans, quelques critiques avisés et quelques nostalgiques ?
L'objectivité me fait répondre rien. Surtout que le premier film, Fight The Future (plutôt une réussite, avouons le), s'inscrivait en plein la diffusion de la série, et d'un réel engouement.
Aujourd'hui, X-Files est certes restée comme une série mythique, ou en tout cas un vrai jalons dans l'univers télévisuel, mais l'engouement n'y est plus.
Nous retrouvons notre couple, plus soudé que jamais mais aussi toujours aussi opposé, dans une enquête policière somme toute classique, mais gardant les éléments surnaturels ou d'anticipation chers à Chris Carter. Et pas de doute, c'est du X-Files, dans les paysages (somptueuse photo, cette neige omniprésente et toujours ces ténèbres qui ont fait LE style X-Files), dans les répliques (quelques mulderismes savoureux), dans la musique (l'ambiance ?) omniprésente de Mark Snow, plus sobre et plus mélodique que sur la série à mon goût, dans les thématiques (vérité, foi, quêtes, l'obstination...). Nous sommes dans l'Amérique profonde des freaks et Dr. Frankenstein en tout genre, l'Amérique des vieux pick up, avec ses bleds anonymes aux facades délabrées, où l'hiver cache tout et impose sa chappe de plomb.
Du vrai X-Files, pour sûr, mais du X-Files qui a pris 6 ans, et Chris Carter a l'excellente idée de nous montrer des personnages qui ont évolué (fini la médecine médico-légale pour Scully, elle est maintenant médecin pour les vivants), qui sont usés, malgré les motivations toujours là, qui s'aiment enfin vraiment (ils vivent même sous le même toit !). Chris Carter a filmé ses personnages avec amour en délaissant peut-être l'histoire, car les seconds rôles (mise à part Amanda Peet, très convaincante, et le prêtre défroqué) ne sont vraiment que des faire-valoirs. Pourtant, il est indéniable qu'il s'est fait plaisir. On retrouve même plutôt l'ambiance des débuts de la série, ce qui rend le film encore plus classique dans son visuel, sa construction et son déroulement
Alors oui, c'est somme toute une enquête classique (qui a dit banale ?), peut-être même plus proche du téléfilm, qui va en décevoir plus d'un à coup sûr, mais je pose là une question : ce film est-il destiné à un autre public que celui des fans ?


L'avis du fan

Je ne crois pas. Si Fight The Future avait été construit de tel manière à ne pas dérouter les spectateurs ne connaissant ni l'univers ni la mythologie X-Files, il semble que Chris Carter n'ait pas pris ces pincettes pour celui-ci. D'ailleurs, que pourrait-il attendre de l'ouverture à un nouveau public ? Surement pas le retour de sa série à l'antenne, car quel intérêt ?
Les références à la série sont partout, et il va même jusqu'à inclure des références et à ses autres séries, dont la moins connue Harsh Realm par l'apparition d'un certain agent Fossa, jouée par Sarah Jane Redmond qui jouait déjà un personnage mystérieux nommé Inga Fossa dans cette série.
C'est ainsi qu'il évoque le traumatisme William (leur fils, qu'ils ont dû abandonner), d'anciennes affaires (Boggs, Clyde Bruckman...) et les clins d'oeils par biais de posters ou d'articles.
Durant des années, des fans ont fait signer des pétitions pour pousser la Fox de permettre à Carter de poursuivre son œuvre. Alors, on peut lui reprocher, ou tout d'abord se demander que si c'est un film pour les fans, pourquoi ne pas avoir poursuivi la mythologie ? Tout simplement car cela n'aurait eu aucune cohérence avec l'univers de la série, qui s'est toujours voulu en phase avec les dates de diffusion et le temps supposé du déroulement de l'action dans la série. D'ailleurs, d'un point de vue mythologique, la véritable et grande échéance est 2011, et William, leur fils, est sensé avoir un rôle à partir de cette date. Donc des retrouvailles plus classiques s'imposaient.
Cela veut-il dire qu'un franchise X-Files commence au cinéma ? Je n'en suis pas si sûr. X-Files n'a pas l'aura d'un Star Trek, même aux Etats-Unis. Alors oui, je serai content de retrouver mes agents préférés, mais je doute qu'ils reviennent. Et I Want To Believe (le titre original, rien à voir avec le titre français) ne laisse même pas un éventuel doute, la seule note d'espoir concernant une continuité cinématographique de cet univers venant du printemps, à la fin du film, pointant son nez dans la lumière et les paysages, après un hiver lourd et semblant interminable.
En tant que fan, je ne me considère pas floué par Chris Carter à la vision de ce film. J'estime même qu'il m'a respecté, et je n'en attendais pas moins de lui. J'étais juste heureux de retrouver Mulder et Scully, et un peu Skinner. C'est bien joué, bien filmé. C'est surtout un film nostalgique, un film qui veut dire merci aux gens qui aiment encore aujourd'hui cet univers et qui n'a que cet ambition. C'est donc définitivement un film pour les fans comme moi, qui ont ou vont trembler en entendant le thème, en revoyant sur grand écran pour la première fois depuis 5 ou 6 ans leurs héros, qui se sont ou vont s'émerveiller de retrouver ces paysages et ces lumières sombres typiques, enfin qui ont ou vont pleurer à la fin du film, devant ce magnifique baiser de cinéma...

