Il y a des périodes comme ça, où j'arrive à voir pas mal de films en peu de temps, et ce pour mon plus grand plaisir. Il se trouve qu'en plus, la télévision a semble-t-il un peu plus de goût que d'habitude pour la programmation ciné. Un regain de qualité en attendant les horreurs de Noël (sauf si Un Jour sans Fin est diffusé bien sûr) ?
Comme je n'est pas forcément le temps ni l'envie ni le déclic pour en faire à chaque une grosse critique, voici un petit tour d'horizon des péloches ingurgitées ces deux dernières semaines (Transformers, critiqué hier, en fait partie).
30 Jours de Nuit (David Slade) : je n'avais pas vu un aussi bon film de vampire depuis Vampires de Carpenter. Une (vraie) ville paumée au fin fond de l'extrême nord de l'Alaska qui s'apprête à vivre comme chaque année 30 jours de nuit. Une bande de vampires, des vrais, des prédateurs qui viennent là pour bouffer sans laisser de trace débarque. Des survivants essayent de s'en sortir. Tendu (la nuit constante y fait pour beaucoup), prenant, efficace, sans fioritures, un final tragique et émouvant, des acteurs au poil (Josh Hartnett convaincant et Melissa George excellente). Encore un bon film qui n'a pas eu les honneurs d'une sortie ciné à la hauteur de ses qualités.
Blade 2 (Guillermo Del Toro) : persuadé de l'avoir vu, j'y suis retourné avec plaisr. En fait, je ne l'avais jamais vu et j'étais donc resté sur le premier. Le deuxième volet des aventures du monolithique diurnambule supplante le premier (pourtant pas dégueu) haut la main, et l'on sent que Del Toro a testé visuellement beaucoup de choses en vue de son premier Hellboy. Comme souvent désormais avec lui, il prend un matériau de base et en fait quelque chose de plus fantasy et souvent moins manichéen (l'alliance entre Blade et les troupes d'élite vampire, la relation entre le patriarche vampire et sa fille, qui semble d'ailleurs beaucoup plus l'intéresser que Blade, la vampirette devenant, avec son frangin génétiquement modifié, presque le personnage principal au fur et à mesure du film). Les "nouveaux" vampires, les Reapers, n'ont plus grand chose à voir avec leur cousin et sont ainsi de vrai monstres au sens le plus fantasy du terme. Wesley Snipes reste Wesley Snipes, pas de surprises en revanche de ce coté là. Mais mention spéciale aux vampires : Leonor Varela (Nyssa la vampirette), Luke Goss (LE Reaper) et Ron Perlman (Rienhardt, un mercenaire bourrin et haïssant cordialement le diurnambule). Un bon film de Del Toro, mais est-ce encore un film de vampire ?
28 Semaines Plus Tard (Juan Carlo Fresnadillo) : J'avais beaucoup aimé le premier, 28 Jours Plus Tard, et il faut bien avouer, je ne voyais pas trop l'intérêt d'en faire un deuxième vu la fin du premier. Mais une connaissance m'en avait parlé plutôt en bien, et comme l'on s'entend plus bien question cinéma, j'ai donc été y jeter un oeil. Puis le deuxième. Une séquence d'ouverture chargée en adrénaline et plutôt tragique, qui nous replace au moment du premier film. Puis nous voilà donc 28 semaines plus tard, dans une Albion encore en reconstruction, mais sans trace du virus. Sauf qu'il y a un sauf et que tout ça va se casser la gueule dans un bain de sang. Je n'en dis pas plus pour ne pas dévoiler le pourquoi du comment, mais celui-ci est plausible. Robert Carlyle est... étonnant, et il reste en toute situation un excellent acteur. Le film se tient debout, est loin d'être à coté de la plaque et il est surtout efficace et se permet deux ou trois scènes psychologiquement éprouvantes (le tir aux pigeons en pleine ville...). Ce n'est pas une suite indispensable, mais c'est une suite largement honorable et qui va au delà de la simple exploitation.
