Avant de vomir une quelconque bile sur un film, avant de la qualifier de croute, navet, daube ou autre métaphore culinaire (ou pas, il convient de regarder, du début à la fin, le film en question, et ce malgré (ou à cause) des a priori négatifs. Parfois, ils se révèlent justes (comme là, ici ou encore là), parfois ils deviennent négatifs après des années en très bon termes, plus rarement c'est moins pire que ce qu'on aurait pu penser. Twilight est dans ce rare cas de figure.
Je vais cependant tout de suite lever l'ambigüité quant à mes intentions. Non, je ne ferai pas le dithyrambe de ce film, pas plus que je ne le dessouderai. J'ai vu ce film, persuadé de regarder une bonne croute. J'en suis ressorti plus mitigé, tout simplement.
Avant toute chose, Twilight est un film de vampire raté. Ce n'est pas que les suceurs de sang puissent vivre en plein jour (voire même en plein soleil, sauf qu'ils brillent plus qu'un costume de Gary Glitter et que c'est bien trop voyant), car je ne vois pas ce qui empêche un auteur ou un scénariste de modifier le mythe autant qu'il le souhaite. C'est juste que ça ne fonctionne pas. Un peu trop cliché mais pourtant sans réels traits distinctifs, manquant assurément de charisme (Pattinson joue moins bien qu'une endive, désolé les filles, et ses collègues dentus ne sont pas mieux), voilà peut-être bien les vampires les moins réussis et les moins intéressants de l'histoire du cinéma. De plus la réalisation est dans les parties "action" (c'est pas non plus du Michael Bay, d'où les guillemets) absolument affreuse, clichesque, clipesque, brouillonne et illisible. Bien que l'idée soit bonne, la scène de la partie de baseball sous l'orage, pour masquer le boucan que font les vampires Cullen lorsqu'ils jouent, est en cela symptomatique, car les bonnes idées dont la découverte de cette drôle de famille par le truchement d'un jeu comme le baseball sont gâchés par de vilains effets de style et de caméra, et que l'arrivée ridicule des "méchants" vampires (on a vu sacrément mieux question bad guys) et la confrontation avec les Cullen (les positions x-menesque, voire dragonball-zedesques) finit d'achever.
Mais pourtant, un autre film, celui-ci bien plus réussi, sobre et attachant, existe autour du film de vampire que Twilight est sensé être. Cette partie du film (les 40 premières minutes ne sont presque que ça) est un chronique adolescente plutôt juste et touchante. Kristen Stewart (LA vraie révélation du film, et elle fait presque oublier à elle seule l'indigence de la quasi-totalité du reste du casting) y joue Bella, une ado discrète et maladroite, mais ni la moche de service, ni la bombasse du lycée, plutôt une lycéenne girl next door comme il y en a plein, ni à part ni ultra intégrée, pas spécialement à l'aise avec les garçons mais pas à coté de la plaque non plus. Elle est loin d'être prude, ou chaste, et il est évident (et la Miss Stewart le joue à merveille, quels regards...) que l'arrivée d'Edward le vampire lui chauffe clairement les hormones. La relation père-fille est plutôt juste également, ne versant ni dans le conflit ouvert ni dans le copain-copine œdipien. Là, à l'inverse des séquences vampire, la réalisation est sobre et réussit avec les ados là où elle se plante en en faisant des caisses avec les vampires.
Le vrai problème de ce film semble finalement son histoire, trop bancale, qui nous vend de la romance vampirique souvent cucul (la séquence du piano au clair de lune) là où l'élément vampirique devait être un pretexte plus qu'un argument pour traiter de l'adolescence. Mais ça, Joss Whedon l'avait fait bien avant, et avec quel talent, sur sa série Buffy... Finalement, la séquence la plus juste mêlant adolescence et vampire est le rêve de Bella, pourtant cliché (un peu de flou, de rouge, de lascivité) mais tellement juste (c'est un rêve, alors le cliché a droit de cité) dans le fantasme, l'attirance à la fois sexuelle et morbide qu'éprouve Bella pour Edward. C'est finalement l'une des seules fois, dans le film, où, chez un vampire, le rapport entre sexe, nourriture et mort est explicitement posé. Ce qui fait un peu léger, je vous l'accorde, pour un soi-disant film de vampires.
Reste donc un film déséquilibré, capable du bon et du juste comme du nul et du ridicule (le sourire ultrabright de Jacob), se regardant avec intérêt dans son premier tiers, puis alternant entre l'ennui, le kitsch, et au détour d'une scène, quelques réussites, toutes en rapport avec l'aspect teen-movie du film (l'arrivée de Bella et d'Edward au lycée, officialisant leur liaison). Quelques ellipses et quelques capillotractations n'aident pas non plus à la lisibilité. Pas un navet, non, ne serait-ce que pour l'aspect teen-movie bien torché, mais loin de mériter l'engouement et le buzz autour de lui.