24 juil. 2008

Moi et les séries - 2ème partie : Canal Jimmy

Si X-Files m'a ouvert au monde des séries, Canal Jimmy m'a éduqué.

Pour ceux qui n'ont jamais eu le satellite, cette chaine ne leur dit rien, et désormais elle s'appelle juste Jimmy. Très sincèrement, je n'ai jamais vraiment compris quel était le thème de cette chaine satellitaire thématique, et je ne sais pas trop si la qualité est restée. Mais putain en 97-98 quelle programmation !
Et surtout la VOST, cette VOST que M6 a un moment (saison 3 et 4 d'X-Files) promis aux fans transis. Toutes les séries US ou british étaient sans exception diffusées au moins 1 fois dans la semaine en VOST, et certaines n'étaient d'ailleurs absolument pas doublées et n'existaient qu'en VOST.
Friends, Dream On, Father Ted, Star Trek : The Next Generation, Star Trek : Deep Space Nine, Star Trek : Voyager, Spawn (la série animée, rien à voir avec cette sombre bouse qu'est le film), That 70's Show, My So-Called Life (et j'en oublie surement), et la première vraie émission intelligente et sérieuse sur les séries, Destinations Séries, présentés par l'excellentissime Jean-Pierre Dionnet (Le Cinéma de Quartier !) et le non moins brillantissime Alain Carrazé, grand exégèse et critique des séries TV, le premier même en France à avoir fait comprendre à un certain public que la série TV pouvait être intelligente, jolie, pleine de qualités...
Dans le même temps je découvrais deux magazines, encore une fois grâce à X-Files : Mad Movies et Génération Séries (revue d'une qualité exceptionnelle, mais disparue désormais). Tout simplement parce que j'enregistrais tous les épisodes d'X-Files sur VHS (j'ai enregistré les 9 saisons sur VHS, le plus dans l'ordre possible), et surtout parce que j'achetais tout et n'importe quoi sur ma série fétiche.
Carrazé et Dionnet m'ont fait découvrir ainsi les séries british des 60's : le Prisonnier (quelle oeuvre !) et l'exceptionnel The Avengers, et je suis tombé amoureux d'Emma Peel. Et surtout j'ai commencé à faire attention à l'écriture, à la grammaire scénaristique, à voir au delà des phénomènes de mode et apprendre à faire le tri entre le bon grain et l'ivraie et alors que je conspuais Star Trek (voir post précédent) pour son coté ringard, j'écoutai soudain Carrazé, et les rédacteurs de GS, et je suis allé voir de ce côté-ci de la galaxie.
Space, the final frontier, these are the voyagers of the starship Enterprise... et le Capitaine Jean-Luc Picard m'a embarqué. Et oui, ils avaient raison. Je pouvais faire cohabiter dans mon amour des séries Babylon 5 et l'univers Star Trek. Et qu'aimer les séries ne tient pas qu'au genre de la série.

Mais le problème, quand on est trop bien éduqué, c'est que rapidement la faute de goût [devient rapidement] la première faute morale (E. Kant).

