19 mai 2010

L'Effet Papillon


Drôle de film. Très perturbant dans sa première partie traitant de l'enfance du personnage principal, car multipliant les ellipses, les énigmes et les coupes nettes dans l'histoire (des scènes traumatisantes semblent n'avoir, à première vue, aucune conséquence sur les personnages), tout se met peu à peu en place et on se prend doucement mais sûrement au jeu du saute-moutons dans le passé. D'un point de vue formel, la méthode de voyage dans le temps est d'ailleurs l'élément du film le plus réussi, les mots écrits sur un cahier permettant de fixer un souvenir précis et donnant ainsi la possibilité de courber l'espace-temps. D'ailleurs, le voyage dans le temps n'est pas traité ici de manière fun, mais plutôt dramatique, le personnage d'Ashton Kutcher cherchant à tout prix à modifier le passé (assez terrible, il faut l'avouer) de sa bande de potes pour rendre le présent beau et heureux, ce qui est loin d'être si simple.

Chaque modification du passé donne ainsi plusieurs possibilités de présents, plutôt bien rendues et toujours suffisamment surprenantes pour maintenir l'intérêt du film. Par ailleurs, il faut aussi reconnaître qu'Ashton Kutcher est très convaincant dans ce rôle, loin des rôles d'andouille (la cependant sympathique sitcom That 70's Show ou l'affreux Mec elle est où ma caisse ?) qui l'ont fait connaître, et porte pour ainsi dire le film sur ses épaules, sans pour autant oublier la bande de gamins très convaincante elle aussi.

A la fin du film, on se dit "wouah, sympa, bon film" et puis voilà. Sauf que les voyages temporels et leurs conséquences, ça m'intrigue et ça a le don de mettre en branles les rouages et engrenages de ma cervelle. Et à y regarder de plus près, ce film semble trop cohérent pour être honnête, et ne l'est d'ailleurs pas. Cohérent. Entre la fin trop propre sur elle (alors qu'Ashton filait tout droit vers la folie), les incohérences temporelles (pourquoi les cahiers ne se modifient-ils pas en même temps que le continuum espace-temps, alors que les souvenirs même du personnage principal se transforment ?) et l'étrange positionnement du paternel (pourquoi tuer son fils plutôt que de se suicider avant la conception ?), ce film ne tient plus debout dès qu'on y revient. Et c'est dommage, parce que c'était vraiment pas mal fichu au premier abord, comme un coup d'un soir qu'on aurait jamais dû vouloir connaître un peu plus...

3 commentaires:

Tramberlimpe a dit…

Je ne suis pas sûr d'adhérer totalement à la critique... Mais quel final pour icelle ! Quelle belle comparaison !

Unknown a dit…

personellement je me suis laisser entraîner par ce film et j'ai beaucoup aimé!

François a dit…

Totalement d'accord avec toi docteur. Personnellement je l'ai malgré tout revisionné avec plaisir pour trouver toutes les incohérences spacio-temporelles, comme pour "Terminator" ou la série des "Retour vers le futur". il est à noter cependant qu'il existe 3 fins différentes pour ce film. Je pense que tu as vu la moins bonne, celle qui bien sûr finit bien. Les autres concluent bien mieux ce film sympathique à l'idée maîtresse (que je trouve) excellente...