10 févr. 2011

Pour Elle


Cas typique du sujet casse-gueule avec lequel on voit venir les gros sabot de la mécanique tire-larmes. Une femme en prison dépressive, une erreur judiciaire impossible à prouver, un mari seul avec l'enfant, follement amoureux... Vu de loin, ça craignait, ça puait le pathos et la dégoulinade de bons sentiments.

Et pourtant, le film évite tout cela. Avec sobriété (impeccables Vincent Lindon et Diane Kruger), Fred Cavayé déroule le fil de l'attente, de l'ennui, de la dépression, des petites souffrances quotidiennes du manque et de l'absence, jusqu'au moment où tout cela est insoutenable. Si elle prend le point de vue de Lindon, jamais la caméra ne se permet de prendre parti, de juger en bien ou en mal ce que ce mari met en place pour retrouver le bonheur d'avant au risque de tout perdre.

Jusque dans le final, où l'on se prend tout de même au jeu de la montée d'adrénaline, Cavayé garde cette distance, cette finesse, sans proposer ni une fin tragique ni un happy end. Car si la dernière image est saturée de soleil, difficile pourtant d'y voir une évasion belle et dorée sous des latitudes exotiques...

1 commentaire:

fabrizio le Gigolo a dit…

Belle analyse ma foi j'avais bien aimé aussi ce petit bout de film !