20 sept. 2010

Wayne's World


Que reste-t-il de cette comédie qui a connu un succés certain à sa sortie ? Et surtout, alors qu'elle faisait partie de mes comédies cultes au début de mon adolescence à en connaître (d'ailleurs toujours aujourd'hui) des lignes entières de dialogue, quel crédit lui accorder, au delà de la simple pâtisserie proustienne ?

Basé (comme quelques autres) sur des sketches de l'inoxydable Saturday Night Live, Wayne's World a eu du mal tout de même à dépasser ce stade et est essentiellement une succession de
sketches, liés entre eux par une vague histoire de récupération commerciale de l'émission éponyme. Mais il n'est pas spécialement question pour le film (voir les deux ou trois fins Scoubidou) de faire dans le scénario ultra fourni. Il a eu surtout la bonne idée de ne pas faire dans la parodie. Ici le rock est pris un peu au sérieux (Tia Carrere chante vraiment ce qu'elle chante, et les musiciens, même en playback, sont largement crédibles), la BO est assez honnête et ces intentions se voient à l'écran (il faut dire aussi que Penelope Spheeris, la réal, avait fait le docu The Decline of Western Civilization Part II : The Metal Years, ceci expliquant peut-être cela).

Si coté hard rock on a connu plus poilu en terme de musique, Wayne's World vieillit à mon grand étonnement plutôt bien. Quelques sketches restent de haute volée, ne serait-ce que l'introduction Bohemian Raphsody ou la rève de drague façon Garth sur le Foxey Lady de Hendrix, et le duo d'acteur Myers-Carvey fonctionne bien. On restera aussi toujours plutôt amoureux de la belle Tia Carrere (qui, je le rappelle, prête sa voix et de fort belle manière sur tous les titres d'Ultime Razzia). Enfin, coté casting, on soulignera les caméos sympathiques, du coté d'Alice Cooper (dont sa partie ne sera pas doublé en VF, ce qui reste assez rare), de Meat Loaf ou de Robert "T-1000" Patrick, et les seconds rôles savoureux, en particulier celui d'Ed "Al Bundy" O'Brien. Enfin, il faut aussi souligner (et cela avait même était un argument marketing lors de la sortie) le travail d'adaptation des dialogues en français (Chabat et Farrugia) qui, chose assez rare, arrive à garder la dynamique existante en VO et à être parfois plus drôle et inventive. Sans grande surprise, tout cela sonnera, à l'inverse, toc et sera globalement râté dans la suite de 1994

Pour répondre donc aux deux questions du début de cette chronique, il reste de Wayne's World, presque 20 ans après sa sortie, une comédie toujours assez drôle pour que je ne m'y ennuis pas et que je ris une bonne partie du film. A 12 ans, je trouvais ça génial, elle aurait été dans mon top 5 des meilleurs films de tous les temps, à n'en pas douter. J'ai vieilli, et heureusement, Wayne' World ne fait pas partie de mon top5 des meilleurs films, ou du moins des meilleures comédies de tous les temps. Mais assurément, Wayne's World est dans le top5 des meilleures madeleines cinématographiques de mon adolescence.

1 commentaire:

Fabhenry de Hautefort a dit…

C'est intéressant que tu ressortes ce film. C'est vrai qu'il a marqué une génération qui s'est mise à croire que Queen était un groupe de hard-rock (alors que ce n'est même pas un groupe de rock !)

En soi, il y a quelques moments qui sont intéressants pour des chevelus en moule-burnes des année 80-90 qui ne sont pas regardants question finesse du gag...

Je dois admettre que j'étais précisément un chevelus en moule-burnes des années 80-90. Mais pourtant, malgré l'acné, les échecs redondants avec les gonzesses et les Nuls, je n'ai pas apprécié ce film.

Je NE me suis retrouvé dans Wayne's World QUE parce qu'il valorisait les codes sociaux que dans lesquels je me reconnaissais naguère. Ce qui, en soit est sympathique.

Mais question réelle drôlerie. Et bien, comment dire ? Il est possible que pour la génération future (j'insiste sur le singulier), sont potentiel humoristique sera celui du Septième Sceau, le talent de Bergman en moins.

Certains finiront par dire que je n'ai aucun humour. Soit. Pourtant, je ne lis jamais les inrocks. Et il m'arrive de rire.

La preuve : Ha ha.

Reste au crédit de ce film Tia Carrere, qui est bonne comme un croissant frais.