Je vais cependant tout de suite lever l'ambigüité quant à mes intentions. Non, je ne ferai pas le dithyrambe de ce film, pas plus que je ne le dessouderai. J'ai vu ce film, persuadé de regarder une bonne croute. J'en suis ressorti plus mitigé, tout simplement.
Avant toute chose, Twilight est un film de vampire raté. Ce n'est pas que les suceurs de sang puissent vivre en plein jour (voire même en plein soleil, sauf qu'ils brillent plus qu'un costume de Gary Glitter et que c'est bien trop voyant), car je ne vois pas ce qui empêche un auteur ou un scénariste de modifier le mythe autant qu'il le souhaite. C'est juste que ça ne fonctionne pas. Un peu trop cliché mais pourtant sans réels traits distinctifs, manquant assurément de charisme (Pattinson joue moins bien qu'une endive, désolé les filles, et ses collègues dentus ne sont pas mieux), voilà peut-être bien les vampires les moins réussis et les moins intéressants de l'histoire du cinéma. De plus la réalisation est dans les parties "action" (c'est pas non plus du Michael Bay, d'où les guillemets) absolument affreuse, clichesque, clipesque, brouillonne et illisible. Bien que l'idée soit bonne, la scène de la partie de baseball sous l'orage, pour masquer le boucan que font les vampires Cullen lorsqu'ils jouent, est en cela symptomatique, car les bonnes idées dont la découverte de cette drôle de famille par le truchement d'un jeu comme le baseball sont gâchés par de vilains effets de style et de caméra, et que l'arrivée ridicule des "méchants" vampires (on a vu sacrément mieux question bad guys) et la confrontation avec les Cullen (les positions x-menesque, voire dragonball-zedesques) finit d'achever.
Mais pourtant, un autre film, celui-ci bien plus réussi, sobre et attachant, existe autour du film de vampire que Twilight est sensé être. Cette partie du film (les 40 premières minutes ne sont presque que ça) est un chronique adolescente plutôt juste et touchante. Kristen Stewart (LA vraie révélation du film, et elle fait presque oublier à elle seule l'indigence de la quasi-totalité du reste du casting) y joue Bella, une ado discrète et maladroite, mais ni la moche de service, ni la bombasse du lycée, plutôt une lycéenne girl next door comme il y en a plein, ni à part ni ultra intégrée, pas spécialement à l'aise avec les garçons mais pas à coté de la plaque non plus. Elle est loin d'être prude, ou chaste, et il est évident (et la Miss Stewart le joue à merveille, quels regards...) que l'arrivée d'Edward le vampire lui chauffe clairement les hormones. La relation père-fille est plutôt juste également, ne versant ni dans le conflit ouvert ni dans le copain-copine œdipien. Là, à l'inverse des séquences vampire, la réalisation est sobre et réussit avec les ados là où elle se plante en en faisant des caisses avec les vampires.
Le vrai problème de ce film semble finalement son histoire, trop bancale, qui nous vend de la romance vampirique souvent cucul (la séquence du piano au clair de lune) là où l'élément vampirique devait être un pretexte plus qu'un argument pour traiter de l'adolescence. Mais ça, Joss Whedon l'avait fait bien avant, et avec quel talent, sur sa série Buffy... Finalement, la séquence la plus juste mêlant adolescence et vampire est le rêve de Bella, pourtant cliché (un peu de flou, de rouge, de lascivité) mais tellement juste (c'est un rêve, alors le cliché a droit de cité) dans le fantasme, l'attirance à la fois sexuelle et morbide qu'éprouve Bella pour Edward. C'est finalement l'une des seules fois, dans le film, où, chez un vampire, le rapport entre sexe, nourriture et mort est explicitement posé. Ce qui fait un peu léger, je vous l'accorde, pour un soi-disant film de vampires.
Reste donc un film déséquilibré, capable du bon et du juste comme du nul et du ridicule (le sourire ultrabright de Jacob), se regardant avec intérêt dans son premier tiers, puis alternant entre l'ennui, le kitsch, et au détour d'une scène, quelques réussites, toutes en rapport avec l'aspect teen-movie du film (l'arrivée de Bella et d'Edward au lycée, officialisant leur liaison). Quelques ellipses et quelques capillotractations n'aident pas non plus à la lisibilité. Pas un navet, non, ne serait-ce que pour l'aspect teen-movie bien torché, mais loin de mériter l'engouement et le buzz autour de lui.
3 commentaires:
Ton article est très juste.
(les Cullen sont des goules pas des vampires)
il manque juste cette vidéo à ton article ^^
Le truc avec ce film c'est que c'est pas un nanar, c'est simplement un film visant un public de filles entre 12 et 17 ans.
Ahhh ! Bah... Une film de filles. Beur !
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