12 août 2011

Cécuikidikiyé - Sucker Punch (contre-critique)

Parce qu'on ne peut rien refuser à quelqu'un qui, un jour, dans une 205 sur la route des Martres de Veyre à Opme vous permet, aux hasards de la conversation, de mettre un nom sur un film tant recherché mais au nom oublié, et ce grâce à la simple évocation de trois images gravé dans le cerveau d'un enfant de 7 ou 8 ans. Parce qu'on est pas toujours d'accord. Parce que j'aime qu'on ne soit pas toujours d'accord. Et que cette fois-ci c'est sur Sucker Punch. Merci d'accueillir, pour son avis légèrement différent du mien, M. Fabhenry de Hautefort.


"Typiquement le genre de film qui divise, tout d'abord par l'aura que dégage son réalisateur (la lecture crypto-facho-gay de 300 lui colle aux baskets), mais aussi par l'esthétique filmique qu'il développe depuis 300, symbolisée par les ralentis iconiques qui font sa patte et ses détracteurs."

Vous comprendrez qu’en reprenant l’intro du Docteur, je vais aller dans ce sens. Car oui on peut voir en 300 une idée crypto-facho ou tout au moins expansionniste : après tout l’idée de Frank Miller (grand gauchiste de la NRA, comme Snyder) est que 300 mecs avec des méga burnes vont défendre la démocratie contre une horde de pervers basanés… Bref. Après cela, Snyder a fait un brillant Watchmen, adaptation d’une BD plutôt gauchiste. Donc exit le crypto-facho systématique. Mais on perçoit bien là une logique concernant Snyder : il se fout de l’idée qu’il véhicule. Ce qui compte c’est l’histoire, peu importe le message.

Reconnaissons d’emblée à Snyder une certaine intelligence dans la construction de ses film. Il fallait le faire pour adapter Watchmen sans le trahir et même en trouvant une fin encore meilleure que celle de la BD. 300 se suit sans déplaisir malgré l’idéologie qui pue du cul.

Concernant le visuel, on le voit verser dans un imagerie numérique steampunk, couleur reflets de flammes dans le crépuscule. Cela donne une tonalité pas désagréable à ses films. Mais bon, le numérique va finir par lasser un peu, d‘autant qu‘il pourrait mal vieillir.

Je pense que sur un plan visuel, Snyder circule sur une mince frontière qui sépare le très sympa du ridicule. Si, jusqu’à présent, il versait du bon côté, un coup de vent est passé et l’a fait tomber du mauvais côté. On a l’impression que, dans Sucker Punch, il s’autoplagie, avec ses putains de ralentis sur ses images numériques 2 fois too much… Le charme de 300 n’opère plus.

Plus grave : on s’aperçoit que lorsqu’il doit trouver lui-même message à véhiculer, Snyder n’a rien à dire. Si : l’imagination permet de supporter la réalité. Au temps pour moi.

J’arrête là le sarcasme pour m’attacher à la structure même de l’histoire. Un mélange entre Vol Au Dessus D’un Nid De Coucous pour l’enfer de la psychiatrie 60’s et Inception pour les différents niveaux de réalité. Mais tout cela ne constitue en rien une histoire : ce ne sont qu’une série d’effets narratifs qui, cumulés, rendent le film particulièrement lourdingue.

Du coup, tout cela donne une « Coquille vide boursoufflée » (dixit le Docteur Strangelove, hors contexte)

Snyder est excellent pour adapter, pas pour créer. La morale de tout cela : il ne faut pas péter plus haut que son cul !

Fabhenry de Hautefort

5 commentaires:

screwdriver a dit…

Jaimais je n'ai pu rentrer dans ce film : je suis resté comme un con dans le cinema avec l'impression d'être en face d'un banquier travelo essayant de me caresser dans le sens du geek pour me sucer mon esprit critique.

Dr. Strangelove a dit…

Faut croire alors que j'aime bien me faire sucer mon sens critique par un banquier travelo

Anonyme a dit…

Monsieur de Hautefort devrait ouvrir un blog semblable à celui-ci. Il a une fort belle plume (ex : "on le voit verser dans un imagerie numérique steampunk, couleur reflets de flammes dans le crépuscule"). Quel talent ! Bravo Monsieur.

Dr. Strangelove a dit…

Mais qui est-ce tu cher anonyme ? M. de Hautefort aime connaître le petit nom de ses admirateurs ! Et i vou êtes gentils, il reviendra...

slu a dit…

à lire comme à écouter… toujours aussi chiant Tramber…
la biz quand même