A suivre si tout va bien : 3ème Partie : Télé hertzienne, séries et colère

21 juil. 2008

Moi et les séries - 1ère Partie : Au Commencement

(j'ai mis 1ère partie mais je sais pas si y'en aura une deuxième très sincèrement, je trouvais juste que ça faisait classe et réfléchi)


Tout a commencé par une nuit et un raccourci que jamais je ne trouvis, quand soudain je les...

Euh, zut. Tout a effectivement commencé, mais par une répulsion. Et cette répulsion avait pour objet un soap bien soupe et plutôt populaire durant ma tendre et insouciante jeunesse. Cruz Castillo, Kelly, Mason, Les Capwelle, les Lockridge ! Oui, Santa Barbara (pour la chanson que vous avez soudain tous sur les lèvres, cliquez ici) !
Pour moi, la télé a longtemps été synonyme de Santa Barbara, que j'avais en sainte détestation. Et donc, même si je la regardais, surtout la pub d'ailleurs, je ne portais pas beaucoup d'estime envers la télévision et ses productions. Mis à part CANAL+, que mes parents ont eu en 1986, pour les Nuls, De Caunes, les Guignols et le film de 18h le dimanche (aaaahhh, Big Foot et les Henderson, Buckaroo Banzaï...).
Et c'est d'ailleurs de C+ que vint la rédemption de la télé envers moi. En 1995, cette chaîne eut la bonne idée d'acheter une série qui est passée, et j'ose l'avancer, inaperçue en France : Babylon 5. Une série de SF, pure et dure, se déroulant dans une station spatiale éponyme en 2258 trop souvent comparée à Star Trek et à tort, malgré sa similitude avec Star Trek : Deep Space 9, autre série se déroulant dans une station spatiale. Mais la comparaison s'arrête là, les deux séries étant extrèmement différentes à tout point vue.
Je suis donc tombé dedans, un dimanche vers 17h, et de manière plutôt assidue par la suite. Elle est toujours à ce jour une de mes séries fêtiches et cette série m'a longtemps éloigné de l'univers Star Trek que je trouvais, à comparer, moins noir, plus ringard. 2 ou 3 ans plus tard, je me rendais compte que je me trompais énormément.
1995,1996... Parallèlement, je découvris la 6ème chaine, que nous n'avions jamais reçu chez mes parents, et ce grâce à une antenne intérieure. Et un vendredi soir, la vraie claque. L'épisode s'appelait Anasazi. Il se terminait sur un fourgon rempli de corps étranges et calcinés, comme passés à la chaux, aux yeux globuleux, un héros et son portable, à l'autre bout du fil une jolie rousse, un hélicoptère, des militaires, un salaud à la cigarette et une explosion qui laissait le doute quant au fait que le héros soit encore vivant. J'étais déjà tombé dessus chez mes grands-parents, quand ça passait le dimanche. J'ai su bien après que l'un de ces épisodes (qui me foutait les chocottes) s'appelaient L'Ombre de la Mort (saison 1).
1996 : X-Files entre dans ma vie, et les séries deviennent une passion...

A suivre si tout va bien : 2ème Partie : Canal Jimmy

2 juil. 2008

Les Fils de l'Homme


Pas de copain-copine du mois pour débuter ce mois de juillet, mais un (grand) film : Les Fils de l'Homme, d'Alfonso Cuaron.
Alfonso Cuaron, réalisateur mexicain si je ne m'abuse, réalise là son premier film d'anticipation, mais avait déjà œuvré à la réalisation avec succès et qualité sur le Prisonnier d'Azkaban, troisième (et meilleure adaptation au cinéma à ce jour) volet des aventures du sorcier binoclard (mais non pas Bill Gates, mais non pas Jean-Paul Sartre, Harry Potter enfin !), et en tant que producteur de Guillermo Del Toro (rhââââ Hellboy 2 arrive !!!!) sur les deux magnifiques films l'Echine du Diable et Le Labyrinthe de Pan.
Plusieurs casquettes pour ce film avec entre autre l'adaptation et le scénario (tiré d'un bouquin du même nom de P.D. James) ainsi que le montage et donc la réalisation.

