Après la Fin annoncée dans le cliffhanger du précédent season finale (The End, s5 ép.20) et la parenthèse cinématographique (1998) avec Fight the Future, quel visage, malgré le succés immense (à la télé tout du moins, bien que le film ne fut pas mal accueilli -plus d'1,5 million d'entrées en France - et fut bénéficiaire grâce à l'international), X-Files allait-elle proposer pour ce qui devait peu à peu nous emmener vers la conclusion d'une bonne partie de la série ?
Ce n'est en tout cas pas pour rien que la série s'ouvre sur The Beginning (s6 ép.01) et qu'elle effectuera, le temps d'un épisode (Drive, s6 ép.02), un long trajet de la côte est à la côte ouest. Car si en réalité la production de la série ne quitte pas la côte ouest (les tournages et la production se sont essentiellement déroulés à Vancouver pour les 5 premières saisons), elle démarre une nouvelle aventure du côté de Los Angeles. Et cela se verra clairement à l'image, et peut-être aussi dans les scénarios. L'humour et un peu de légèreté s'imposent beaucoup plus (on a, entre les épisodes 04 et 08 de la sixième saison, un quinte ravageur, drôle et plein d’auto-dérision, entre autre avec le dyptique Dreamland et l'énorme Michael McKean), moins de sombres forêts sous la pluie, plus de soleil et de lumière. Les scénaristes n'hésitent plus, non plus, à plonger dans les bonnes vieilles recettes des épisodes de Noël (le savoureux et touchant How The Ghosts Stole Christmas, s6 ép.06), du baseball (qu'ils mêlent à l'affaire Roswell dans The Unnatural, s6 ép.19), de la parodie d'émission de TV (X-Cops, s7 ép.12) ou de la mise en abyme avec le très cinématographique et ultra-référencé Hollywood A.D. (s7 ép.19), scénarisé et réalisé par Duchovny himself. On se délectera aussi d'Arcadia (s6 ép.15), jeu de massacre grinçant dans l'univers trop bien quadrillé des banlieues pavillonaires US.
Mais si la sixième saison fait ressentir un parfum de créativité (elle fait pour moi partie des trois grandes saisons d'X-Files, avec la troisième et la quatrième), la septième a tout d'un chant du cygne. Retour à des loners plus sombres, parfois aussi moins originaux (mais que demander encore au bout de 7 ans et plus de 120 épisodes ?), mais un peu d'amour aussi, car il n'y a plus vraiment de doute quant à la réalité du couple Mulder-Scully (All Things, s7 ép.17) et surtout fin d'un voyage pour Mulder, qui trouve la réponse au mystère qui l'a mu durant toutes ces années dans le plus bel épisode d'X-Files qu'est le dyptique Sein und Zeit/Closure (s7 éps.10-11, et que de larmes versées, encore aujourd'hui, par votre serviteur...). La boucle sera, d'une certaine manière, bouclée avec le season finale Requiem (s7 ép.22), se déroulant sur les lieux-même de la toute première enquête ; Requiem, qui porte si bien son nom et qui marque la fin d'X-Files version Mulder.
Pourquoi ne pas dire "qui marque la fin d'X-Files" tout court ? Je sais que certains (beaucoup ?) n'hésitent à voir dans ce Requiem la véritable fin de la série, avec le départ de Mulder. Mais ramener X-Files à la simple présence de Mulder est à mon avis un contre-sens, car X-Files démarre non pas avec Mulder, mais avec Scully. Elle est la pincée de vie, d'espoir dans la quête mortifère de Mulder, mais celle qui sera aussi, après sa disparition, son héraut. Finir la série sur Mulder ne serait donc pas raccord, ni logique. La série, à mon humble avis, ne pouvait se terminer qu'avec Scully. Et après 7 saisons d'amour inconditionnel, ce n'était pas la déception mais la curiosité, l'excitation qui m'habitait à l'orée de ce qui allait être l'ultime tour de piste de ce formidable freak show.
...à suivre et pour finir (ou pas ?) : X-Files (dernière partie 2000-2002)
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