Rétrospective intime et
absolument pas chronologique qui me voit réévaluer des objets
cinématographiques de l'époque où je formais mon appétence pour le
cinéma, on retrouve ainsi sous l'intitulé "Mes glorieuses 90's" ces films
vus approximativement entre 1989 et 1999, 90's symboliques qui me
verront construire ma cinéphagie, mon goût et mon sens critique, par le
truchement des premières lectures de Mad Movies, de conseils paternels
(bien avisés), de fréquentation assidue (pour tout et n'importe quoi) des cinémas de Montluçon (03) et
particulièrement le défunt Cinémonde, de location sporadique de VHS, de
Cinéma de Minuit et autres Cinéma de Quartier...
Je ne vous rappelerai pas ce qu'à l'aune de mon adolescence Kevin Costner représentait pour moi (cf. Bodyguard). Au delà du fameux plan embarqué de la flèche, de l'inventivité McGyver-esque trop cool du personnage de Morgan Freeman et du tube so 90's de Bryan Adams, ce Robin des Bois est avant tout ma première rencontre avec celui qui deviendra l'une de mes trognes de cinéma préférées : Alan Rickman. Plutôt flippant pour mes jeunes yeux, il m'inspira un certain dégout. Comme souvent lors de l'enfance, j'avais tendance à confondre acteur et personnage et ainsi que pour Luke Skywalker et Darth Vader, la sagesse de l'âge me permit de séparer le bon grain de l'ivraie.
Et ce que je peux vous dire aujourd'hui c'est que de ce Robin des Bois sans collant il ne reste bien que la prestation de Rickman. Bonne soupe à la croûte hollywoodienne, on assiste ainsi à un mélange improbable entre l'Agence Tout Risque (l'entrainement des villageois, typiquement A-Team), les Visiteurs (de trop nombreux gros plans semblent porter la patte de Poiré) et l'Arme Fatale (le fun en moins), avec un zeste de village d'Ewoks et une bonne dose d'anachronismes hollywoodiens de tous les instants (mais que vient faire la tapisserie de Bayeux dans le générique d'ouverture ?). Entre humour lourdingue, personnages stéréotypés, sans compter les révélations familiales du dernier acte (le frére de Robin, la mère du shérif), voilà un film qui pourrait ainsi servir de mètre étalon de la croûte hollywoodienne façon 90's. On trouvera quelques bien petites satisfactions en la présence de Michael Wincott dans son éternel second rôle de salaud, la prestation outrancière de Rickman (seule réussite réelle du film) et dans l'ambiance gothico-craspec de la tanière de la sorcière (toujours aussi repoussante celle-là d'ailleurs).
Morgan Freeman trouvera là le rôle de vieux sage qui lui paiera tous ses impôts pour la suite de sa carrière. Mary Elisabeth Mastrantonio sera pour la dernière fois au sommet de l'affiche et du box-office. Les deux Kevin se diront le temps d'un film encore qu'ils sont les rois d'Hollywood. Et Mel Brooks s'en moquera allégrement en 93. Bilan bien maigre (sauf peut-être pour Brooks) au final pour l'un des mega succés de 1991. Fait pas bon vieillir, hein ?
1 commentaire:
je sais même pas si je l'ai vu oO. En fait je cherche un film semblable mais je crois que c'est Lancelot... jme souviens juste d'une scène où le héros chenapan doit passer un parcours du combattant pour gagner un baiser de la reine gueneviève, arthur étant sûr que personne n'y arrivera.
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