Pour faire vite, l'histoire se situe en 2027 dans une Grande-Bretagne qui semble être le dernier îlot de "civilisation", mais baignant dans un climat hautement sécuritaire, paranoïaque et autoritaire, dans un monde apocalyptique où plus aucune femme n'a enfanté depuis 18 ans et où le cadet de l'humanité vient de mourir assassiné, ce qui termine d'achever le moral de la population mondiale. Je ne souhaite pas en dévoilé plus quant à l'histoire, et puis là-dessus Wikipédia fait très bien son boulot.

Sur un scénario ultra classique (un homme qui n'avait rien demandé doit sauver le dernier espoir d'humanité), Cuaron construit, comme il l'avait fait avec HP3, lentement son film (bien qu'il ne fasse qu'1h40), son intrigue et s'attache avant tout aux personnages, tous bien écrits il faut l'avouer, sans pour autant négliger le déroulement de l'histoire. Le spectaculaire vient non pas de l'action même comme on pourrait l'imaginer pour ce genre d'histoire, mais du cadre, de l'arrière-plan, des détails instillés ci ou là (pubs, flashs, actions des figurants). Les décors sont à ce titre assez exceptionnels de décrépitude et de désenchantement. Cela m'a renvoyé immédiatement à Soleil Vert, ou à ces images de la Guerre de Yougoslavie qui m'avait tant marqué dans ce documentaire que Canal+ avait diffusé il y a une dizaine d'année.
Ce film bouleverse véritablement, sans jamais tomber dans le pathos, en renvoyant pourtant à des images trop bien connus, comme ces réfugiés parqués dans des cages ou dans des trains aux vitres grillagés.
Si Clive Owen (comme souvent excellent) porte son personnage et qu'il y ait bien peu de scènes où il n'apparaisse pas, tout ne repose pas sur lui, ou sur son "héroïsme", jamais spécialement mis en avant mais jamais occulté non plus. Le film repose principalement sur la mise en image du scénrio, et Cuaron nous démontre qu'il est loin de filmer avec ses pieds (quel plan-séquence dans le camp de réfugiés !) mais sans pour autant tombé dans la branlette et la démonstration. sa réalisation de même que les acteurs (touchant Michael Caine) sont là pour l'histoire.
Un vrai grand film d'anticipation à la Soleil Vert, juste, dur, touchant, bien écrit, prenant et intelligent.

Pour enfin, malgré 3 nominations aux Oscars et une sélection au festival de Venise et un ou deux prix si je ne m'abuse, ce film n'a été diffusé qu'une semaine sur Clermont-Ferrand. Et en guise d'extrapolation, il faut savoir que la société Ciné-Alpes, propriétaire de la quasi-totalité des cinémas clermontois a décidé, en plus de remplacer ses caissières par des bornes automatiques qui ne prennent ni chèques ni espèces, de ne plus diffuser de film interdits au moins de 16 ans...
Sur ce...

15 juin 2008

My Jukebox Monthly (juin 2008)

Portishead : The Rip (Third), parce que c'est l'un des morceaux les plus envoutants, entêtants, lancinants, hypnotisants de cet album. C'est aussi le dernier single en date.

Mademoiselle K : Jamais La Paix (Jamais La Paix), j'ai craint la baisse de régime pour le deuxième album, mais c'est tout le contraire. Bravo Mam'zelle !

Coldplay : Violet Hill (Viva la Vida or Death and All His Friends), toujours pour les même raisons que le mois dernier, et comme je n'ai pas leur dernier album je ne peux en choisir une autre.

Björk : Army of Me (Post), un des meilleurs morceaux (et l'un des plus plus rock) qu'elle a pu faire en carrière solo, sur un de ses meilleurs albums.

Frank Black & The Catholics : Massif Centrale (Show Me Your Tears), la période Catholics est régulièrement conspuée (en France tout du moins, mais surtout par tous les nostalgiques des Pixies), mais ces albums (tous en 4 pistes rendu stéréo, très garage) recèlent de nombreuses pépites, pour celui qui ne craint pas la tendance country (qui a toujours existé, si, si! Ecoutez vos vieux Pixies, et même les deux premiers albums solo de FB). Massif Centrale est l'une de ces pépites, sur l'un des meilleurs Catholics.

