Malgré une petite période où les Experts (CSI-Las Vegas, en VO), sous la houlette d'un Grissom bien écrit et bien campé, ont pu m'intéresser, je reste peu friand de séries policières, qu'elles viennent des States ou d'ailleurs. Je dois tout de même bien vous avouer une ou deux exceptions, comme Cadfael (il faut dire que le contexte moyen-âgeux et la présence de Dereck Jacobi y étaient pour beaucoup), McCallum (là encore, John Hannah y était pour beaucoup) ou encore l'oTVni Twin Peaks. Et j'émettrais quelques réserves positives envers les sympathiques NCIS (quelle idée de faire un spin-off, tout de même...) et Bones (merci le duo d'acteurs, sexy et drôle). Mais l'overdose sur le hertzien d'experts de tout poil (je vous fait la liste ?), de policiers new-yorkais, de maths appliquées à la criminologie (Numbers est l'une des plus ridicule), de dossiers froids et d'agents du FBI loin de disparaître me donne la nausée avec leur victimologie manichéenne sans borne, avec en point d'orgue l'affreux Esprits Criminels, avec ses flics cognitivistes forcenés, ce discours sécuritaire et ses criminels (plus monstres qu'êtres humains, d'ailleurs on leur nie le droit d'être des hommes) plus dangereux qu'Hitler et Ben Laden réunis, qui putréfient tous les bons citoyens de la patrie à la bannière étoilée.
Et dans ce paysage, cette première saison de Dexter arrive vraiment comme un cheveu un cheveu sur la soupe judiciaro-télévisuelle. Nous voilà avec des éléments classiques (tueurs en séries machiavéliques, flics, famille de flics, tension de hiérarchie...), dans une Miami haute en couleur (seul point faible et un peu cliché de la saison, la musique cubaine trop présente à mon goût), où Dexter, enfant adopté dans une famille de flic (sa sœur adoptive est une collègue), est, le jour, expert en traces de sang à la criminelle de Miami et, la nuit, traqueur et serial killer de serial killer. Et là est la vraie originalité de cette série : nous placer du coté du traditionnel grand méchant monstre.
Mais aussi monstrueux qu'apparaissent ses actes, le personnage est humain (et l'on s'y attache très vite, adhérent presque à son système de valeurs), et c'est sur ce point que la saison s'attarde. Son histoire personnelle est d'ailleurs au centre de cette saison, en plus d'un imaginatif Tueur de Glace qui semble narguer Dexter. Entre la relation avec sa sœur (Debra, jouée par Jennifer Carpenter, fliquette ambitieuse et maline, jurant comme un charretier), sa relation amoureuse avec une jolie nénette (Rita, jouée par Julie Benz, vu dans Buffy et Angel dans le rôle de Darla) avec deux enfants et un ex-mari violent, ses relations de bureau et les souvenirs de son père adoptif, véritable mentor, Dexter nous raconte sa vie (les épisodes nous sont commentés par la voix de Dexter) faite de mensonges, de non-dits et comment il s'arrange avec ça, avec ses relations humaines dans lesquelles il ne voit uniquement comme intérêt celui de ne pas éveiller de soupçons (quoique...). Mais peu à peu, Dexter évolue (sa confrontation avec un psy aux pratiques étranges dans l'épisode Shrink Wrap, ép 08, est un véritable tournant pour lui).
Et cela est un vrai bol d'air dans la vision classique, caricaturale du serial killer, façon Esprits Criminels, CSI-Miami et un paquet de croûtes. Enfin, il n'est pas cet être toujours théâtral, grandiloquent et surtout monstrueux quoiqu'il arrive (a contrario, Dexter est adorable, prévenant avec Rita et ses enfants, sans ambiguïté aucune), sans aucune once d'humanité. En niant l'humanité de ces personnages, nous nous rassurons et nous voilons la face sur notre propre capacité à la monstruosité. En montrant, au fil de cette première saison, le parcours de Dexter depuis son enfance, la série nous dépeint un être humain dont la normalité sociétale, bien que feinte ou jouée en grande partie, est sa porte de sortie, son moyen de survivre et de vivre. Est-il vraiment seul dans ce cas, au delà de sa condition de serial killer ?
A part, comme je l'ai noté plus haut, le pénible (à mes oreilles) cliché musical Miami/salsa, cette première saison de Dexter est de haute volée : casting aux petits oignons (Michael C. Hall, déjà très bon dans Six Feet Under, tient son personnage avec justesse et malice), réalisation efficace (voire classieuse, limite giallesque dans l'épisode Seeing Red, ép. 10, ou onirique dans les dernières minutes du season finale Home Sweet Home, ép. 12), arc narratif tenant sur une saison, sans cliffhanger final mais introduisant quelques éléments pour les futures saisons (en particulier les soupçons d'un flic de la brigade envers Dexter). Et quelle bonne idée de faire de l'arc narratif de cette première saison les origines de Dexter (car tout nous est expliqué), ce qui plante le personnage et évite les mystères trainant en longueur.
