Souvent cité comme étant à l'origine du déferlement de toutes sortes de torture-porn façon Saw (pfff....) et east-sploitation (l'ancien bloc de l'est semble exciter l'imagination des scénaristes), les deux souvent mêlés, Hostel est pourtant bien plus malin que ça, et loin d'avoir pour unique but d'enchaîner les séquences craspecs de tortures sans véritable discours.
Eli Roth prend ainsi un vrai plaisir à nous mener en bateau pendant une longue première partie, sorte de clone de comédie étudiante US volontairement lourdingue (baise et défonce dans la vieille Europe, seul objectif du voyage de deux étudiants américains) et où la promesse d'un paradis de la chagatte, d'un supermarché post-soviétique de la foufoune va les faire basculer dans la seconde partie du film, où Eli Roth place peu à peu ses pions (les longs passage très dérangeants où les filles discutent en VO, sans sous-titre ni pour nous ni pour les personnages...) et resserre l'étau d'une horreur ultra-libérale.
Car, nonobstant la volonté de réaliser un film de genre, Eli Roth nous propose une vision, une certaine idée du monde dans lequel nous vivons. Et ce n'est pas la chute du Mur et ses conséquences qu'il filme, mais plutôt ce dans quoi nous nous vautrons allégrement ; situer l'action dans l'est de l'Europe est tout simplement plus évocateur, plus parlant, plus directement opposable à la toute-puissance consumériste US (il joue ainsi avec les clichés d'usage sur l'Europe de l'est) qu'incarnent ses trois petits cons. Et n'oublions pas non plus que le premier mec à disparaître est un islandais : le commerce ne s'attache pas du détail des nationalités, mais apprécie le terreau de la misère pour s'y développer...
Hostel n'a aucune volonté spectaculairement voyeuriste, et cela a pu dérouter, certains s'attendant à la vision bien plus intensive de chairs à vif et de flots d'hémoglobine. C'est un brûlot, tout aussi ou même plus violent par ce qu'il démontre que par ce qu'il montre. Un film marquant, à part, un des grands films craspecs de ces 10 dernières années. Suffisamment en tout cas pour avoir fait fleurir un paquet de péloches se réclamant plus ou moins de la même lignée mais rarement (jamais ?) à la hauteur de la taloche XXL qu'est Hostel.
PS : juste pour l'anecdote, sachez qu'on retrouve à la BO d'Hostel l'excellent Nathan Barr, celui-là même derrière la non moins excellente ambiance sonore de True Blood.
Eli Roth prend ainsi un vrai plaisir à nous mener en bateau pendant une longue première partie, sorte de clone de comédie étudiante US volontairement lourdingue (baise et défonce dans la vieille Europe, seul objectif du voyage de deux étudiants américains) et où la promesse d'un paradis de la chagatte, d'un supermarché post-soviétique de la foufoune va les faire basculer dans la seconde partie du film, où Eli Roth place peu à peu ses pions (les longs passage très dérangeants où les filles discutent en VO, sans sous-titre ni pour nous ni pour les personnages...) et resserre l'étau d'une horreur ultra-libérale.
Car, nonobstant la volonté de réaliser un film de genre, Eli Roth nous propose une vision, une certaine idée du monde dans lequel nous vivons. Et ce n'est pas la chute du Mur et ses conséquences qu'il filme, mais plutôt ce dans quoi nous nous vautrons allégrement ; situer l'action dans l'est de l'Europe est tout simplement plus évocateur, plus parlant, plus directement opposable à la toute-puissance consumériste US (il joue ainsi avec les clichés d'usage sur l'Europe de l'est) qu'incarnent ses trois petits cons. Et n'oublions pas non plus que le premier mec à disparaître est un islandais : le commerce ne s'attache pas du détail des nationalités, mais apprécie le terreau de la misère pour s'y développer...
Hostel n'a aucune volonté spectaculairement voyeuriste, et cela a pu dérouter, certains s'attendant à la vision bien plus intensive de chairs à vif et de flots d'hémoglobine. C'est un brûlot, tout aussi ou même plus violent par ce qu'il démontre que par ce qu'il montre. Un film marquant, à part, un des grands films craspecs de ces 10 dernières années. Suffisamment en tout cas pour avoir fait fleurir un paquet de péloches se réclamant plus ou moins de la même lignée mais rarement (jamais ?) à la hauteur de la taloche XXL qu'est Hostel.
PS : juste pour l'anecdote, sachez qu'on retrouve à la BO d'Hostel l'excellent Nathan Barr, celui-là même derrière la non moins excellente ambiance sonore de True Blood.