Il fut un temps pas si lointain où j'avais tôt fait de qualifier ce Disney sorti en 1985 de dernier vrai grand dessin animé sorti des usines à rêve de Tonton Walt, tout ce qui venait ensuite n'étant pour moi que vilaine soupe sur-assistée par ordinateur, sur-dégoulinant de chansons sirupeuses et boursoufflé de politiquement correct.
Mais qu'on le veuille ou non, il est jugement que le temps et les évènements de la vie vous obligent à reconsidérer. Et dans ce cas-ci, cela vient par une demoiselle de trois ans et demi qui s'envoie joyeusement depuis une bonne année une grande partie de l'œuvre de la firme de Burbank. Et force est de constater que les 20 dernières années sont loin d'être honteuses pour Disney. Et que Taram est loin d'être le film que j'avais en mémoire, comme une utopie prise à bras le corps et que le réel se fait un malin plaisir à nous renvoyer les scories dans la gueule.
Ils ont pourtant, pendant 12 ans de développement, tout fait pour sortir des carcans de Tonton Walt : pas de chansons ni de passages chantés au cours du film et une adaptation d'un univers d'heroïc fantasy, moins conte de fée, un peu plus sombre. Et vu le four à la sortie, Disney n'a rien fait pour valoriser depuis ce film. Alors oui, The Black Cauldron (en VO) est le film maudit de Disney, mais pas vraiment le chef d'oeuvre maudit que j'encensais jadis.
Plutôt faiblard dans son intrigue et ses ressorts scénaristiques (à part Gurki, les faire-valoir, à commencer par le ménestrel, sont ratés), son animation est également en dents de scie, le cul entre les chaise du style crayonné des Reitherman (Merlin l'Enchanteur, les 101 Dalmatiens, Bernard et Bianca...), de l'envie de se détacher de cet âge d'or (tout en étant écrasé par celui-ci) et des innovations et expérimentations visuelles que l'outil informatique commence à offrir. On passe ainsi de quelques détails des paysages réussis (les reflets des étangs possèdent un réalisme bluffant) à des séquences de poursuites où la gestion du relief et du mouvement ne sont pas dignes du standing Disney.
Et si l'on ne peut nier l'aura du Seigneur des Ténèbres (un grand méchant Disney à mon avis, avec Cruella, Jafar, La Reine et un ou deux autres), s'il faut saluer le réveil et la marche de l'armée des squelettes et enfin cette tentative d'échapper aux carcans de Disney, force est de constater que les tentatives plastiques ne masquent guère le manque de rythme global du long métrage, les lacunes d'un scénario trop léger et des personnages trop peu étoffés. Et on lui préfèrera sans souci son successeur chronologique, Basil Détective Privé, pourtant moins riche visuellement, plus classique dans son histoire, moins audacieux aussi (même si l'audace de Taram est souvent à coté de la plaque) mais plus enlevé, plus rythmé. Plus Disney peut-être aussi.
Taram et le Chaudron Magique ? De la réconciliation de votre serviteur avec Disney par une démarche de désamour objectif...
Mais qu'on le veuille ou non, il est jugement que le temps et les évènements de la vie vous obligent à reconsidérer. Et dans ce cas-ci, cela vient par une demoiselle de trois ans et demi qui s'envoie joyeusement depuis une bonne année une grande partie de l'œuvre de la firme de Burbank. Et force est de constater que les 20 dernières années sont loin d'être honteuses pour Disney. Et que Taram est loin d'être le film que j'avais en mémoire, comme une utopie prise à bras le corps et que le réel se fait un malin plaisir à nous renvoyer les scories dans la gueule.
Ils ont pourtant, pendant 12 ans de développement, tout fait pour sortir des carcans de Tonton Walt : pas de chansons ni de passages chantés au cours du film et une adaptation d'un univers d'heroïc fantasy, moins conte de fée, un peu plus sombre. Et vu le four à la sortie, Disney n'a rien fait pour valoriser depuis ce film. Alors oui, The Black Cauldron (en VO) est le film maudit de Disney, mais pas vraiment le chef d'oeuvre maudit que j'encensais jadis.
Plutôt faiblard dans son intrigue et ses ressorts scénaristiques (à part Gurki, les faire-valoir, à commencer par le ménestrel, sont ratés), son animation est également en dents de scie, le cul entre les chaise du style crayonné des Reitherman (Merlin l'Enchanteur, les 101 Dalmatiens, Bernard et Bianca...), de l'envie de se détacher de cet âge d'or (tout en étant écrasé par celui-ci) et des innovations et expérimentations visuelles que l'outil informatique commence à offrir. On passe ainsi de quelques détails des paysages réussis (les reflets des étangs possèdent un réalisme bluffant) à des séquences de poursuites où la gestion du relief et du mouvement ne sont pas dignes du standing Disney.