Gorillaz : Last Living Souls (Demon Days), quel album, et toujours ce bon Damon Albarn à la baguette. Un super vrai groupe virtuel avec un album proche du génie, du chef d'œuvre, et ce premier morceau de l'album démontre à lui tout seul toutes les qualités de cet album.

6 mai 2008

Au programme cet après-midi - [REC]


Cet aprèm', je suis seul, et quand je suis seul, j'aime aller me faire peur dans une salle obscure, avec surement personne ou presque dans la salle.
Cet aprèm', je vais aller voir [REC], pelicula horrifico made in Spain de Jaume Balaguero (le très bon Fragile, avec Calista Flockhart, échappée d'Ally McBeal) et Paco Plaza (lui je le connais pas).
Ma dernière grosse mega trouille de ciné a été The Grudge (en même temps une sance très étonnante où tous les 1/4 d'heures les spectateurs reprennaient leurs esprit en respirant calmement par la bouche, et où un homme se cachait dans les bras de sa copine, et moi je me chiais dessus tout seul, parce que Lisa et Tramber étaient aller voir L'Age de Raison, le 2ème volet de Bridget Jones). Je suis très impatient de voir ce film, donc d'avoir peur. Maso, vous avez dit maso ? En tout cas compte-rendu ce soir entre 19h et 22h.

---MàJ---

Et me voici, me voilà, il est 20h24. J'ai donc vu [REC]. J'ai donc, comme prévu, eu peur. Pour un film qui est sensé faire peur, et bien que je sois une personne (très) sensible aux films qui font peur, j'estime donc que le film est réussi car messieurs Balaguero et Plaza ont réussi à me faire peur.
Il est difficile d'en dire beaucoup sur l'histoire du film, à part qu'une équipe de télé (caméraman et présentatrice) faisant un sous-mix de Paris Dernière et Vis Ma Vie suit ce soir-là la vie d'une caserne de pompiers. La nuit est plutôt calme, un appel pour une intervention bénigne dans un immeuble, en apparence, mais qui va se transformer en cauchemar. Voilà pour le pitch comme dirait Ardigiel.
Si je ne peux en dire plus sur le scénario, je vais donc m'attacher à la forme : immersion totale dans l'action par l'utilisation ininterrompu de la caméra subjective. Et c'est en grande partie grâce à ce procédé que ça prend rapidement aux tripes. On a vite envie d'être le caméraman, de tourner à gauche plutôt qu'à droite, de le crier (ou chuchoter) "tournes-toi bordel !", et comme lui on se dit "quel nuit d'enfer". Par ce procédé finalement très (trop ?) objectif, nous subissons, un peu comme à la télé, les images projetés, pas un moment nous pouvons faire pause, il n'y pas de relâche, il n'y a plus de distance entre nous et l'action.
Il faut tout de même, car le procédé stylistique ne fait pas tout, rendre grâce aux acteurs (car ce n'est pas la vraie vie, question que je me suis presque posé tellement j'ai vécu ce film) tous inconnus évidement (sinon une partie du procédé tombe à l'eau) qui nous font vraiment croire à la véracité des évènements.
On compare, ici et là, ce film avec le fameux Projet Blair Witch, du fait du procédé de caméra subjective. Pas de doute, et ça se confirme avec [REC], le tour de force réussi par BWP de donner l'impression de huis-clos dans un espace aussi ouvert qu'une forêt, grâce à la caméra subjective, ce tour de force est quasi sublimé par ce presque personnage qu'est l'immeuble, un huis clos lourd, qui pèse peu à peu jusqu'à une fin ou l'immeuble s'écrase presque de tout son poids sur la pulsion scopique du spectateur.
Mais comme je ne suis jamais totalement content, j'aurai juste voulu en savoir plus sur le pourquoi du comment. Mais c'est parce que je pinaille. Ah oui, dernière chose, j'entends et je lis ici ou là des projets de remake, de deuxième opus : quel intérêt ? Certes la fin ouvre des pistes, donne quelques réponses, met en lumière une idée du pourquoi du comment, et laisse aussi quelques questions. A mon avis, le film garderait un certain charme à garder son mystère et à laisser notre imagination tisser son propre fil. Mais je n'ai que peu de chance qu'on écoute mon avis.

5 mai 2008

Save the Cheerleader...


