Premier des trois films que Verhoeven va réaliser pour la défunte Carolco Pictures (les 3 Rambo eighties, Terminator 2 mais aussi Last Action Hero, Stargate ou dans un autre style Music Box de Costa-Gavras), il provoquera aussi sa chute avec Showgirls (couplé au four du pourtant pas si mauvais L'Ile aux Pirates de Renny Harlin avec Geena Davis), mais c'est une autre histoire.
Devenu bankable après Robocop, le barré batave nous offre ici une série B musclée, (et pas que par la présence de Schwarzie), scriptée par Dan O'Bannon (auteur du premier Alien). Adapté d'une nouvelle de Philip K. Dick, le film reste très proche des thèmes dickiens, entre scission de la réalité et délire palpable, personnalités troubles et multiples et SF déviante. Le script multiplie ainsi les chausses-trappes, les effets de manches, les remises en cause de la réalité de ce qui se passe, et si la dernière demi-heure semble nous dire que tout cela est vrai, rien ne le certifie tout à fait, au regard des éléments distillés au fur et à mesure du film (Schwarzie vit l'aventure telle que la société Rekall lui a vendu).
Verhoeven est comme un poisson dans l'eau dans cet univers d'une planète Mars paupérisée et exploitée auquel il greffe de solides scènes d'action, où l'on ne reprend guère son souffle. Sa planète rouge pue, est difforme, mal élévée mais lutte pour sa reconnaissance contre une aséptie plus encore nauséabonde. A ce titre les maquillages et effets spéciaux donnent un vrai cachet bis et pourtant pas cheap, tant certains sont encore bluffant de réalisme, comme la fameuse péripatéticienne triplement nichonnisée, le bras décharné du conducteur de taxi ou le personnage de Kuato. Mais surtout, Verhoeven réussit une grande série B, fun, craspec, qui charcle et qui ne prend surtout pas ses spectateurs pour des vaches à lait, bien que clairement commerciale, ne serait-ce que par la présence du musculeux autrichien à l'affiche.
Coté casting, on sent, avant même Last Action Hero, une certaine distance de la part de Schwarzie face à son propre cliché (et puis, en 10 ans, il est devenu un bien meilleur acteur). Avant Basic Instinct (produit aussi par Carolco), on retrouve déjà la convaincante Sharon Stone en fieffée salope. Enfin coté second rôle, comment passer à coté de l'éternel salopard qu'est l'excellent Michael Ironside qui, à coté de la série V où il jouait le mercenaire Ham Tyler, a trainé sa tronche (dommage tout de même qu'il n'est pas toujours eu la carrière à la hauteur de sa classe) dans Scanners, Top Gun, Starship Troopers, et même Sauvez Willy, et plus récemment dans l'excellent The Machinist.
Si l'on n'est clairement pas ici sur les terrains plus glissants et plus dérangeants de La Chair et le Sang, Basic Instinct ou même Hollow Man, il serait dommage de bouder son plaisir , tant Verhoeven semble toujours trouver matière à instiller son venin délicieux dans des projets même plus commerciaux. Total Recall se déguste définitivement avec toujours autant de plaisir, et la présence du furieux batave n'y est certainement pas étrangère. Car les Pays-Bas ont donné au monde trois choses merveilleuses : en 3 son fromage, en 2 Johan Cruyff et en 1 Paul Verhoeven.
Devenu bankable après Robocop, le barré batave nous offre ici une série B musclée, (et pas que par la présence de Schwarzie), scriptée par Dan O'Bannon (auteur du premier Alien). Adapté d'une nouvelle de Philip K. Dick, le film reste très proche des thèmes dickiens, entre scission de la réalité et délire palpable, personnalités troubles et multiples et SF déviante. Le script multiplie ainsi les chausses-trappes, les effets de manches, les remises en cause de la réalité de ce qui se passe, et si la dernière demi-heure semble nous dire que tout cela est vrai, rien ne le certifie tout à fait, au regard des éléments distillés au fur et à mesure du film (Schwarzie vit l'aventure telle que la société Rekall lui a vendu).
Verhoeven est comme un poisson dans l'eau dans cet univers d'une planète Mars paupérisée et exploitée auquel il greffe de solides scènes d'action, où l'on ne reprend guère son souffle. Sa planète rouge pue, est difforme, mal élévée mais lutte pour sa reconnaissance contre une aséptie plus encore nauséabonde. A ce titre les maquillages et effets spéciaux donnent un vrai cachet bis et pourtant pas cheap, tant certains sont encore bluffant de réalisme, comme la fameuse péripatéticienne triplement nichonnisée, le bras décharné du conducteur de taxi ou le personnage de Kuato. Mais surtout, Verhoeven réussit une grande série B, fun, craspec, qui charcle et qui ne prend surtout pas ses spectateurs pour des vaches à lait, bien que clairement commerciale, ne serait-ce que par la présence du musculeux autrichien à l'affiche.
Coté casting, on sent, avant même Last Action Hero, une certaine distance de la part de Schwarzie face à son propre cliché (et puis, en 10 ans, il est devenu un bien meilleur acteur). Avant Basic Instinct (produit aussi par Carolco), on retrouve déjà la convaincante Sharon Stone en fieffée salope. Enfin coté second rôle, comment passer à coté de l'éternel salopard qu'est l'excellent Michael Ironside qui, à coté de la série V où il jouait le mercenaire Ham Tyler, a trainé sa tronche (dommage tout de même qu'il n'est pas toujours eu la carrière à la hauteur de sa classe) dans Scanners, Top Gun, Starship Troopers, et même Sauvez Willy, et plus récemment dans l'excellent The Machinist.
Si l'on n'est clairement pas ici sur les terrains plus glissants et plus dérangeants de La Chair et le Sang, Basic Instinct ou même Hollow Man, il serait dommage de bouder son plaisir , tant Verhoeven semble toujours trouver matière à instiller son venin délicieux dans des projets même plus commerciaux. Total Recall se déguste définitivement avec toujours autant de plaisir, et la présence du furieux batave n'y est certainement pas étrangère. Car les Pays-Bas ont donné au monde trois choses merveilleuses : en 3 son fromage, en 2 Johan Cruyff et en 1 Paul Verhoeven.
2 commentaires:
"...et si la dernière demi-heure semble nous dire que tout cela est vrai, rien ne le certifie tout à fait, au regard des éléments distillés au fur et à mesure du film..."
Je ne suis pas d'accord avec cette assertion : il y a des séquences dans le flim qui se déroulent hors des yeux de Schwarzie. Par exemple, lorsque Michael Ironside fait semblant d'avoir des problèmes de communication radio dans sa voiture lorsqu'il poursuit Arnold.
Donc, à priori, tout est vrai.
Ou pas. Rien est moins sûr. Tout se passe tout de même exactement comme Rekall lui a dit, ce qui est troublant. Mais l'on peut tout aussi bien penser que la machination est tout aussi savoureuse, le retournement qui nous fait apparaître le personnage de Schwarzie comme un salaud est tout aussi savoureux. En fait j'aime bien les 2 possibilités.
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