3 juil. 2010

Burn Notice, saison 1

Que ce soit en littérature, au cinéma ou à la télévision, l'espionnage excite depuis longtemps l'imagination des scénaristes et les mirettes des spectateurs. De Mission : Impossible (et son affreux reboot des eighties), le décalé et pop The Avengers (mais si, Steed et son chapeau melon, Peel et ses bottes de cuir) et autre The Man from UNCLE (Des Agents Très Spéciaux en VF) dans les années 60 aux plus récents Alias (à redécouvrir) et Chuck (très surestimé à mon goût), l'espionnage semble ainsi un thème inusable, bien que déjà fortement balisé.

Au premier abord, Burn Notice avait peu de chance de me charmer, ne serait-ce de part son lieu d'action qu'est Miami, ville envers lequel je nourris de tenaces a priori télévisuels, sûrement marqués par l'esthétique Miami Vice et la certitude de retrouver de l'affreuse musique afro-cubaine. Mais la seule présence au générique de Bruce Campbell (dois-je rappeler une énième fois qu'il est et sera, tel Kurt et Snake, Ash à jamais, bien qu'il ait pris un coup de vieux) a suffisamment titillé ma curiosité pour aller au-delà de mon antipathie pour Miami.

Bien m'en a pris car, si Miami y est représenté par ses oripeaux les plus clichés lors des plans de transition (bikinis, salsa beurk et plages de rêves), voilà bien les seuls reproches que j'ai à faire à cette première saison de Burn Notice, où Michael Westen se fait griller (retirer son statut d'espion) en pleine mission et va rechercher le pourquoi du comment (avec l'aide de deux comparses, une ex-IRA et un ex-SEAL), en sachant qu'il a interdiction de sortir de Miami sous peine de devenir l'ennemi public number one.

Sans être la série du siècle, elle distille sans surdosage (et sur 13 épisodes pour cette saison) du fun et de la fraîcheur à un paysage télévisuel plus marqué depuis quelques années par le sérieux à tout crin, surtout dans le genre espion (dans Alias et 24, on ne se paye que rarement une bonne tranche de rigolade). Si l'on n'est pas non plus dans Max la Menace question rigolade, la dynamique du trio est bien écrite et fonctionne sans coup férir, entre petites vacheries, mauvaises habitudes, anecdotes amoureuses et amitiés tenaces (et quelques trucs d'espion aussi). S'il on rajoute avec ça les histoires de famille de Michael qui ne bouffent en rien la série, on obtient une saison bien équilibrée, avec des structures d'épisodes certes assez similaires et classiques mais qui ont ce truc en plus qui fait passer la pilule. Enfin, les trois derniers épisodes donnent à eux seuls tout son piment à cette première saison, avec pour le premier (ép. 11, False Flag) un duel au soleil entre Michael Westen et une étonnante tueuse à gage jouée par Lucy Lawless (forever Xena, mais aussi très convaincante dans X-Files et Battlestar Galactica plus récemment) et pour les deux suivants (ép. 12, Dead Drop et ép. 13, Loose Ends) un efficace et très rythmé double programme final, qui clôt avec panache cette saison et ouvre sans en faire trop la porte à la deuxième.

Pour (presque) finir, petite parenthèse sur Bruce Campbell : il y est impeccable, classe et tient son rôle avec mesure d'ex-SEAL fricotant avec le FBI et les vieilles dames riches et célibataires de Miami et aimant parfois un peu trop la bouteille. Et il convient, et je conclurai cette chronique ainsi, pour ceux que ça ne rebute pas de regarder Burn Notice en VO pour l'accent délicieusement irish de Gabrielle Anwar (vue aussi dans The Tudors) et le talent pour les accents de Jeffrey Donovan, (très charmeur et bien moins monolithique que les premiers épisodes peuvent laisser à penser) l'interprète de Michael Westen, qu'aucune VF ne saurait, avec tout le talent du monde, retranscrire dans les enceintes de votre téléviseur.

1 commentaire:

Tramberlimpe a dit…

Si on regarde attentivement l'affiche, on se trouve encore une fois en face d'une misère photoshop : ils voulaient mettre des seins à Gabrielle Anwar, il l'ont fait. Mais sous le bras...