26 juil. 2009

Duel


Plusieurs années après sa première vision, qui fut plus que marquante (jusqu'à en faire une vraie crainte dans la vie réelle), le premier long du père Spielberg (qui est en fait au départ un téléfilm, mais qui fut finalement primé comme film à Avoriaz) garde toute sa puissance et reste l'un de mes films fétiches, le genre de chef d'oeuvre indépassable, un jalon, tout comme je l'expliquais, pour un autre genre de film, ici pour le Silence des Agneaux.

Avant de louer la réalisation de Spielberg, un petit hommage préliminaire au grand Richard Matheson, grand écrivain (le classique Je Suis Une légende, La Maison des Damnés, exceptionnelle enquête dans une maison hantée, qui offre des passages malsains, pervers et horrifiques à souhait, et le très beau Le Jeune Homme, La Mort et le Temps) et grand scénariste ayant principalement officié à la télévision pour The Twilight Zone et Star Trek (comme pour cet épisode). C'est à lui que l'on doit l'excellent scénario, tiré d'une de ses nouvelles, de ce film : une idée presque folle, simplissime à y regarder de loin, celle d'un homme en voiture poursuivi par un camion qui semble visiblement vouloir le tuer, sans raison apparente.

Et c'est là que réside la force du film, brillament mis en image par Spielberg (certains plans, certaines images sont assez exceptionnelles) : cette peur primale causée par l'ignorance. Pourquoi vouloir me tuer ? Pourquoi moi ? Et la seule nécessité qui s'impose est la survie coûte que coûte, le plan final démontrant le vide dans lequel le conducteur est, car le mystère reste entier. Et si le film est avare en dialogue, c'est pour mieux souligner l'absence de raison, l'arrivée d'une certaine folie, d'un déni d'humanité (seule reste la voix intérieur du conducteur poursuivi). Après la toute première poursuite, les voix humaines arrivent presque comme un soulagement, vite effacé par la peur qui reprend le dessus à la vision du monstre mécanique (quel icône !) qui est garé à deux pas du diner. Les dialogues disparaissent soudain, et les regards prennent le dessus, se dévisagent (le conducteur est-il dans le diner ?) et l'angoisse, jusqu'à la fin, ne quitera presque plus notre conducteur, et désormais, chaque tentative de renouer avec la civilisation sera empêché par le camion.

Le titre résume on ne peut mieux le film. Quoiqu'il fasse, qu'il tente, cela est une duel, et se finira comme tel, entre David (la Plymouth rouge) et Goliath (l'immense truck rouillé, dont on sait qu'il est conduit par quelqu'un, mais son invisibilité à l'écran donne une force supplémentaire au camion, quasi surnaturelle). Je ne voudrais pas trop m'avancer, mais il me semble que Stephen King (grand admirateur de Matheson au deumeurant) n'a pu être qu'influencé par Duel pour Christine, au moins au niveau des voitures (la Plymouth rouge également) et l'"âme" du monstre mécanique.

J'ai une relation parfois conflictuelle avec Spielberg. je lui trouve un talent d'entertainer exceptionnel (les Indiana Jones) et aussi une capacité à dire, à raconter et à transmettre des choses d'une grande intelligence dans ses films (la Couleur Pourpre par exemple). Mais je regrette parfois certains parti-pris (le non-respect de l'esprit K-Dickien dans la fin de Minority Report, un plan d'un drapeau US too much et inutile dans le Soldat Ryan) et je reste dubitatif, bien que j'apprécie beaucoup le film, quand au fait qu'il ait été le meilleur choix pour réaliser A. I. (mais pas sûr qu'un meilleur ait pu être fait). Je trouve surtout qu'il a perdu une certaine folie, celle-là même qu'il lui a permis de réaliser Les Dents de la Mer, l'oublié 1941 ou même ET.

