Ce film a une saveur particulière pour moi. C'est en effet lors de la projection de celui-ci au cinéma Le Palace à Montluçon que j'ai roulé ma première pelle, je devais être en cinquième ou quatrième. Vous allez me dire : "mais que vient foutre cette anecdote personnelle dans une chronique de film ?" et vous n'auriez pas tort, mais vous me comprendrez peut-être un peu plus loin.
Ce film, je l'ai vu depuis au moins quatre fois. Plutôt respectueux du travail du réalisateur Neil Jordan (le chef d'oeuvre La Compagnie des Loups, The Crying Game), amateur des romans d'Anne Rice (elle signe le scénario du film) et toujours enchanté à l'idée de voir un film de vampires, ce film m'avait jusqu'à aujourd'hui toujours emballé : décors, costumes, photo (travail impeccable de Philippe Rousselot, grand chef-op' parmi les grands), scénario, réalisation et la reprise de Sympathy for the Devil par les Guns & Roses.
Jusqu'à sa vision il y a de ça deux ou trois jours sur Arte, rien ne me prédisait un changement d'attitude envers ce film, qui, sans souci, aurait figuré dans mon top10 des films de vampires, et mon top5 des souvenirs marquants de cinéma (la première galoche).
Mais peut-être l'avez vous remarqué, il manque quelque chose dans mon énumération : les acteurs. Ce n'est pas Kristen Dunst, dans un premier grand rôle difficile et qui s'en sort haut la main. Ce n'est pas Tom Cruise, qui incarne un Lestat haut en couleur, décadent, sans surjouer et avec une grande justesse et Neil Jordan de nous démontrer que Cruise peut (pouvait ?) être un excellent acteur à condition d'être correctement diriger (et il y aurait d'autres exemples qui pourraient étayer ceci). Ce n'est pas Christian Slater ou Stephen Rea (un fidèle de Neil Jordan), ce dernier incarnant impeccablement un vampire parisien fou et pervers, et qui nous fait un très réussi numéro de pantomime en face à face avec Brad Pitt.
C'est justement avec lui, Brad Pitt, que le bât blesse (et Antonio Banderas un peu aussi, avec des reproches similaires aux deux acteurs). Cela m'a sauté aux yeux. Il passe à coté de son rôle tout le film, surjouant le romantique exacerbé, devenant irritant autant que Louis irrite Lestat pour les mêmes raisons. Il fait le Brad Pitt détestable de Légendes d'Automne, le jeune premier aux cheveux longs, aussi longs que ses idéaux humides tel ses yeux pleins de colère et de regrets permanents. Louis chouine tout le film, et Brad Pitt sur-chouine et essayant de faire Louis qui chouine. Ca m'a gonflé. Et ça m'a presque gaché cette énième vision, et je sais que désormais ce film ne pourra plus être dans mon top10 des films de vampire (mais reste dans mon top5 avec la galoche et tout).
D'où le retour sur l'anecdote du départ. Il y a des films qui ne devraient rester dans notre tête qu'en tant que souvenirs, et dont un cerbère intime devrait nous garder de (trop) les revoir, comme ces films que l'on voit enfant et que l'on trouve géniaux à cette époque, sans pour autant savoir ce qui les rendaient si géniaux en les revisionnant 20 ans plus tard. Si je n'aime plus autant ce film qu'avant, il reste tout de même (comme quelques autres) intimement lié à mon histoire à mes premiers émois, et c'est aussi ça le cinéma.
Ce film, je l'ai vu depuis au moins quatre fois. Plutôt respectueux du travail du réalisateur Neil Jordan (le chef d'oeuvre La Compagnie des Loups, The Crying Game), amateur des romans d'Anne Rice (elle signe le scénario du film) et toujours enchanté à l'idée de voir un film de vampires, ce film m'avait jusqu'à aujourd'hui toujours emballé : décors, costumes, photo (travail impeccable de Philippe Rousselot, grand chef-op' parmi les grands), scénario, réalisation et la reprise de Sympathy for the Devil par les Guns & Roses.
Jusqu'à sa vision il y a de ça deux ou trois jours sur Arte, rien ne me prédisait un changement d'attitude envers ce film, qui, sans souci, aurait figuré dans mon top10 des films de vampires, et mon top5 des souvenirs marquants de cinéma (la première galoche).
Mais peut-être l'avez vous remarqué, il manque quelque chose dans mon énumération : les acteurs. Ce n'est pas Kristen Dunst, dans un premier grand rôle difficile et qui s'en sort haut la main. Ce n'est pas Tom Cruise, qui incarne un Lestat haut en couleur, décadent, sans surjouer et avec une grande justesse et Neil Jordan de nous démontrer que Cruise peut (pouvait ?) être un excellent acteur à condition d'être correctement diriger (et il y aurait d'autres exemples qui pourraient étayer ceci). Ce n'est pas Christian Slater ou Stephen Rea (un fidèle de Neil Jordan), ce dernier incarnant impeccablement un vampire parisien fou et pervers, et qui nous fait un très réussi numéro de pantomime en face à face avec Brad Pitt.
C'est justement avec lui, Brad Pitt, que le bât blesse (et Antonio Banderas un peu aussi, avec des reproches similaires aux deux acteurs). Cela m'a sauté aux yeux. Il passe à coté de son rôle tout le film, surjouant le romantique exacerbé, devenant irritant autant que Louis irrite Lestat pour les mêmes raisons. Il fait le Brad Pitt détestable de Légendes d'Automne, le jeune premier aux cheveux longs, aussi longs que ses idéaux humides tel ses yeux pleins de colère et de regrets permanents. Louis chouine tout le film, et Brad Pitt sur-chouine et essayant de faire Louis qui chouine. Ca m'a gonflé. Et ça m'a presque gaché cette énième vision, et je sais que désormais ce film ne pourra plus être dans mon top10 des films de vampire (mais reste dans mon top5 avec la galoche et tout).
D'où le retour sur l'anecdote du départ. Il y a des films qui ne devraient rester dans notre tête qu'en tant que souvenirs, et dont un cerbère intime devrait nous garder de (trop) les revoir, comme ces films que l'on voit enfant et que l'on trouve géniaux à cette époque, sans pour autant savoir ce qui les rendaient si géniaux en les revisionnant 20 ans plus tard. Si je n'aime plus autant ce film qu'avant, il reste tout de même (comme quelques autres) intimement lié à mon histoire à mes premiers émois, et c'est aussi ça le cinéma.