12 déc. 2011

Bliss


Ma femme vous le dirait. Je ne peux pas être objectif avec Drew Barrymore ; il existe comme un lien entre moi et elle, depuis E.T., et je fonds dès que je vois son sourire. Ca tombe bien, allez-vous me dire, ici c'est elle qui réalise et elle ne s'offre qu'un second rôle (plutôt à son image d'ailleurs). Et c'est vrai, mais Drew reste Drew, et la vraie question est : puis-je continuer à être aussi peu objectif alors qu'elle est derrière la caméra ?

Deux possibilités : soit c'est un mauvais film et je suis définitivement perdu en ce qui concerne un jugement sensé concernant Mlle Barrymore, soit elle a effectivement réussi sa première réalisation (et ce n'est pas que mon amour qui parle mais aussi mon sens critique). Si à la fin je vous laisserai seuls juges, je vais opter, par souci d'équilibre mental personnel (y compris pour le bien-être de mon couple et de ma famille), pour la deuxième possibilité.

Habile et subtil mélange de chronique adolescente, d'une photographie d'une certaine middle-class US, du film de sport (les losers se découvrant winners, grand classique usé jusqu'à la moelle du cinéma US), Bliss adopte surtout un vrai point de vue, celui de son personnage Bliss Cavendar (merveilleuse Ellen Page), et ne le quitte pas d'une semelle. Se jouant des clichés, Drew Barrymore propose juste le portrait d'une jeune fille qui s'affirme, sans envoyer tout péter, en nous convainquant ainsi qu'on peut faire du touchant, du juste, de l'émotion sans faire du tragique ou du pathos, ou de grands dialogues lénifiants.

Casting au poil (sacré bande de nénettes, de Juliette Lewis à Zoe Bell), humour, mise en scène solide, simple, pudique (la relation entre Bliss et son boyfriend) bref impeccable, BO pleine de bon goût, cette première réalisation sonne juste et sincère de bout en bout.

Comment voulez-vous que je devienne objectif avec Drew Barrymore si en plus elle se met à réaliser des films de cette trempe, hein ? Sur ce, je vous laisse ; j'ai une soudaine envie de revoir Charlie's Angels, moi...

2 commentaires:

Jocelyn Manchec a dit…

J'ai, moi aussi, il faut le confesser, ce même syndrome drewbarrymorien que d'autres ont contracté avec Ally Sheedy, par exemple.
J'avais, voilà quelques mois de ça, confié à un amateur d'Ally le soin de nous entretenir de ce drôle de Drew...
c'est à lire ici:
http://eightdayzaweek.blogspot.com/2010/02/quel-film-avons-nous-vu-ce-jour_22.html

Dr. Strangelove a dit…

Elle avait du charme, Ally, aussi. Mais sa carrière n'a pas vraiment survecu aux 90's (dommage d'ailleurs, un peu comme une Mia Sara.

On a au moins la chance, avec Drew, qu'elle soit toujours dans le circuit (alors que ça a craint pas mal pendant quelques années).