25 févr. 2010

Hero Corp, saison 1


Une série française comique sur des super-héros ? Ca sent le sujet casse-gueule. Qui plus est quand on s'appelle Simon Astier, qu'on est le frère du créateur de Kaamelott et que la comparaison va irrémédiablement se faire.

John (Simon Astier, au centre) vient d'apprendre la mort de sa tante, qu'il n'a pas vu depuis près de 10 ans et qui l'a élevé enfant. Il vient donc l'enterrer et se retrouve dans un village étrange, aux mœurs et coutumes plus que singulières (surtout avec les étrangers), et surtout dans le trou du cul du monde. Il se trouve que l'ensemble, ou presque, des habitants de ce village sont des super-héros à la retraite, aux pouvoirs défaillants et au moral plutôt en berne. Il semble que John ait un rôle à jouer, surtout que se profile à l'horizon un grand danger...

Pour évacuer tout de suite la comparaison avec Kaamelott, le lien de parenté est assez évident, que ce soit en terme d'acteurs ou surtout de dialogues, où l'on retrouve l'art de la vanne et de l'absurde langagier. Mais Hero Corp ne souffre guère de cette comparaison. Simon Astier (créateur, réalisateur et scénariste sur l'ensemble de la série) pose dès cette première saison l'univers d'Hero Corp, en développant le fil rouge qu'est la découverte de John du monde d'où il vient et dont il fait partie. En 15 épisodes de 26 minutes, la série démontre que son créateur semble savoir où aller, distillant ça et là des éléments dramatiques ou quelques mystères qui alimenteront la seconde saison.

De plus, la faune du village (et des alentours, avec les raies des bois et les bergers s'exprimant en rotant) est assez croustillante et les pouvoirs pécraves alimentent le ressort comique de la saison. Entre l'ex-avocat qui se raidit au moindre mensonge, le fils du maire rongé par la soif de pouvoir, Mental qui persuade ses victimes à condition qu'elles soient d'accord, la rivalité du boulanger et du patron du bistrot (sur le fait de savoir qui du feu ou de la glace) est supérieur), et ceux qu'on aperçoit au détour d'un épisode, dont l'inénarrable Captain Sport Extrèmes, les super-héros semblent être croqués du coté de la parodie. Il ont en plus tous un prénom anglophone, mais toujours prononcé à la frenchie (Mike devient Mique). Pourtant, on sent qu'il y a un vrai respect (sans déférence geek) de l'univers super-héros, par le visuel du générique (grande référence également à la série US Heroes) mais aussi par la quête de John.

Visuellement cette première saison tient la route et Simon Astier compense un léger manque de moyen avec intelligence et humour, et très peu d'effets spéciaux, ce qui renforcent leur portée quand il y en a. L'effet feuilleton fonctionne à plein et l'on se prend à avoir très envie de savoir la suite à la fin de chaque épisode. Enfin, une série française qui ose un peu d'originalité avec humour et dramaturgie. Seuls quelques acteurs paraissent un peu en-dessous et gâchent parfois le plaisir.

Humour, action, suspens, amour et un final étonnant, en voilà une série française qu'elle est bien. Il serait en tout cas bien dommage de bouder son plaisir, tant la volonté de Simon Astier de faire une série qui tient la route transpire à l'écran et efface les quelques scories et défauts de cette première saison.

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