Voilà typiquement le genre de film pourri par avance par le buzz. Annoncé déjà chef d'oeuvresque alors même qu'à peine 3 minutes avaient été tournées et vendu comme LA séquelle d'Alien, il était quasiment impossible qu'à la sortie de la dite péloche le soufflé ne retombât pas. Pas xénomorphophile intégriste, me méfiant de plus en plus du buzz, j'avais l'avantage certain de ne pas attendre grand chose, bien qu'agréablement intrigué par la qualité des images présentées par les teasers.
Oui, Prometheus n'est pas un chef d’œuvre, et oui il n'est assurément pas non plus la préquelle d'Alien tant fantasmée (tout en s'y référant largement). Loin d'un scénario exempt de défauts (deux trois ficelles un peu grosses et le personnage de Theron, intriguant au demeurant, aurait gagné à être un peu plus étoffé), Prometheus est pourtant un très bon film de SF. Rare film depuis Avatar à avoir su utiliser cinématographiquement la 3D (quelles séquences holographiques), Ridley Scott nous offre un spectacle visuel sans fausse note, une vraie intensité qui va crescendo, porté par un casting 4 étoiles (et particulièrement Fassbender et Theron) et une séquence hallucinante d'auto-césarienne qui restera, sans nul doute.
Alors oui, je me contente du fait que Prometheus soit juste un très beau film de SF parce que ce genre de film est plutôt rare. Et finalement, sans nier pour autant le cousinage évident entre Alien et celui-ci, faut-il véritablement que l'un explique l'autre ? Espérons dès lors que pour un possible deuxième volet Ridley Scott développe une mythologie SF libérée du poids des xénomorphes, car Alien sous le vernis de la SF est avant tout un immense film de terreur. Et Prometheus, dans sa forme et ses intentions, en est le négatif : faire de la vraie SF tout en hésitant pas à provoquer de la terreur.
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