7 juin 2010

Dark Angel, saison 2


La seconde saison de Dark Angel démarre sur la même lancée que la première saison. Malgré la destruction de Manticore 2.0 (la première mouture étant détruite à la fin de la première saison) dans les deux premiers épisodes et la libération de créatures toutes plus transgéniques les unes que les autres, la série peine à décoller vraiment et reste sur un rythme de croisière pas désagréable mais peu original pendant près de 14 épisodes (les 2/3 de la saison), chaque épisode étant globalement brodé à partir du même canevas, à savoir Max qui doit sauver un évadé de Manticore. Deux ou trois épisodes sortent du lot de part la nature du transgénique de la semaine (ép. 10, Brainiac) ou par le contexte (dans ce cas-ci, Halloween, avec l'ép. 5, Boo). Qui plus est, deux nouveaux personnages, Joshua et Alec (jumeau d'un X-5 psychopathe rencontré dans la saison 1), sont parachutés comme side-kick de Max de manière un peu cavalière, une manière peu discrète de relancer une dynamique.

Pourtant, ces deux personnages seront bien traités par la suite, devenant bien plus que des faire-valoir, s'étoffant véritablement et devenant attachants et aussi importants au maintien de l'intérêt de la série que Max et le Veilleur, et l'on peut saluer les scénaristes pour n'être pas tombé dans le piège du side-kick à la mords-moi-le-nœud assez rapidement, piège qui aurait achever la série sans aucun doute. Le grand méchant de la saison 2, Ames White, détrone haut la main Lydecker (qui disparaît rapidement, sans qu'on sache vraiment s'il est mort ou non) et Mme X (qui meurt dès le premier épisode) question talent d'ordure sadique. De plus, l'arrivée d'Ira Steven Behr (que les trekkies connaissent bien pour son travail dans Star Trek : TNG et Star Trek : DS9) en tant que consulting producer en cours de saison va apporter un vrai reboot à cette deuxième saison. Et avec le très fun et léger Fugheddaboudit (ép. 15), la série se lance enfin, avec force mythologie entre secte eugéniste (le Culte de la Procréation, the Breeding Cult en VO) aux sombres desseins et contexte socio-politique trouble, où il est bon de se trouver des sorcières à bruler. Exit les pistes un peu fumeuses entre barbouzes sud-afs surboostés et groupes clandestins d'opposition, la fin de la série se précisant, elle s'est ainsi recentrée sur un véritable fil conducteur, et plus seulement le sauvetage de la semaine, et se donne un rythme et une densité dramatique, sans pour autant changer quoique ce soit question casting et reprenant les rares éléments mythologiques qui parsèment les deux premiers tiers de cette seconde saison, qui va amener à l'énorme et superbe épisode final.

Épisode final qui à ce jour est l'unique réalisation de James Cameron pour la télévision, et l'unique incursion dans sa série depuis les scénarios des deux premiers épisodes de la série. Et force est de constater qu'il lui a donné un final digne de ce nom (1h30) à sa série et que Freak Nation est tout bonnement l'un des meilleurs épisodes de séries qu'il m'ait été donner de voir. Emotion, action (la scène de castagne est ahurissante, et Cameron se fait un petit plaisir en filmant Max et son adversaire se foutre sur la gueule comme des catcheuses, les cordes en moins et le béton en plus), réflexion et scènes chocs (le transgénique crucifié et brulé sur une croix en X), Cameron clôt ainsi sa série par une grande claque et un plan final façon Iwo Jima, où les transgéniques plantent un superbe drapeau sur Terminal City, qui impose l'existence des transgéniques à la face du monde, coming out à la fois plein d'espoir et de craintes pour l'avenir.

Si l'on ne peut qu'être frustré par le fait que la série se soit arrêtée après un tel épisode, force est de constater que le dernier tiers de cette ultime saison surclasse qualitativement largement tout le reste de la série, et qu'on ne peut que se réjouir de cet arc final, surtout quand on nous offre un tel series finale. Même si, nous, pauvres téléspectateurs, il ne nous reste que notre imagination pour envisager ce que deux ou trois saisons de plus auraient donné, entre la recherche du Père (The Sandman, à l'origine de toutes les créatures de Manticore), la toile du Culte de la procréation s'étendant aux plus hautes sphères et ne cherchant que la guerre civile avec les transgéniques de Manticore, les débuts de Terminal City comme nation et entité politique et enfin la révélation d'une mission quasi messianique pour Max...

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