Mais une question nous taraude à la fin de cette première saison : mais où met-il les sacs poubelles des restes de ses victimes ? Parce qu'à en croire sa boite à souvenirs, il y en a bien deux bonnes douzaines. Et deux bonnes douzaines de sacs poubelles pleins de morceaux de cadavres, c'est loin de passer inaperçu. Réponse dans la seconde saison, peut-être...
Et dans ce paysage, cette première saison de Dexter arrive vraiment comme un cheveu un cheveu sur la soupe judiciaro-télévisuelle. Nous voilà avec des éléments classiques (tueurs en séries machiavéliques, flics, famille de flics, tension de hiérarchie...), dans une Miami haute en couleur (seul point faible et un peu cliché de la saison, la musique cubaine trop présente à mon goût), où Dexter, enfant adopté dans une famille de flic (sa sœur adoptive est une collègue), est, le jour, expert en traces de sang à la criminelle de Miami et, la nuit, traqueur et serial killer de serial killer. Et là est la vraie originalité de cette série : nous placer du coté du traditionnel grand méchant monstre.
Mais aussi monstrueux qu'apparaissent ses actes, le personnage est humain (et l'on s'y attache très vite, adhérent presque à son système de valeurs), et c'est sur ce point que la saison s'attarde. Son histoire personnelle est d'ailleurs au centre de cette saison, en plus d'un imaginatif Tueur de Glace qui semble narguer Dexter. Entre la relation avec sa sœur (Debra, jouée par Jennifer Carpenter, fliquette ambitieuse et maline, jurant comme un charretier), sa relation amoureuse avec une jolie nénette (Rita, jouée par Julie Benz, vu dans Buffy et Angel dans le rôle de Darla) avec deux enfants et un ex-mari violent, ses relations de bureau et les souvenirs de son père adoptif, véritable mentor, Dexter nous raconte sa vie (les épisodes nous sont commentés par la voix de Dexter) faite de mensonges, de non-dits et comment il s'arrange avec ça, avec ses relations humaines dans lesquelles il ne voit uniquement comme intérêt celui de ne pas éveiller de soupçons (quoique...). Mais peu à peu, Dexter évolue (sa confrontation avec un psy aux pratiques étranges dans l'épisode Shrink Wrap, ép 08, est un véritable tournant pour lui).
Et cela est un vrai bol d'air dans la vision classique, caricaturale du serial killer, façon Esprits Criminels, CSI-Miami et un paquet de croûtes. Enfin, il n'est pas cet être toujours théâtral, grandiloquent et surtout monstrueux quoiqu'il arrive (a contrario, Dexter est adorable, prévenant avec Rita et ses enfants, sans ambiguïté aucune), sans aucune once d'humanité. En niant l'humanité de ces personnages, nous nous rassurons et nous voilons la face sur notre propre capacité à la monstruosité. En montrant, au fil de cette première saison, le parcours de Dexter depuis son enfance, la série nous dépeint un être humain dont la normalité sociétale, bien que feinte ou jouée en grande partie, est sa porte de sortie, son moyen de survivre et de vivre. Est-il vraiment seul dans ce cas, au delà de sa condition de serial killer ?
A part, comme je l'ai noté plus haut, le pénible (à mes oreilles) cliché musical Miami/salsa, cette première saison de Dexter est de haute volée : casting aux petits oignons (Michael C. Hall, déjà très bon dans Six Feet Under, tient son personnage avec justesse et malice), réalisation efficace (voire classieuse, limite giallesque dans l'épisode Seeing Red, ép. 10, ou onirique dans les dernières minutes du season finale Home Sweet Home, ép. 12), arc narratif tenant sur une saison, sans cliffhanger final mais introduisant quelques éléments pour les futures saisons (en particulier les soupçons d'un flic de la brigade envers Dexter). Et quelle bonne idée de faire de l'arc narratif de cette première saison les origines de Dexter (car tout nous est expliqué), ce qui plante le personnage et évite les mystères trainant en longueur.
Mais une question nous taraude à la fin de cette première saison : mais où met-il les sacs poubelles des restes de ses victimes ? Parce qu'à en croire sa boite à souvenirs, il y en a bien deux bonnes douzaines. Et deux bonnes douzaines de sacs poubelles pleins de morceaux de cadavres, c'est loin de passer inaperçu. Réponse dans la seconde saison, peut-être...
2 commentaires:
Moi j'ai un peu décroché au début de la saison 3 ...
Je post sur ce blog car je n'y arrive pas sur l'autre (?)
L'idée du blog rugby me plait, je serais bien sûr client ! avec peut être le plaisir de parier sur La Rochelle en top 14 l'année prochaine
Pour le blog rugby, je vais peut-être le mettre en route pour les phases finales... A suivre...
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