Parce qu'Anton Corbijn s'est attaché avant tout à raconter l'histoire d'un homme plutôt que d'iconiser un parcours artistique, Control réussit là où la plupart des biopic se plantent.
On pourra peut-être me rétorquer qu'à l'inverse d'un Johnny Cash, d'un Ray Charles ou d'une Edith Piaf, Ian Curtis a eu une carrière éclair. Mais je ne pense pas que cela soit si important. En optant pour le noir et blanc (illustrant l'ennui ambiant qui règne dans cette banlieue de Manchester, mais aussi la profonde dualité du personnage), en cadrant à merveille tout autant ses plans de transition que ses séquences plus narratives (Corbijn n'est pas photographe pour rien), en n'apposant jamais un regard sensationnaliste sur son personnage (sa maladie ne se transforme jamais en chemin de croix à l'écran), Corbijn nous offre, pour son premier long-métrage, une histoire profondément humaine.
Jamais romantique ni nostalgique, mais plutôt lucide et magnifié par l'interprétation de Sam Riley, ce Control est bien loin des canons hollywoodiens bipopic-esques, ce qui fait sa force, et ce qui fera sans nul doute sa longévité. Et gageons aussi qu'il n'est pas nécessaire de connaître grand chose à Joy Division pour aimer le film, ce qui est peut-être, au final, l'une des plus grandes qualités de Control.
1 commentaire:
t'es au poil mon pote à la compote! j'ai envie de le revoir du coup***
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