11 sept. 2009

Pushing Daisies, saison 1


Ned (le gars à la cravate) a, en plus d'être un excellent patissier, un truc : il ranime les morts en les touchant. S'il retouche le macchabée, il reclamse. Le problème est que si Ned ne touche pas l'ex-mort dans la minute, un vivant bien vivant va mourir à sa place. Emerson Cod, détective privé, est le seul à connaitre cette petite particularité et, d'un commun accord, en profite pour résoudre quelques enquêtes à la récompense juteuse, et fait de Ned, de facto, son associé. Voici donc une mécanique bien huilée qui s'enraye quand une enquête sur une noyée arrive. Il se trouve que cette noyée est Chuck, l'amour d'enfance de Ned (voire son unique amour) et qu'il ne peut se résoudre à la retoucher. Un amour impossible (à moins de bien kiffer le célophane) s'installe donc entre le pâtissier et sa belle.

Voici donc le point de départ, résumé grossièrement, de cette sympathique série de 2007, qui ne connaîtra pas plus de deux saisons. Sans être une série révolutionnaire, elle apporte une fraîcheur, une naïveté, un peu de sucré dans un panorama des séries actuelles ancré dans le réalisme, la froideur des images et des personnages. Et Grand Ordonateur Universel, qu'un peu de carton pâte, de couleurs tranchantes et criardes et de romantisme fait du bien au moral. L'un des grands points forts de la série est son univers où se croisent une voiture fonctionnant au pissenlit, le chien le plus parfait du monde, un complot de jockeys, un "nez" mégalomane ou encore un musée en plein air des moulins à vent américain ; un univers décalé qui sied parfaitement à la caméra de Barry Sonnenfeld (Men In Black I&II, La Famille Adams et ses Valeurs) qui signe le pilote et le deuxième épisode (deux réussites), et est également producteur exécutif.
L'autre grand point fort de la série est, au delà de ses acteurs principaux (mention spéciale à Kristin Chenoweth, qui joue la serveuse de la patisserie de Ned, amoureuse éperdue du patissier qui lui l'ignore, fausse nunuche, personnage de plus en plus attachant au fil des épisodes), sa galerie de seconds rôles et personnages, dont les tantes de Chuck (ex nageuses de natation synchronisée dépressives et agoraphobes), Ned enfant ou encore le retour de Paul Reubens (Pee Wee forever) dans le rôle d'Oscar Vibenius, un "nez" qui va tenter de percer le secret de Chuck.
Enfin, visuellement, la série nous offre parfois, en image de synthèse ou en pâte à modeler, quelques séquences là encore rafraîchissantes, comme celle où l'on entre dans l'imagination de Ned et Chuck enfants, s'imaginant être des monstres façons Godzilla détruisant allégrement une ville et ses habitants. Dernier petit détail très agréable à mes yeux, le "don" du patissier n'est (et c'est explicitement dit dans le premier épisode) ni le résultat d'une intervention divine quelconque, ni d'une malédiction : l'absence de spiritualité ou d'une quelconque mission salvatrice autour de ce don est là encore très rafraîchissante.

Si cette série offre donc un certain nombre d'éléments la rendant éminement regardable, l'histoire entre Chuck et le patissier semble pourtant ne mener pas très loin (il ne pourront jamais se toucher, difficile quand on est très amoureux) et les enquêtes manquent vers la fin de saison un peu de folie, et deviennent plus anecdotiques. Seul un twist final autour des tantes de Chuck relance un tant soit peu l'intérêt d'une deuxième saison. Malgré le plaisir certain que j'aurai à retrouver la série pour une seconde (et ultime saison), il me semble qu'elle aurait eu les plus grandes difficultés à maintenir son intérêt au delà, avec cet univers qui semble finalement plus taillé pour le grand que pour le petit écran.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Pour ma part, je rajouterais que la narration de la voix off est particulièrement agréable. Elle apporte un aspect ludique à la série qui va très bien avec cette univers et ce design coloré et enfantin.

je noterais que dans les seconds rôles, le responsable de la morgue est particulièrement sympa.Disons que c'est le gimmick des enquêtes et que ça fait sourire.

Après voilà, bien que cette série soit très sympa je n'y vois pas non plus un grand avenir.

L