15 juil. 2009

Stop Making Sense


Avant hier soir, les Talking Heads se résumaient pour moi à une chanson, Burning Down The House, reprise il y a quelques années par Tom Jones et Nina Persson, la chanteuse des Cardigans. Je ne connaissais donc que de nom, et je ne connaissais cette chanson que sous la forme précédement citée.

Pourquoi m'être alors intéressé à un groupe dont je ne connaissais presque rien et qui ne m'a jamais spécialement intéressé ? Le réalisateur, tout simplement : Jonathan Demme (Le Silence des Agneaux, Philadelphia, pour ses réalisations les plus connues). Et son titre aussi. Et enfin l'accroche de P. Manoeuvre sur Arte hier soir, qui annonçait ce film comme le meilleur film rock de l'histoire, ce que je trouvais fort de café par rapport à bien d'autres films dit "rock", Spinal Tap en tête, mais aussi The Filth and The Fury par exemple.

Pas de blablas, pas de voix off, de la musique, un concert, tout simplement. Mais les caméras de Demme magnifient le spectacle très scénarisé cependant : des musiciens qui arrivent au fur et à mesure par exemple (David Byrne commence seul pour la première chanson avec sa guitare et un magnétophone, puis la bassiste arrive à la deuxième, puis la batterie, un premier guitariste, etc...), un décor en chantier (échafaudages visible, vue sur les coulisses...) au début du concert qui s'étoffe au même rythme que les musiciens arrivent, binarité des couleurs (noir/blanc, rouge/noir, rouge/blanc). Demme nous sort quelques plans assez exceptionnels, dont un plan du coté de la scène avec Byrne, la bassiste et le premier guitariste alignés qui dégagent pendant à peine une minute une énergie et une intensité grisante, qui ne faiblit d'ailleurs pas une fois lors de ce concert.

L'énergie exceptionnelle (impossible de faire un concert à ce rythme sans quelques vitamines pas toujours très autorisées...) dégagée transpire sur les caméras de Demme qui ne s'intéresse qu'à la musique, qu'au concert, qu'au spectacle. Pas de blablas, à part les thank you au public. Et où l'on comprend le titre : seule le spectacle compte. Et Jonathan Demme de m'avoir offert un vrai bon moment de rock'n roll filmé avec le talent qu'on lui connait (et dont Scorcese aurait pu s'inspirer pour son sur-encensé Shine a Light), quand bien même ça ne me donne pas plus envie qu'avant de m'intéresser aux Talking Heads. L'un des meilleurs films rock qu'il m'ait été donné de voir, pour sûr.

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