Cela fait plusieurs semaines que je tergiverse sur ce film, enfin sur la chronique que je veux en faire, ne sachant par quel bout la prendre.
Ce film n'a pourtant rien du Stalker ou du Septième Sceau du film de super-héros. C'est juste une mise en abîme de l'univers, des codes du super-héros, et de ce que cela implique dans un monde "réel". Une mise en abîme, issue d'un comics de John Romita Jr. et de Mark Millar, que Matthew Vaughn (l'excellent et frontal Layer Cake, vendu faussement à l'époque comme un Snatch bis) réussit sans problème, grâce à une mise en scène efficace, un scénario solide (et validé par les auteurs du comics) et une belle brochette d'acteurs, où Nicolas Cage retrouve enfin un rôle consistant à la hauteur de ses qualités.
Réussissant habilement le grand écart entre spectacle super-héroïque (les scènes d'action ont vraiment de la gueule, en particulier l'assaut final dans le building de la mafia par Hit Girl), chronique adolescente (excellente introduction) et regard critique sur le mythe du super-héros couplé à quelques piques acerbes sur l'omnipotence de l'image, Matthew Vaughn se permet de déranger là où on ne verrait, dans un contexte cinématographique différent, que des séquences fun et décomplexées, où une gamine de 12 ans éduquée par son père à dessouder du "méchant" et à réclamer un couteau-papillon pour Noël ferait rire une salle parce que "c'est pour de faux". Mais le film arrive à nous pincer une zone du cerveau assez fortement pour nous rappeler que tout ceci pourrait être vrai, et ça perturbe mon regard de spectateur. Là où je jubilais au massacre des 88 Crazies par The Bride dans la House of Blue Leaves (Kill Bill vol.1), je ne peux m'empêcher de me dire qu'une gamine de 12 ans ne devrait pas savoir dézinguer à tout va du mafieux patibulaire, même si elle le fait avec autant de style que The Bride (à ce titre, Chloë Moretz, qui joue la Hit Girl en question, est en tout point bluffante dans son personnage, avec ce qu'il implique à la fois de légèreté et d'horreur).
Vous allez me dire :"mais alors, c'est bon, tu viens de la faire ta chronique, et ça avait pas l'air si compliqué à sortir." Certes. Mais que le film m'ait dérangé dans le bon sens du terme, passe encore, mais en tergiversant aussi longtemps sur cette chronique, j'en suis venu à repenser à la séance de cinéma. Et c'est en fait non pas le film qui me pose encore problème aujourd'hui, mais la réaction d'une partie du public à la vision du film, bouffant du pop-corn et riant à toute scène un peu rentre-dedans, sans distance aucune face au propos du film, rabattant seulement son caquet lors d'une terrible scène de torture. Oui, ce manque de distance chez ces spectateurs, cette recherche de fun à tout crin dans la violence graphique alors que la justice façon super-héros peut rapidement sentir le rance façon vert-de-gris, cela m'a dérangé, car là est l'un des propos du film. Si je ne peux exiger de quiconque d'avoir la même appétance et le même regard pour le cinéma que le mien, il m'est difficile d'accepter ce manque de sens critique, de distance chez certains de mes congénères. Mais je ne m'emballerai pas non plus et n'alourdirai pas ce blog d'une diatribe contre l'appauvrissement des intelligences. Je ne m'attendais juste pas à le vivre devant ce film-là.
Ce film n'a pourtant rien du Stalker ou du Septième Sceau du film de super-héros. C'est juste une mise en abîme de l'univers, des codes du super-héros, et de ce que cela implique dans un monde "réel". Une mise en abîme, issue d'un comics de John Romita Jr. et de Mark Millar, que Matthew Vaughn (l'excellent et frontal Layer Cake, vendu faussement à l'époque comme un Snatch bis) réussit sans problème, grâce à une mise en scène efficace, un scénario solide (et validé par les auteurs du comics) et une belle brochette d'acteurs, où Nicolas Cage retrouve enfin un rôle consistant à la hauteur de ses qualités.
Réussissant habilement le grand écart entre spectacle super-héroïque (les scènes d'action ont vraiment de la gueule, en particulier l'assaut final dans le building de la mafia par Hit Girl), chronique adolescente (excellente introduction) et regard critique sur le mythe du super-héros couplé à quelques piques acerbes sur l'omnipotence de l'image, Matthew Vaughn se permet de déranger là où on ne verrait, dans un contexte cinématographique différent, que des séquences fun et décomplexées, où une gamine de 12 ans éduquée par son père à dessouder du "méchant" et à réclamer un couteau-papillon pour Noël ferait rire une salle parce que "c'est pour de faux". Mais le film arrive à nous pincer une zone du cerveau assez fortement pour nous rappeler que tout ceci pourrait être vrai, et ça perturbe mon regard de spectateur. Là où je jubilais au massacre des 88 Crazies par The Bride dans la House of Blue Leaves (Kill Bill vol.1), je ne peux m'empêcher de me dire qu'une gamine de 12 ans ne devrait pas savoir dézinguer à tout va du mafieux patibulaire, même si elle le fait avec autant de style que The Bride (à ce titre, Chloë Moretz, qui joue la Hit Girl en question, est en tout point bluffante dans son personnage, avec ce qu'il implique à la fois de légèreté et d'horreur).
Vous allez me dire :"mais alors, c'est bon, tu viens de la faire ta chronique, et ça avait pas l'air si compliqué à sortir." Certes. Mais que le film m'ait dérangé dans le bon sens du terme, passe encore, mais en tergiversant aussi longtemps sur cette chronique, j'en suis venu à repenser à la séance de cinéma. Et c'est en fait non pas le film qui me pose encore problème aujourd'hui, mais la réaction d'une partie du public à la vision du film, bouffant du pop-corn et riant à toute scène un peu rentre-dedans, sans distance aucune face au propos du film, rabattant seulement son caquet lors d'une terrible scène de torture. Oui, ce manque de distance chez ces spectateurs, cette recherche de fun à tout crin dans la violence graphique alors que la justice façon super-héros peut rapidement sentir le rance façon vert-de-gris, cela m'a dérangé, car là est l'un des propos du film. Si je ne peux exiger de quiconque d'avoir la même appétance et le même regard pour le cinéma que le mien, il m'est difficile d'accepter ce manque de sens critique, de distance chez certains de mes congénères. Mais je ne m'emballerai pas non plus et n'alourdirai pas ce blog d'une diatribe contre l'appauvrissement des intelligences. Je ne m'attendais juste pas à le vivre devant ce film-là.
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