13 août 2013

A Scanner Darkly


Philip K. Dick est peut-être bien l'un des auteurs de SF préféré d'Hollywood (au moins une dizaine de films tirés principalement de ses nouvelles), et on ne compte plus les références et influences plus ou moins marquées dans tel ou tel péloche. Ce qui est, pour rester sur les adaptations, au demeurant plutôt étonnant si l'on considère qu'une bonne partie de ses romans reste d'un accès pas si simple (filez Ubik à un profane...). Mettons tout de même un bémol sur cette affirmation en ce qui concerne les nouvelles, plus accessibles tout en restant très dickiennes, dont des films comme Total Recall (dois-je préciser que je parle bien du Verhoeven), Planète Hurlante et Minority Report (même si la fin...) en sont les meilleurs exemples.

Tout ça, au final, pour introduire l'adaptation de Substance Mort (A Scanner Darkly, donc, en VO) par le touche-à-tout Richard Linklater. Où l'on découvre, quand on veut adapter du Dick, que le roman est définitivement plus casse-gueule que la nouvelle. Et si la rotoscopie sied parfaitement aux visions hallucinées des protagonistes (excellente séquence d'ouverture), si le casting est impeccable (ou presque, Downey Jr. en fait tout de même un peu trop), si l'esprit du livre, la narration, les faux-semblants, la perte de repères, la folie qui s'insinue, si tout cela n'en fait pas la plus honteuse des adaptations dickiennes, loin s'en faut, je me donne le droit de bouder quelque peu mon plaisir.

A Scanner Darkly est ennuyeux, sans pour autant se planter, manquant de rythme, ou en tout cas ne réussissant pas à retranscrire la torpeur pesante du livre, avec cependant un emballage formel adéquat et bien pensé. Linklater nous offre un film ni-ni, ni raté, ni réussi, ni pénible, ni emballant. Oubliable mais pas honteux. Mais oubliable tout de même.

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