21 avr. 2009

Frères de sang


Tout d'abord pardonnez-moi d'avance pour mon inculture en terme de cinéma asiatique, à part un ou deux Kitano, quelques Miike et du Godzilla (grosso modo du cinéma japonais) et ah oui, Histoires de Fantômes Chinois (quel émerveillement gamin !). Le cinéma coréen est une entité inconnue pour moi, bien que beaucoup de sujets de film (Old Boy entre autre) m'intéressent, je n'y ai jamais jeté un oeil, par fainéantise sûrement.

Bref, c'est d'abord le sujet qui m'a branché : la guerre de Corée. Le seul film sur cette guerre que j'avais vu est bien évidement le M*A*S*H d'Altman, mais la guerre de Corée est ici plus un prétexte que le véritable sujet du film. Je ne connais pas la guerre de Corée, son déroulement, et encore moins la propre vision de ceux qui l'ont vécu et qui en subissent encore les conséquences aujourd'hui.

Le pitch, c'est deux frères qui vont être enrolés, en 1950, dans l'armée du sud, celle que les américains, sous égide de l'ONU, soutiendront. Les événements vont peu à peu les séparer, jusqu'au drame, métaphore du déchirement des deux Corée. Le film, en retraçant le destin de ces frangins, balayent ainsi les trois ans du conflit, en partant 50 ans plus tard de fouilles sur le champ d'une bataille dantesque afin de retrouver le nom des corps retrouvés et contacter les familles.

C'est donc par ce film que le cinéma coréen me déniaise et dieu que c'est du bon cinéma que voilà. Cela pourrait tomber dans le ridiculement pathétique, par cette histoire des deux frangins, mais c'est filmé et raconté avec justesse et mesure dans l'expression des sentiments et de la relation fraternelle, relation dépassée par les enjeux de cette guerre. Les scènes de guerre sont sans fard, violentes et d'un réalisme à faire baver Spielberg sur son Soldat Ryan. Et surtout le contexte historique purement coréen (la présence de l'ONU et l'implication étrangère ne sont que peu explicitées, mise à part l'arrivée dans le conflit des chinois dans un déferlement impressionnant) semble (et je mets des pincettes car ma connaissance du conflit est plus que limitée) là encore sans concession et sans angelisme facile pour le Sud, ni de diabolisation forcée pour le Nord : embrigadement de force d'un coté ou de l'autre, enfants soldats, délires idéologiques (les purges, les viols, la terreur), massacres, tout ça pour le résultat que l'on connait aujourd'hui. Il est impossible de dévoiler le twist du film, mais le réalisateur réussit là en tout point un grand film (merci Arte pour l'avoir diffusé) juste, émouvant, et loin d'être à coté de la plaque techniquement parlant, je le rappelle, sur les scènes de guerre absolument grandioses !

Maintenant, j'ai plus qu'à me bouger le cul pour fouiller un peu plus la cinématographie du pays du Matin Calme. Des conseils, chers lecteurs, chères lectrices ?

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