23 févr. 2009

Bubba Ho-Tep


Après une semaine de silence forcée dû à mon travail, me revoilou, me revoilà, et avant quelques posts dont le retour sur la deuxième journée du 6 Nations, et un condensé de comptes-rendus des quelques films que j'ai pu voir durant ma semaine de travail, voici donc celui d'un drôle de film, Bubba Ho-Tep, signé Don Coscarelli.

Tout d'abord, je dois avouer que ce n'est pas le réalisateur, dont je ne connais uniquement le travail sur l'anthologie TV Masters of Horror (pour son excellent Incident in and Off a Mountain Road), qui m'a donné envie de voir ce film. Mais pour ceux qui commencent un peu à me connaître, c'est évidement Bruce Campbell, inoubliable Ash des Evil Dead, qui a été le moteur de ma curiosité.

Sur un point de départ très bis (une maison de retraite hantée par une momie se nourrissant des âmes), voici un film étonnament plaisant, dépassant son sujet de base pour être une belle chronique de la vieillesse, de la nostalgie, de l'ennui, de l'usure de se sentir vieillir. Certes, le personnage principal, le héros du film est le King, Elvis Presley. Mais c'est un King qui s'emmerde, physiquement diminué et perdant plus ou moins la notion d'un rythme de journée. Il en devient ainsi le porte-drapeau, malgré lui, de cette maison de retraite décrépie et de ses résidents dont tout le monde se fout. Et si un croque-mort ose philosopher sur la vacuité de la vie, son collègue lui rappelle promptement qu'il est là pour bosser et pas pour réfléchir. Enfin la lutte contre la momie sera l'occasion pour le King de revivre, un peu, de se sentir un peu utile, au moins pour lui car il n'est pas sûr que le monde autour en ait encore quelque chose à faire.

Sobre dans la réalisation, mais n'hésitant pas à se lâcher dans le coté crû et gras des situations et des dialogues, sans pour autant aller dans le gore, voici un sacré film, qui va là où on ne l'attend pas, sans pour autant s'éloigner de son sujet de base. Parler des vieux sans caricature tout en jouant le bis sans détour avec ce combat Elvis/Momie, le grand écart est osé, casse-gueule mais réussi. Réussi aussi grace à la prestation gigantesque de Bruce Campbell, improbable vieil Elvis, mais touchant et juste. On touche même le buddy-movie, avec le duo que forme Elvis avec un JFK afro-américain, joué par Ossie Davis un peu dingue (mais qui sait, il dit peut-être la vérité, sachant que personne ne croit Elvis quand celui-ci affirme qu'il l'est, alors un complot pour blackiser JFK...).

En voilà un bonne surprise, bien que je n'ai pas l'enthousiasme de la citation de Libé quand elle parle de chef-d'oeuvre. Encore un film qui n'a pas eu les honneurs qu'il méritait sur grand écran...

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