Cependant, il reste indéniable, et Duel en a été la première et éclatante preuve, que Spielberg est un cinéaste majeur de ces quarante dernières années. Quelques soient ses choix artistiques et scénaristiques, il nous laisse quelques bobines fortes, puissantes, roublardes et terriblement efficaces à nous mettre devant les yeux.

21 juil. 2009

Star Trek - The Next Generation Saison 1


Remettre en route une série mythique près de 20 ans après (nous sommes en 1987), alors même que celle-ci est poursuivi par une saga cinématographique aux succés et aux qualités variables, était un pari plutôt osé, surtout que les personnages de Kirk, Spock et consorts sont télévisuellement mythiques. Mais il semble que Gene Rodenberry, créateur de l'univers, avait plus d'un tour dans son sac.

Située près de 100 ans après la série originale, cette série va donc conter les aventures de l'équipage du vaisseau Entreprise, quatrième du nom (NCC 1701-D). Et dès le pilote nous changeons presque d'univers. D'un trio (Spock, Kirk, McCoy) quasi immuable, l'on passe à un équipage aux personnalités plus denses et, à coté du Capitaine Picard, d'autres personnages deviennent d'autant de personnages principaux, sans pour autant déroger au sacro-saint esprit d'équipage, car aussi héroïques que soient les actions des personnages, l'intérêt de l'équipage, du vaisseau et du respect de la Directive Première (l'interdiction d'ingérence dans les affaires des civilisations rencontrées) passent avant tout. Plutôt que de singer l'esprit et les rapports de la série originale, nous voilà donc avec une série vraiment originale qui va gagner rapidement son statut de pierre angulaire de l'univers Star Trek, au même titre que la série originale.

Visuellement parlant, la série vieillit bien et les CGI vont en s'améliorant. Le générique est visuellement très beau et nous fait survoler notre système solaire et le thème de la série entre en tête dès la première écoute. La première saison est scénaristiquement bonne, même si certains épisodes semblent (mais avec une certaine finesse) parfois être des redites de la série originale, cela semble plutôt évident, compte-tenue de la présence dans les scénaristes de vétérans (D.C. Fontana en tête) de la série originale (l'épisode 6, Where No One Has Gone Before, fait directement référence au troisième épisode de la première saisons de la série originale Where No Man Has Gone Before). Mais de nouveux scénaristes arrivent aussi, comme Tracy Tormé (qui créera quelques années plus tard Sliders, bonne série au deumeurant, mais à la dernière saison un peu ratée) et un solide réalisateur télé comme Rob Bowman (qui rejoindra X-Files quelques années plus tard pour en devenir également l'un des piliers). Déjà, des épisodes font mouche, entre autre dès que le personnage de Q (un extraterrestre multidimensionnel un peu barré) apparaît (dès le pilote d'ailleurs, et dans le 10ème épisode, Hide and Q) mais aussi un épisode où Data (excellent personnage au deumeurant, très bien écrit et interprété au poil par Brent Spiner) découvre son "frère" (Datalore, épisode 13) ou encore comment ne pas évoquer la mort d'un personnage principal (Tasha Yar, la responsable de la sécurité) avant même la fin de la saison (Skin of Evil, épisode 23). L'enterrement de ce personnage est par ailleurs un moment particulièrement émouvant. Cependant, les trois derniers épisodes sont plus quelconques et, s'ils ouvrent parfois des pistes (une conspiration au sein de la Fédération des Planètes Unies), dont je ne sais pas encore si elles vont êtres suivis par la suite, nous nous retrouvons un peu dans le même état d'esprit que la série original, quand les cliffhanger (fin de saison ouverte) n'existaient pas encore. Le dernier épisode est d'ailleurs loin d'être une réussite, malgré la présence des Romuliens et d'étranges disparitions d'avant-postes. Se greffe dessus des humains du 21ème siècle dont on ne voit guère l'intérêt de la présence dans cette épisode. Si je ne m'abuse, il faudra attendre la troisième saison pour voir arriver une fin de saison se terminant par un "à suivre".