Traffic (Steven Soderbergh) : le dernier vu en date, hier soir sur France3. Visuellement plutôt virtuose (codes couleurs, camera documentaire qui évite le mal de mer), scénaristiquement aussi (intrigues sans lien direct mais entremélées de fait, comme il s'agit du trafic de drogue vécu à des niveaux différents). Le casting est au petits oignons : Catherine Zeta-Jones impeccable, Michael Douglas que je n'avais pas autant apprécié depuis longtemps, Benicio Del Toro tout aussi impeccable, Miguel Ferrer (tellement mieux que dans la série sous-CSI Preuve A L'Appui), Topher Grace (Venom dans Spiderman 3, Eric Forman dans That 70's Show) en petite charogne du beau monde, Don Cheadle, Luis Guzman, Dennis Quaid, et une tripotée de seconds rôles du genre je les ai déjà vu quelque part mais je sais jamais comment ils s'appellent. Mais bon, non pas que je me sois emmerdé, loin de là, mais sous toute cette maîtrise filmique est des fois tape à l'oeil (avec la saturation à bloc, on a vite compris que le Mexique c'est chaud, sans pitié, poussiéreux et pesant ; ainsi que dans les arcanes du pouvoir, la lumière bleue, c'est donc froid, sans pitié, presque inhumain, bon ben voilà ok, c'est bon la couleur normal c'est bien aussi et on arrive aussi à faire passer des trucs). C'est tout Soderbergh : doué techniquement, sûrement cultivé mais avec la grosse tête et le besoin, un peu comme Michael Bay finalement, de se faire mousser et d'en jeter un max à l'écran. Qui plus est, on ne sait pas trop ce que veut nous dire Soderbergh au delà du constat. La drogue c'est mal ? Les politiques sont impuissants face aux gros méchants dealers ? Les mexicains sont (presque) tous corrompus ? Les (anciens) gauchistes sont tous laxistes face à la drogue ? Seul le discours du personnage de Topher Grace face à Michael Douglas, par rapport à l'amalgame noir/dealer, semble donner un peu de corps au contenu du film, finalement classe dans la forme et bien mené mais creux dans le fond. Dans ce même principe je préfère vraiment Ocean's Eleven, et quitte à ce que Soderbergh fasse le sérieux à fond, je l'ai trouvé plus convaincant avec son Solaris.
Prête-Moi Ta Main (Eric Lartigau) : déjà vu au cinéma, la seconde vision m'a confirmé la première. Une comédie romantique française sans prétention et qui réussit finalement son coup grâce à une volonté de ne pas faire de l'américain à la française. Chabat et Gainsbourg forment un couple qui fonctionne vraiment bien à l'écran, et les situations font mouches. Bernadette Lafont est également infernale en mama. A la fin, on ne s'ennuie pas, même si on sait que l'on n'a pas vu le film du siècle.
Ben voilà, je voulais faire court, j'ai fait presque trop long...
Comme je n'est pas forcément le temps ni l'envie ni le déclic pour en faire à chaque une grosse critique, voici un petit tour d'horizon des péloches ingurgitées ces deux dernières semaines (Transformers, critiqué hier, en fait partie).
30 Jours de Nuit (David Slade) : je n'avais pas vu un aussi bon film de vampire depuis Vampires de Carpenter. Une (vraie) ville paumée au fin fond de l'extrême nord de l'Alaska qui s'apprête à vivre comme chaque année 30 jours de nuit. Une bande de vampires, des vrais, des prédateurs qui viennent là pour bouffer sans laisser de trace débarque. Des survivants essayent de s'en sortir. Tendu (la nuit constante y fait pour beaucoup), prenant, efficace, sans fioritures, un final tragique et émouvant, des acteurs au poil (Josh Hartnett convaincant et Melissa George excellente). Encore un bon film qui n'a pas eu les honneurs d'une sortie ciné à la hauteur de ses qualités.
Blade 2 (Guillermo Del Toro) : persuadé de l'avoir vu, j'y suis retourné avec plaisr. En fait, je ne l'avais jamais vu et j'étais donc resté sur le premier. Le deuxième volet des aventures du monolithique diurnambule supplante le premier (pourtant pas dégueu) haut la main, et l'on sent que Del Toro a testé visuellement beaucoup de choses en vue de son premier Hellboy. Comme souvent désormais avec lui, il prend un matériau de base et en fait quelque chose de plus fantasy et souvent moins manichéen (l'alliance entre Blade et les troupes d'élite vampire, la relation entre le patriarche vampire et sa fille, qui semble d'ailleurs beaucoup plus l'intéresser que Blade, la vampirette devenant, avec son frangin génétiquement modifié, presque le personnage principal au fur et à mesure du film). Les "nouveaux" vampires, les Reapers, n'ont plus grand chose à voir avec leur cousin et sont ainsi de vrai monstres au sens le plus fantasy du terme. Wesley Snipes reste Wesley Snipes, pas de surprises en revanche de ce coté là. Mais mention spéciale aux vampires : Leonor Varela (Nyssa la vampirette), Luke Goss (LE Reaper) et Ron Perlman (Rienhardt, un mercenaire bourrin et haïssant cordialement le diurnambule). Un bon film de Del Toro, mais est-ce encore un film de vampire ?
