30 mars 2012

Nous Sommes la Nuit


Voici, ci-dessus, un bel exemple de publicité mensongère, qui cette fois-ci nous viens d'Allemagne. Ca sent la décadence, le saphisme teinté de sang et de cuir, un gynécée vampirique prêt à bouffer du pauvre mâle sans détresse. Avec en toile de fond une capitale allemande haut lieu d'une vie nocturne haute en couleur.

Unbedingt nichts, comme on dit (a peu près) chez nos cousins teutons. Partant d'une bonne idée (il ne reste des vampires que les femelles, car elles se sont débrouillées pour tuer ou faire tuer tous les mâles, un peu trop mégalos à leur goût), le film arrive à faire du rien avec plein de départs d'intrigues qui ne sont jamais totalement exploités (la quête amoureuse de la chef de meute par exemple ou la vaginocratie qu'est devenu la société vampire) ou qui tombent vite à plat (l'intrigue policière), tout n'exploitant quasiment jamais le potentiel "capitale nocturne" de Berlin. Se plantant donc largement sur les ressorts scénaristiques, le film devient tout aussi lourdingue dans sa réalisation en particulier lors des scènes d'action où l'on retrouve l'inévitable branchouillerie nazebroque de la shaky-camera, qui rend bien évidement l'action nerveusement illisible.

Et bien qu'il joue largement et aguiche le client naïf avec une imagerie porno-lesbo-chic et décadente, Nous Sommes La Nuit arrive à être, dans le fond et la forme, presque plus puritain (et même 'acrément machiste !) que Twilight. Aucune tension érotique, aucun morceau de peau ou même un regard suggestif, aucune sensualité, aucune tension dérangeante, rien, nada côté fantasmomètre à se mettre sous la dent. Eros étant resté chez lui, seul Thanatos a le droit de cité finalement ; à croire que le réal et scénariste, plutôt que de nous offrir un gynécée sévèrement caniné furibard et désinhibée, préfère jouer à Yahvé et punir ces pécheresses d'être des fétardes, de mauvaises mères, des inverties, des jouisseuses. D'ailleurs, la seule qui s'en sort, c'est celle qui tombe amoureuse du flic et qui contient ses instincts, c'est dire...

Une seule et unique scène (très courte, à peine une minute), un émouvant suicide au lever du soleil, sort du lot. 1 minute de beau pour 104 d'ennui et de laideur, ça donne ainsi une idée de la qualité intrinsèque du film. Et quand bien même les grands classiques vampiriques sont présents (absence de reflets, jeux d'ombre, la lumière mortelle du soleil), le film est un ratage quasi complet, moche, ennuyeux, pénible. En bref : ein Film zu vergessen.

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