Malgré ces petits bémols, la qualité est là, sans aucun doute. J'attends avec impatience la prochaine apparition de Q, et je vous donne rendez-vous pour la deuxième saison, que je viens d'entamer, dans quelques semaines. D'ici là, longue vie et prospérité...

20 juil. 2009

Livre de chevet #4


Philip Kindred Dick est, d'entre tous, l'auteur de SF que je garderai si je devais n'en choisir qu'un (mais bien évidement, personne n'osera me faire ce genre de farce, hein ?). Et Ubik est l'un de ses monuments. Une mise en abîme, comme Dick seul a su les écrire, qui a poussé les frontières de la SF et a influencé et influence toujours la SF d'aujourd'hui, principalement télévisuelle et cinématographique. Difficile à résumer en trois lignes (en tout cas je ne m'y risquerai pas), ce livre est presque plus une expérience qu'un roman, si l'on est prêt à plonger avec l'auteur dans les abîmes du temps de l'espace et des paradoxes. Je suis vivant, vous êtes mort...

19 juil. 2009

Doctor Who - Saison 1


Où l'on se posera encore une fois la question de l'impossibilité française de produire une série potable, qui plus est de science-fiction...

Mais la BBC, et la télé anglaise, c'est autre chose en terme de moyens de production que la majeure partie du PAF. Et voilà la résurrection d'une série mythique en Angleterre qui dès sa première saison fait date, et tout cela en 13 épisodes.

Le principe de la SF est de suspendre l'incrédulité et de se permettre à peu près tout, où et quand elle le souhaite. Et le créateur et les scénaristes de cette première saison y vont à fond, qui plus est quand le personnage principal est un seigneur du temps qui peut, grâce à son TARDIS, aller à peu près aller où il veut et à l'époque qu'il veut. De l'Angleterre de Dickens (épisode 3) à l'explosion de la Terre (épisode 2), en passant par la seconde guerre mondiale (double épisode 9-10) et l'an 200000 (episode 7, puis double épisode final 12-13), le spectateur voyage avec délectation, et quelques frissons parfois (les enfants sans âme des épisodes 9-10), en compagnie d'un couple improbable (Rose/le Docteur) mais dont la relation s'étoffe grandement dans les derniers épisodes, et qui marquera profondément la suite de leur relation. Qui plus est, un arc narratif se forme peu à peu autour d'un Grand Méchant Loup, qui semble prendre forme lors du dernier épisode de cette première saison (grand moment d'émotion d'ailleurs) mais qui laisse necore de nombreuses questions. Et l'on découvre aussi un Docteur, quasiment un dieu, aux multiples facettes tantôt farceur, léger, insouciant, tantôt intraitable voire colérique, froid et rancunier au point d'être prêt à tout (épisode 6), mais il se montre souvent plein de compassion finalement, sachant que son intérêt principal reste le voyage, la découverte, et si possible en partageant ceci avec un compagnon. Enfin, les scénaristes utilsent les lieux de tournages à fond, et n'hésitent pas à faire de Cardiff un haut lieu d'énergie planétaire (épisode 11), sans que cela ne choque plus que ça.

Mention spéciale à Christopher Eccleston (Petits Meurtres entre Amis, 28 Jours Plus Tard) et Billie Piper (un peu comme si Lorie jouait dans un Star Trek, mais je suis vache avec Billie car c'est une bonne actrice,...) qui forme un super couple, qui fonctionne du premier au dernier épisode. Ce sera d'ailleurs la seule saison que fera C. Eccleston dans le rôle du Docteur. Mais cette série étant un peu à part, cela ne l'empêche pas de continuer, car depuis le début de la série (1963 !) il n'est que le dixième docteur. Un nouveau Docteur apparaît donc à la fin du dernier épisode, mais pour comprendre pourquoi, regardez cette série, car ne comptez pas sur moi pour spoiler !

