17 oct. 2011

True Blood, saison 4


Rares sont désormais, dans les médias, les critiques plutôt positives de True Blood, à l'exception de son générique (qui restera surement comme l'un ds grands génériques de série de l'histoire de la télévision). Qu'est-il donc reproché à True Blood et à Alan Ball, son créateur, depuis la deuxième saison ? Pour résumer, le principal reproche est en filigrane mais c'est celui-là : ne pas avoir fait un Six Feet Under avec des vampires. Donc de ne pas avoir refait un chef d'oeuvre.

Alors, oui, il faut accrocher à l'univers fantastique (garous, fées, vampires, fantômes, sorcières) et, de fait, à sa logique. Mais n'est-ce pas le cas d'un bon paquet de séries ? Loin d'être foutraque, il faut plutôt louer le travail d'Alan Ball d'avoir justement, depuis 4 saisons, réussi à conserver une cohérence tout en multipliant les créatures, les communautés, en faisant intervenir de nouveaux personnages (parfois pour une saison, parfois pour un peu plus) sans oublier les historiques, qui s'étoffent, nous surprennent parfois (Jason Stackhouse en est le plus bel exemple, et Sam Merlotte devient enfin plus attachant) et nous déçoivent que peu, ou pas.

Surtout, jamais la série n'édulcore son propos. Car ici, tout n'est souvent que pouvoir, intrigues, vengeances, rancunes, trahisons, déceptions. Mais aussi repli sur soi (les rares dialogues entre communautés ne sont souvent que discours de façade, politiquement corrects ; restent les tensions et la volonté d'écraser l'autre, ou la survie dans l'entre-soi incestueux), et parfois un peu d'amour (LaFayette et son beau brujo), de beauté, de valeurs.

La série reste fidèle également à son organisation (on entre vite dans le vif de l'intrigue, et le dernier épisode en guise d'épilogue nous annonce la saison à venir) qui fait sa qualité, et le message politique reste présent, en filigrane. Enfin, elle parvient à nous surprendre encore, et à jouer avec nos nerfs, ce qui n'est pas si mal après quatre saisons aussi denses. Alors, peut-être que True Blood n'est pas un monument de la télévision. Et alors ? C'est un grand show, qui respecte son matériau fantastique initial, et qui surtout prend son spectateur pour ce qu'il est : intelligent et avide de frissons.

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