8 janv. 2009

Planet Terror


Autre moitié du diptyque rodriguo-tarantinien Grindhouse, il en est sans conteste le pendant le plus craspec et étonnement plus accessible que Death Proof (je m'explique un peu plus loin, d'abord un petit pitch).

Pour aller vite, une expérience de l'armée tourne mal dans une petite ville et transforme presque tous les gens en zombie. Seule une poignée arrive à rester humain et vont tout faire pour survivre, mais en fait l'histoire ne nous intéresse guère.

Robert Rodriguez s'est fait visiblement plaisir et a lâché la bride. Cascades, effets spéciaux, maquillages, décors, ambiance, tout rappelle un cinéma presque perdu, que quelques défricheurs avaient lancé sur le devant de la scène (les références à Zombies de Romero sont pléthore, ne serait-ce que par la présence de Tom Savini, acteur-maquilleur sur ce même Zombies). Dans ce sens, Planet Terror s'inscrit dans le même élan nostalgico-respectueux à la Doomsday, avec pour différence certaine le sens du spectacle et du décorum que Marshall n'a pas, ou en tout cas n'a pas totalement réussi à mettre en place.

Et c'est en cela que j'utilisais en introduction le terme accessible pour qualifier ce film. Non pas qu'il soit visible par tous (je pense à ma mère, par exemple, les mecs qui explosent ou les orgies de barbaque humaine, c'est pas ce qu'elle kiffe le plus au cinéma, mais mon père risque de bien se marrer en revanche), mais Rodriguez est un réalisateur de cinéma de divertissement, un entertainer. Et ce n'est pas, en tout cas ici, une critique que je lui adresse, bien au contraire. Il fait là, comme il a toujours fait avec plus (Desperado) ou moins (Shark Boy & Lava Girl) de qualité, un cinéma spectaculaire, pour passer un bon moment d'1h30, et suffisamment bien troussé pour ne pas avoir l'impression d'avoir été pris pour un con.

Tarantino filme pour lui un cinéma cinéphile, Rodriguez filme pour le spectacle rendu sur l'écran. Deux visions complémentaires du cinéma, avec un amour visible dans les deux cas pour le cinéma, qu'importe son genre. Grindhouse, quel que soit le respect final du dogme de départ (soyons honnête, pour ça Rodriguez a été un peu plus honnête que son compère), est avant tout cela : une manière de dire ce qu'est le plaisir de faire et de regarder du cinéma.


PS à l'éditeur de mon coffret DVD : où sont les vraies bandes-annonces de faux films avec des loups-garoux femelles SS, des fait pas ci et Thanksgiving ? Seule la délirante Machette est présente, en introduction de Planet Terror. Pourtant, il me semble bien avoir vu ici ou là des images de celles-ci. N'ai-je pas le bon coffret ? N'existent-elles qu'en import ? Ont-elles seulement été diffusées au cinéma lors de la sortie des films en France ? En tout cas, une fois n'est pas coutume que l'esprit d'un film ou d'un concept ne soit pas respecté à la lettre par les éditeurs et distributeurs de ce genre de galette...

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