Si les CGI peuvent parfois prêter à sourire, ou en tout cas peuvent sembler datés, ou le manque de tentative de rendre ne serait-ce que les costumes parfois plus futuristes (mais finalement, on s'en moque presque...), la qualité d'écriture et des histoires (dans l'épisode 12, se retrouver en l'an 200100 pour revivre le Loft, le Maillon Faible, etc... mais où l'enjeu est tout autre, un must de non sense et de second degré à l'anglaise), l'enthousiasme des acteurs, les seconds rôles (Cassandra, la dernière humaine qui n'est plus qu'une peau tendue sur un cadre métallique, vaniteuse et maniérée à l'extrème), les vrais méchants (les Dalek, les Slitheen) mais aussi de beaux épisodes (épisode 8, où Rose revoit son père le jour de sa mort en 1987) font que cette série possède tout ce qu'il faut pour bien survivre et tenir la dragée haute à la SF d'outre-atalantique, qui pourrait des fois s'inspirer de cette distance tout britannique, qui permet d'e faire les choses sérieusement sans jamais se prendre au sérieux.

15 juil. 2009

Stop Making Sense


Avant hier soir, les Talking Heads se résumaient pour moi à une chanson, Burning Down The House, reprise il y a quelques années par Tom Jones et Nina Persson, la chanteuse des Cardigans. Je ne connaissais donc que de nom, et je ne connaissais cette chanson que sous la forme précédement citée.

Pourquoi m'être alors intéressé à un groupe dont je ne connaissais presque rien et qui ne m'a jamais spécialement intéressé ? Le réalisateur, tout simplement : Jonathan Demme (Le Silence des Agneaux, Philadelphia, pour ses réalisations les plus connues). Et son titre aussi. Et enfin l'accroche de P. Manoeuvre sur Arte hier soir, qui annonçait ce film comme le meilleur film rock de l'histoire, ce que je trouvais fort de café par rapport à bien d'autres films dit "rock", Spinal Tap en tête, mais aussi The Filth and The Fury par exemple.

Pas de blablas, pas de voix off, de la musique, un concert, tout simplement. Mais les caméras de Demme magnifient le spectacle très scénarisé cependant : des musiciens qui arrivent au fur et à mesure par exemple (David Byrne commence seul pour la première chanson avec sa guitare et un magnétophone, puis la bassiste arrive à la deuxième, puis la batterie, un premier guitariste, etc...), un décor en chantier (échafaudages visible, vue sur les coulisses...) au début du concert qui s'étoffe au même rythme que les musiciens arrivent, binarité des couleurs (noir/blanc, rouge/noir, rouge/blanc). Demme nous sort quelques plans assez exceptionnels, dont un plan du coté de la scène avec Byrne, la bassiste et le premier guitariste alignés qui dégagent pendant à peine une minute une énergie et une intensité grisante, qui ne faiblit d'ailleurs pas une fois lors de ce concert.

L'énergie exceptionnelle (impossible de faire un concert à ce rythme sans quelques vitamines pas toujours très autorisées...) dégagée transpire sur les caméras de Demme qui ne s'intéresse qu'à la musique, qu'au concert, qu'au spectacle. Pas de blablas, à part les thank you au public. Et où l'on comprend le titre : seule le spectacle compte. Et Jonathan Demme de m'avoir offert un vrai bon moment de rock'n roll filmé avec le talent qu'on lui connait (et dont Scorcese aurait pu s'inspirer pour son sur-encensé Shine a Light), quand bien même ça ne me donne pas plus envie qu'avant de m'intéresser aux Talking Heads. L'un des meilleurs films rock qu'il m'ait été donné de voir, pour sûr.

14 juil. 2009

On va s'aimer


Attendez-vous toujours, au fond de votre cervelle malade de cinéphage, LA comédie française qui saura habilement méler le marivaudage éculé, classique pourtant inusable de la comédie de moeurs, et une mise en scène osée, avec de vrais partis-pris stylistiques ?

Et vous n'avez pas peur des navets ?

Ce film a été fait pour vous !

