14 déc. 2011

Cars


Pixar a du savoir-faire, il va sans dire. Ne serait-ce qu'avec la séquence d'ouverture, cette fantastique séquence de course qui en quelques minutes nous dépeint le personnage principal, Flash McQueen, tout en nous offrant des plans et des scènes époustouflantes (quel carambolage).

Mais thématiquement, Cars est pour moi (et sans avoir vu le deuxième volet, qui semblerait digne des DirectToDVD de Disney) le plus faible des Pixar. Mettez ça peut-être sur mon manque d'attrait pour la mécanique et les carrosseries rutilantes, mais nous sommes ici pour moi à l'opposé total d'un Monstres & Cie, d'un Indestructibles et d'un Wall-E. Ode à l'éternelle american way of life, celle du gallon d'essence pas cher, des mécaniques qui font du 30 litres au 100, celle de l'asphalte conquérant, où est donc l'émotion, l'humour, la finesse, la classe, bref ce qui fait l'exception Pixar ? Surement coincés au fond du filtre à particule...

Me vient soudain une hypothèse qui vaut ce qu'elle vaut. Et si, en fait, John Lasseter avait initié avec Cars un nouveau style de remake ? Plutôt que de l'avouer franchement, il se fait ainsi là les petits plaisirs coupables, comme celui de faire le remake déguisé de Jours de Tonnerre avec Cars. Et Fast and Furious avec Cars 2 ? Pas sûr d'avoir le cran de vérifier...

3 commentaires:

Jocelyn Manchec a dit…

Parce qu’il est techniquement brillant, que l’anthropomorphisme y fait de malins ravages (jusqu’au générique de fin, référentiellement hilarant), parce qu’il est un rêve de petit garçon devenu réalité et qu’il a d’hypnotique ce qu’il faut, tout ce qu’il faut, ce Pixar-ci fait oublier un temps que sous ses airs de drôle de road-movie en panne d’essence, il se place comme un sommet de moralisme réactionnaire (aux côtés duquel Le Tatoué passerait pour du Danny Boyle !), flattant le rêve américain oldskool autant qu’il manipule un populisme douteux. Opposant ainsi la poésie de la plouquerie redneck à la suffisance hystérique du monde moderne (alors qu’il était plus finaud avec ses Toy Stories !), Lasseter abandonne en outre le rapport à l’humain (il n’existe pas dans l’univers du film), perdant ainsi en richesse thématique et en niveaux de lectures, mais gagnant en fun et en défis conceptualisants.
Et, tandis que film et route 66 se déroulent, on baisse sa garde, on plonge, on gobe, on opine du chef (car au fond c'est grisant !).
On laisse faire.
Parce que le spectacle est là.
Parce que les bruits de moteurs engourdissent toujours les neurones, où qu’on les entende, pas ?

Visiblement pas... chez vous, cher Doc (et n'est-ce pas tout à votre honneur ?)

Dr. Strangelove a dit…

Tout ces vilains aspects m'avaient frappé (et étonné, de la part de Pixar, qui m'avaient vraiment habitué à plus de finesse et à moins de bling bling) dès la première vision il y a de ça un peu plus d'un an. Et je m'étais dit "quand même, c'est pixar, j'avais dû être mal luné ce jour là". Et ma deuxième choupette est tombé dedans (et elle adore) il y a peu, et les nombreux et répétés visionnages m'ont définitivement convaincu quant à mon premier ressenti.

Et avez-vous vu le 2 ? Parce que les retours qui m'en ont été fait sont assez, au mieux, dubitatifs.

Jocelyn Manchec a dit…

Pas fameux du tout. Le premier vrai ratage pour Pix'.