Ca y est, on est enfin tombé dedans... La série dont une bonne partie de mon entourage m'a parlé, mais qu'on a trainé pour la regarder.
Et bordel, mes amis, c'est une sacrée bonne série, encore plus quand on connait un tant soit pas les codes du comics et qu'on apprécie la sous-culture US (beaucoup de références à Star Trek entre autre, je me demande bien comment ça passe en VF...). A ce jour, nous en sommes encore à la saison 1, et c'est pour l'instant très maîtrisé, prenant, haletant, complexe comme les grandes heures des X-Men. Du bel ouvrage, ma foi !

4 mai 2008

My Jukebox Monthly (mai 2008)

Petite nouveauté à partir de ce mois-ci, je vous proposerai une liste d'une dizaine de musiques récentes ou non qui trottent de manière régulière dans mes enceintes, dans ma tête ou dans mon PC. Voici donc zeu first one. Enjoy !
Mode d'emploi : entre parenthèses en gras, le titre de l'album quand je le connais, suivi d'un petit commentaire.

Amy Winehouse : Back to Black (Back to Black), parce qu'au delà des faits divers, sa voix me fait quelque chose et que c'est 100 fois plus Rythm&Blues que toute cette bouillasse R&B

Portishead : Machine Gun (Third), mamma mia quel groupe... J'avais mis le clip ici, si le lien tient toujours.

The Do : On My Shoulders (A Mouthfull), j'hésite encore à me procurer l'album mais la voix d'Olivia la chanteuse est suffisamment envoutante (de même que la musique autour), pour que je m'intéresse de plus prêt à ce groupe.

Babyshambles : Delivery (Shotter's Nation), comme pour la miss Winehouse, au delà des faits divers, le père Doherty est vraiment capable de composer avec un certain talent des ritournelles bien ficelées. Mais de là à dire que c'est le nouveau génie du rock...

Black Francis : Garage Heap (Svn Fngrs), parce que le refrain...

Coldplay : Violet Hill (Viva la Vida or Death and All His Friends), conspués, mal-aimés, moqués, pas de bol moi je les aime bien, et ce nouveau single disponible gratuitement ici en échange d'un email valide n'est pas prêt de me faire penser le contraire (MàJ : attention ! gratuit uniquement jusqu'au 6 mai 2008!).

The Good, The Bad and The Queen : History Song (The Good, The Bad and The Queen), parce que Damon Albarn, à jamais.

Marlene Dietrich : Sag Mir Wo Die Blumen Sind, une voix magnifique et une chanson magique, magnifique et intemporelle.

The Breeders : Overglazed (Mountain Battles), eh non, les Breeders ne sont pas enterrés au fond de la fosse aux indigents du cimetière du rock, ils ont sorti il n'y a pas très longtemps un excellent nouvel album. Ne vous attendez pas non plus à trouver des tubes à la Cannonball à toutes les pistes, mais si vous êtes suffisamment ouverts, ce nouvel album recèle de vrais pépites minimalistes, entraînantes et toujours rock.

Shivaree : John, 2/14 (Rough Dreams), parce que j'adore la voix faussement innocente de la chanteuse.

Tito & The Tarantulas : After Dark (From Dusk Till Dawn OST), pour la danse brulante de Salma Hayek dans Une Nuit en Enfer, et parce que j'aime le côté retenu tout au long de la chanson, presque trop courte à mon goût.

6 janv. 2008

Mes 3 films ultimes de 2007

Neumebeur Ouane

Zodiac, David Fincher

Distribution impeccable : Jake Gyllenhaal, Robbert Downey Jr., Mark Rufallo, Chloé Sevigny, Anthony Edwards...
Une histoire édifiante, un thriller prenant mis en relief et en valeur par une réalisation classique, efficace et servant absolument et sans faux-pas l'enquète et les personnages.
Un très grand Fincher. Son meilleur film ?
Le meilleur film de 2007 pour moi sans aucun doute.


Neumebeur Tou

300, Zack Snyder

Epique, grandiose, émouvant, puissant, spectaculaire.
Du grand cinéma visuel et couillu. Une vraie réussite formelle et viscérale.

C'est aussi, dans un registre beaucoup plus personnel, le film que j'ai vu quelques heures avant la naissance de Margot, mais ce n'est pas ce qui lui donne sa place ici.