L'histoire, on s'en fout : deux amis qui aiment la femme de l'autre, quiproquos divers, gna gna gna... On s'ennuie ferme pendant les dialogues et le joli minois de Mélanie Doutey arrive à peine à relever l'intérêt du film. Mais pour une raison obscure (adhésion à l'UMP ?), le réal, que je ne nommerai pas pour préserver sa famille et son honneur, a donné à son film le titre d'une chanson de Gilbert Montagné. Il aurait pu s'arrêter là, mais non. Il s'est pris en intraveineuse un concentré de playlist Nostalgie, en a tiré de vrais perles (Herbert Léonard, Jean-Luc Lahaye ou Barzotti pour ne citer qu'eux) et s'est dit : "tiens, et si je les mettais dans mon film et que j'en faisais des numéros de comédie musicale." Voilà. Donc toutes les 10-12 minutes arrive une séquence chantée et dansée (merveilleux travail de le/la chorégraphe, qui a dû s'inspirer des plus grandes heures de show de variétés 70's, malheureusement je n'ai trouvé aucunne trace de ces séquence du film sur youtube), avec le Coup de Soleil, Sensualité, Pour le Plaisir, Femme, J'te le dis Quand Même... Imaginez, imaginez ce mélange, et soudain, vous verrez, comme par magie, un rictus vous secouer le coin des lèvres. On oscille donc entre neurasthénie (l'histoire) et fous rires incontrôlables (les chansons).

Chapeau bas tout de même au réal pour avoir tourné un tel film, car susciter involontairement chez le spectateur un sentiment mêlé d'ennui et de moquerie, tout en croyant à mort à son matériau (je vous assure, avec le plus grand sérieux, que ca se voit à l'écran qu'il y croit à son film) permet au moins au réalisateur de faire entrer son film dans le top 20 des chefs d'œuvres du navet à la française (ce n'était pas non plus un coup d'essai, sachant qu'il a écrit le scénario d'Alive, merveilleuse bouse filmique sur la danse avec Richard Anconina, qui devait ce jour-là avoir besoin de payer quelques menues factures).

13 juil. 2009

Du nouveau dans ma discothèque

Sonic Youth - The Eternal : un nouvel album de Sonic Youth, c'est comme un nouveau film de Woody Allen. Les fans, ou ne serait-ce que les amateurs, ne passent pas à coté, les autres si. Moi je passe toujours à coté du nouveau Woody Allen en revanche. Au delà de la musique qui reste d'une qualité assez remarquable, voilà un groupe éminement respectable à tous points de vue.

Placebo - Battle for the Sun : je vous montre la box set, car plus qu'un disque, cet album, dans cette version est un véritable objet de collection, le genre qui vous donne envie de continuer à acheter des cd. Pour ce qui est de la musique, sans être révolutionnaire (et c'est ce qui m'a un peu déboussollé aux premières écoutes), Placebo fait évoluer sa musique. On retrouve moins les gimmicks de guitare et l'utilisation de machines dont on avait pris l'habitude sur les deux précédents et la production s'est orienté vers un son plus gros, plus puissant. Les chansons semblent plus simples, plus évidentes, moins sombres jusque dans les arrangements : cuivres, choeurs... Tout cela apporte une bouffée d'air (et quelques morceaux de bravoures dont l'éponyme Battle for the Sun) à la musique d'un groupe qui, si elle restait plus que plaisante à mon goût, commençait à s'étouffer doucement. A savoir, cette édition contient également un CD vierge qui, après enregistrement sur le site, permettra de télécharger peu à peu le live de la tournée, et 2 DVD dont un excellent concert à Angkor, où un panorama de leur répertoire a été tout spécialement réarrangé pour l'occasion. Un vrai bonus plus que valable.

