30 janv. 2009

Le Mexicain


Voici une comédie romantique saupoudrée de gangsters, tueurs à gage et mexicaneries, au casting prometteur en seconds rôles savoureux (JK Simmons, vu récemment dans Burn After Reading et précédemment dans les Spiderman de Sam Raimi en J. Jameson plus vrai que nature, et James Gandolfini, môssieur le boss Tony Soprano) et au duo alléchant Roberts-Pitt, réalisé par Gore Verbinski, auteur également des pirateries caraïbéennes, autant jouissives (le premier) qu'inégales (les suites).

Le Mexicain est un flingue porte-poisse, que tout le monde essaie de posséder, et avant tout une bande de malfrats dont le personnage de Brad Pitt est l'un des sous-fifres les moins doués. En parallèle, sa relation avec la miss Roberts bat de l'aile, malgré une thérapie de groupe et le couple rompt alors que la recherche du Mexicain devait être le dernier travail de Brad pour les malfrats.

La comédie romantique est un art délicat et subtil, et n'est pas bonne comédie romantique qui veut. Rajoutez en plus les éléments sus-cités dans mon premier paragraphe, et cela devient casse-gueule. Et bien, Gore Verbinski s'est globalement cassé la gueule. La quête du flingue est longuette, sans intérêt, aux rebondissements trop nombreux et trop factices et Brad Pitt cabotine tant bien que mal (il est bien en-dessous dans ce film, la vacuité des parties du scénario le concernant en sont largement fautives) dans une absence quasi-totale de rythme et de qualité durant toute les scènes mexicaines.

Les deux têtes d'affiche étant quasi séparées les 3/4 du film, on espère un happy end haut en couleur, à la hauteur de la stature des deux acteurs. Mais non, leurs scénes au Mexique, ensemble, sont à l'image, des scènes de Brad Pitt seul, ennuyeuses et vides. Et pourrait-on m'expliquer l'intérêt d'afficher la dernière image du film sur son affiche ?

Julia Roberts est beaucoup plus chanceuse. Son duo avec James Gandolfini en tueur à gage gay, confident objectif et avisé de son otage, est touchant, drôle, attachant. Et le sieur Gandolfini crève l'écran : tout son jeu est juste (et pourtant, quel rôle casse-gueule !), sans fausse note. On en vient à regretter que le film ne reste pas 1h30 sur ce couple improbable mais loin de beaucoup de lieux communs, avec des dialogues justes, sans esbroufe et des sentiments sincères, évitant ainsi avec simplicité et intelligence bien des clichés hollywoodiens. Étonnant, pour film qui passe le reste du temps à les aligner (les mexicains devraient porter plainte pour diffamation) et à n'avoir ni point de vue ni souffle. J'allais oublié une petite chose : mention spéciale à JK Simmons pour sa blonde et improbable houppette...

Pas un navet, non, mais juste un film pas indispensable et trop souvent ennuyeux, qui mériterait qu'on lui ôtât toute cette histoire de flingue dont finalement tout le monde se fout, et se serait mieux porté de devenir un vrai film sur la jolie histoire entre James Gandolfini et Julia Roberts. Certes, cela n'aurait eu plus grand chose à voir avec l'idée de départ du film, mais cela aurait été sûrement beaucoup plus réussi.

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