Et si l'on ne peut nier l'aura du Seigneur des Ténèbres (un grand méchant Disney à mon avis, avec Cruella, Jafar, La Reine et un ou deux autres), s'il faut saluer le réveil et la marche de l'armée des squelettes et enfin cette tentative d'échapper aux carcans de Disney, force est de constater que les tentatives plastiques ne masquent guère le manque de rythme global du long métrage, les lacunes d'un scénario trop léger et des personnages trop peu étoffés. Et on lui préfèrera sans souci son successeur chronologique, Basil Détective Privé, pourtant moins riche visuellement, plus classique dans son histoire, moins audacieux aussi (même si l'audace de Taram est souvent à coté de la plaque) mais plus enlevé, plus rythmé. Plus Disney peut-être aussi.
Taram et le Chaudron Magique ? De la réconciliation de votre serviteur avec Disney par une démarche de désamour objectif...
8 commentaires:
Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai l'impression, à la lecture de ce blog, de me sentir comme à la fin d'un film de Cédric Klapisch...
Allez vieux Strangelove, on a apprivoisé l'enfant qui était en nous. Il est dompté, mais pas malheureux. Les bonheurs passés sont gages de notre sérénité d'adulte.
Il suffit ! Le désamour des uns ferait le réamour des autres ? Mais que nenni !
Walt Disney, c'est mort ! Il fait la poche aux minots (Merci Renaud !)
Que dire face à Pixar ?
Taram, c'était de l'aventure, de l'amour, un petit cochon et une bestiole super sympa sans être mièvre !
Quand même, c'était un film qui respectait les enfants. Depuis, Disney ne le fait plus. Il n'y a que Pixar qui a pris le relais, dans cette World Company cynique, pour faire de belles choses...
Alors : Vive Blanche Neige, Vive Alice, Vive Taram, et mort à Mulan !
Yep. Mais Aladdin, c'est vachement bien, Lilo et Stitch, c'est pas ridicule, la Planète au Trésor a visuellement la classe et un vrai souffle épique.
Et chez Pixar, Cars c'est un peu réac, non ?
Et se réconcilier, c'est aussi être à même de critiquer...
Merde, je devient klapischien...
La planète au trésor : ha ha ha ha ha ha ha ha ha ha ha ha !!! Hu...
Lilo et Stitch : ha ha ha ha ha ha ha !!!!!
Sacré Strangelove ! Faudra un jour que je comprenne ce qui te rend cohérent...
Vive Aladdin ! C'est vrai... Et c'est vrai : Cars, c'est de la merde en parpaings.
Mais lequel des derniers Disneys (voire même des premiers) a la puissance visuelle, l'emotion et le rentre-dedans d'un Wall-E ? Ou même, dans une moindre mesure, d'un Là-haut...
Et puis, hein, avoir des enfants, ça fait réfléchir. D'ado tu deviens père. Etc.
Fini le crack, l'héro et toutes ces conneries ! J'écoute de la musique à trois accords avec un plaisir coupable mais un ostensible détachement. Je regarde Taram d'un oeil d'expert comptable.
C'est de ta faute, t'avais qu'à pas partir faire de la basse à Lugdunum.
Le sang neuf portant au casque et les ambitions des jeunes loups de chez Disney (Tim Burton inclues) ayant tout de la présomption mégalomane, on annonça le 25ème Long-Métrage Animé de la firme burbankaise comme le retour au faste SleepingBeautyque, à la magie PeterPaneuse, au foisonnement technique JungleBookesque, rehaussé de folle technologie (le computer remplaçant parfois le pinceau !). On l’annonça bien tôt d’ailleurs puisque le développement et la post-prod prirent presque 7 ans (et les millions de $ qui vont avec) pour finalement confirmer le vieux proverbe à base de montagne (même chauve !) et de souris.
Car que dire de Taram ?
Sinon que son script héroïc-fantasy sommaire et peu homogène -lorgnant paresseusement autant vers Tolkien que The Sword and the Stone-, son animation inégale (avait-on perdu la clé du local d’étalonnage ?), sa faiblesse dans l’écriture des caractères (le plus fade villain de l’Histoire WD !), la parfaite confusion, ennuyeuse de surcroît, qu’il distille,… en font l’un des plus faiblards Grand Classique, ratant spectaculairement son côche.
Mu, honorablement toutefois, par la même et fraîche volonté que La Foire des Ténèbres à rajeunir la licence et faire du dark et du scary (Return to Oz leur étant à ce titre supérieur !), le film décrocha le 1er PG pour dessin animé de la maison Mickey, ce qui compliqua son exploitation (un bouillon de 20.000.000 de $). La traversée du désert était en marche et seule la multiplication des firmes (la sacrificielle Silver Screen Partner II, la Touchstone parfois renfloueuse (Splash) qui alla jusqu’à produire Scorsese (La Couleur de l’Argent)), évita –de toute justesse !- le définitif naufrage…
... jusqu’à l’arrivée d’Arielle (Little Mermaid) puis de la Belle (Beauty and the Beast), à l’aube de la décennie 90’s, fière et requinquée.
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