Lily Allen - It's not me, it's you : ben oui, des fois dans ma discothèque, c'est le grand écart. De l'exigence de Sonic Youth à la pop FM sucrée de Lily Allen, j'assume tout ça messieurs les jurés ! Pour sûr, cet album ne révolutionne rien. Malgré quelques textes parfois un peu naîfs ou quelques musiques faciles, Lily Allen emporte mon adhésion avec une certaine sincérité, un voix pas désagréable et un The Fear sommet de cet album qui donne le sourire. Et c'est déjà pas mal et loin d'être désagréable.

12 juil. 2009

My jukebox monthly (juillet 2009)

Cat Power - I Found a Reason (The Covers Record) : que de frissons...

Nirvana - All Apologies (In Utero) : pour moi l'un des morceaux le plus abouti du trio, et mon préféré sans aucun doute. Facile de voir dans les paroles quelques annonces prophétiques, j'y vois plutôt une chanson pour sa fille, mais peu importe. Nirvana était un putain de groupe. Et sa musique restera.

Sonic Youth - Sacred Trickster (The Eternal) : morceau d'ouverture de leur (excellent) dernier opus (mais y'en a-t-il de mauvais). A peine plus de 2 minutes d'un rock direct et efficace, sans jamais rien renier. Ne cherchez pas le meilleur groupe de rock du monde, c'est Sonic Youth : une telle carrière (presque 30 ans si je ne m'abuse), si peu de compromissions et une musique dont la qualité et l'exigence ne faiblit pas. Quel groupe peut se targuer de tout cela yout en gardant un état d'esprit punk ?

Bow Wow Wow - I Want Candy : petite perle pop 80's au riff sautillant et imparable, porté par une rythmique dansante a souhait.

Grand Duchy - Fort Wayne (Petits Fours) : album passé inaperçu un peu partout, qui recèle plusieurs pépites pop. M. Black Francis et sa femme Violet Clark réussissent là un vrai bon album, qu'on a trop vite comparé à un revival pixiesque, en ignorant tout de même que pour la (quasi) première fois M. Black a travaillé non pas seul mais en groupe, ce qui a dû tout de même lui secouer la couenne.

11 juil. 2009

Pile et Face


Des fois, il faudrait que j'arrive à me dire que ce n'est pas parce que des acteurs que j'apprécie jouent dans un film que celui-ci a forcément d'autres qualités que son casting.

Qui m'a trompé lâchement cette fois-ci ? Jeanne Tripplehorn (Basic Instinct, la série Big Love, Danse avec les Loups) et John Hannah (4 Mariages et 1 Enterrement, La Momie, la série policière McCallum). Ils m'ont embarqué dans un film à la fausse bonne idée : "et si...". Et si cette greluche de Gwyneth n'avait pas raté son métro, voilà le point de départ de cette fausse comédie romantique, qui arrive à peine à vous tirer deux rictus de sympathie. BO pour trentenaire cosy et dynamiques, réalisation mollassonne, personnages mal écrits... Une idée, même mauvaise, ne suffit pas à faire un film, surtout quand on a que peu de talent car on passe les trois quarts du film à se demander avec morgue et angoisse où le réalisateur/scénariste veut en venir. Et même les multiples rappels d'aphorismes des Monty Pythons que le personnage de John Hannah fait tout le long du film (pourtant les meilleurs passages du film, c'est dire...) ne font que rappeler la vacuité des dialogues et l'ineptie du projet tout entier.

Je vous épargnerai la vision de cette croute en vous dévoilant la fin : quoi qu'il arrive, Gwyneth finit avec John. Un film juste pénible et ennuyeux, qu'il faudrait oublier plutôt que de (re)diffuser, même pour les fans hardcore de Gwyneth... Mais que vois-je, en farfouillant sur IMDb ? Ce film a gagné des prix, entre autre pour son scénario. Shakespeare in Love avait fait ce genre de coup, celui du film mineur (et pourtant éminement plus sympathique que ce truc dont je vous parle en ce moment) qui rafle les récompenses. Mais là, tout de même... Heureusement, malgré ces prix, gageons qu'il sombrera peu à peu dans les oubliettes du cinéma.