Neumebeur Soui

Spiderman 3, Sam Raimi

Parce qu'on s'est attaché aux personnages, parce que Peter devient adulte et Mary-Jane est toujours aussi craquante. Parce que Venom.
Sam Raimi est l'un des rares à avoir respecter le comics d'origine dans une adaptation ciné, et il a maitrisé son sujet. Sûr que ce n'est peut-être pas le meilleur des 3 épisodes, mais le respect fait au matériau d'origine et fait au spectateur est indéniable.

Et puis c'est aussi le premier film que nous ayons vu (merci Emilie) après la naissance de Margot, première sortie en amoureux depuis plusieurs semaines, et c'est aussi peut-être ce qui lui donne sa place ici.

3 janv. 2008

Pas de pitié avec les arc-en-ciels


Est-il possible d'être foncièrement honnête avec des groupes ou artistes au parcours difficilement critiquable passé le 4ème ou 5ème album ? Il faut être honnête, il semble que non. En tout cas c'est ce que je lis partout dès qu'on parle de Björk, Radiohead, Frank Black (et lui, à la limite, il a de la chance, plus personne ou presque ne s'en occupe), et je ne trouve pas d'autres exemples (si vous en avez, faites-moi signe).
Je ne m'occuperai pas de la "polémique" autour de cet album : téléchargement à prix libre, vente d'une discbox (objet magnifique il faut le dire) puis désormais vente en magasin. Rien à secouer, en tout cas à mes yeux cette polémique ne vaut rien car le problème de la vente de disque ne vient pas du téléchargement illégal mais de la merde que nous propose les maisons de disques. De plus les artistes ne sont pas tant victimes des "consommateurs" (ce qui montre déjà que la musique n'est qu'un bien de consommation et rien d'autre...) mais plutôt des maisons de disques qui s'en mettent plein les fouilles sans vraiment investir (ah si, la star ac', pop stars, des comédies musicales à la con...) et dont la part est sensiblement énorme comparée aux artistes...

Bref, parlons musique, car c'est de ça dont il s'agit. Si je fais attention à tout ce que j'ai pu lire sur In Rainbows, c'est globalement un échec, une merde, un objet pénible et ennuyeux, et surtout ça ne vaut plus Kid A ou OK Computer. C'est comme pour Björk, la seule critique qu'on leur fait finalement c'est que ça ne vaut plus leurs heures de gloire.
Alors oui, on est d'accord : OK Computer et Kid A sont des monuments que Radiohead ne dépassera sûrement jamais. Mais cela doit-il relativiser la qualité d'un album ? In Rainbows est un bon album de Radiohead, dans la continuité artistique des galettes précédentes, avec des ambiances éthérées (Faust Arp) ou nerveuses (l'imparable Bodysnatchers) selon les morceaux, grosso modo du bon Radiohead, je le répète. Radiohead reste un groupe exigeant avec lui-même, ce qui n'est pas une garantie d'un OK Computer à chaque coup. Et alors ? L'opus précédent, Hail To The Thief, a été taxé d'un album fourre-tout, alors que c'est là encore un bon album, avec quelques morceaux de bravoure (écoutez Where I End and You Begin) et surtout un retour vers une musique plus "rock", plus organique alors que les guitares avaient été lâchées lors du dyptique Kid A/Amnesiac (je trouve d'ailleurs Amnesiac bien plus fourre-tout que Hail to the Thief).
Je trouve cette exigence avec les "grands" groupes complètement folle et ridicule. Ces artistes, au bout du 6ème, 7ème ou 12ème album, gardent une ligne directrice, un regard toujours artistique sur leurs travaux et rien que pour cela ils ont mon respect, au delà du fait que j'aime leur musique ou que je l'ai aimé. Qui actuellement peut se targuer après une quinzaine d'années de carrière de garder à la fois un cap et une qualité dans la musique, à part les trois artistes que j'ai déjà nommé, et peut-être quelques autres ?



Le premier qui m'annonce Celine Dion ou Sardou, il a pas ses étrennes. Et je ne vous expliquerai pas pourquoi. Méditez seulement sur ce merveilleux axiome de Kant : la faute de goût est la première faute morale.