28 Semaines Plus Tard (Juan Carlo Fresnadillo) : J'avais beaucoup aimé le premier, 28 Jours Plus Tard, et il faut bien avouer, je ne voyais pas trop l'intérêt d'en faire un deuxième vu la fin du premier. Mais une connaissance m'en avait parlé plutôt en bien, et comme l'on s'entend plus bien question cinéma, j'ai donc été y jeter un oeil. Puis le deuxième. Une séquence d'ouverture chargée en adrénaline et plutôt tragique, qui nous replace au moment du premier film. Puis nous voilà donc 28 semaines plus tard, dans une Albion encore en reconstruction, mais sans trace du virus. Sauf qu'il y a un sauf et que tout ça va se casser la gueule dans un bain de sang. Je n'en dis pas plus pour ne pas dévoiler le pourquoi du comment, mais celui-ci est plausible. Robert Carlyle est... étonnant, et il reste en toute situation un excellent acteur. Le film se tient debout, est loin d'être à coté de la plaque et il est surtout efficace et se permet deux ou trois scènes psychologiquement éprouvantes (le tir aux pigeons en pleine ville...). Ce n'est pas une suite indispensable, mais c'est une suite largement honorable et qui va au delà de la simple exploitation.
Traffic (Steven Soderbergh) : le dernier vu en date, hier soir sur France3. Visuellement plutôt virtuose (codes couleurs, camera documentaire qui évite le mal de mer), scénaristiquement aussi (intrigues sans lien direct mais entremélées de fait, comme il s'agit du trafic de drogue vécu à des niveaux différents). Le casting est au petits oignons : Catherine Zeta-Jones impeccable, Michael Douglas que je n'avais pas autant apprécié depuis longtemps, Benicio Del Toro tout aussi impeccable, Miguel Ferrer (tellement mieux que dans la série sous-CSI Preuve A L'Appui), Topher Grace (Venom dans Spiderman 3, Eric Forman dans That 70's Show) en petite charogne du beau monde, Don Cheadle, Luis Guzman, Dennis Quaid, et une tripotée de seconds rôles du genre je les ai déjà vu quelque part mais je sais jamais comment ils s'appellent. Mais bon, non pas que je me sois emmerdé, loin de là, mais sous toute cette maîtrise filmique est des fois tape à l'oeil (avec la saturation à bloc, on a vite compris que le Mexique c'est chaud, sans pitié, poussiéreux et pesant ; ainsi que dans les arcanes du pouvoir, la lumière bleue, c'est donc froid, sans pitié, presque inhumain, bon ben voilà ok, c'est bon la couleur normal c'est bien aussi et on arrive aussi à faire passer des trucs). C'est tout Soderbergh : doué techniquement, sûrement cultivé mais avec la grosse tête et le besoin, un peu comme Michael Bay finalement, de se faire mousser et d'en jeter un max à l'écran. Qui plus est, on ne sait pas trop ce que veut nous dire Soderbergh au delà du constat. La drogue c'est mal ? Les politiques sont impuissants face aux gros méchants dealers ? Les mexicains sont (presque) tous corrompus ? Les (anciens) gauchistes sont tous laxistes face à la drogue ? Seul le discours du personnage de Topher Grace face à Michael Douglas, par rapport à l'amalgame noir/dealer, semble donner un peu de corps au contenu du film, finalement classe dans la forme et bien mené mais creux dans le fond. Dans ce même principe je préfère vraiment Ocean's Eleven, et quitte à ce que Soderbergh fasse le sérieux à fond, je l'ai trouvé plus convaincant avec son Solaris.
Prête-Moi Ta Main (Eric Lartigau) : déjà vu au cinéma, la seconde vision m'a confirmé la première. Une comédie romantique française sans prétention et qui réussit finalement son coup grâce à une volonté de ne pas faire de l'américain à la française. Chabat et Gainsbourg forment un couple qui fonctionne vraiment bien à l'écran, et les situations font mouches. Bernadette Lafont est également infernale en mama. A la fin, on ne s'ennuie pas, même si on sait que l'on n'a pas vu le film du siècle.
Ben voilà, je voulais faire court, j'ai fait presque trop long...
2 commentaires:
Tiens demain il y a "le retour des bidasses en folie", voilà un vrai chef d'œuvre de la nouvelle vague...
Moi j'attends la critique avec impatience
Oussa, oussa, oussa ???
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