Je vous l'ai déjà plus ou moins raconté dans les épisodes précédents de ma saga : Star Trek est une illumination tardive. Ado, en jeune addict de séries en tout genre, je refusais d'entendre du bien, même des films (faut dire qu'il y en a quand même qui ne sont pas terribles), d'une vieille série avec des mecs en pyjama, des maquillages grotesques, des effets spéciaux à ficelle et une naïveté jusque dans les couleurs du carton-pâte. Question SF et espace, je ne jurai que par Babylon 5, sombre, violente, politique, héroïque. Et dans le débat des séries spatiales à stations qui faisait rage à l'époque (DS9 VS B5), le vainqueur ne pouvait être que la station Babylon, cinquième du nom.
Soyons honnête : tout ça dans la plus profonde subjectivité et dans le plus grand refus de jeter ne serait-ce qu'un sourcil sur l'adversaire, juste histoire de voir si c'est si craignos que ça en a l'air. On est con à 16 ans, et pour des tas de choses bien plus sérieuses que les séries.
Le déclic est venu justement de Deep Space 9, troisième série portant la mention Star Trek à avoir été mise à l'antenne. Là où Babylon est une station cosmopolite tentant de faire le pont entre des peuples n'ayant pour seul point commun que le voyage spatial, DS9 est une station qui l'objectif d'être ce qu'est Babylon. Mais on en est loin, car le lieu, avant sa reprise par la Fédération, est déjà chargé d'une histoire bien lourde. En effet elle est proche d'une planête, Bajor, qui vient de se sortir du joug cardassien et donc en pleine reconstruction. La Fédération prend donc le contrôle de cette station, devant faire le tampon entre les aspirations d'un peuple qui retrouve la liberté, les anciens geoliers dont l'empire tombe en décrépitude, les vengeances, la justice, les autres peuples et une menace qui va très vite se profiler.
En plein 90's, cette série sonne on ne peut plus actuel, après la chute du mur et l'éclatement des Balkans. Et je découvre un univers loin d'être aussi naïf et premier degré que j'aurai pu le croire, une acuité que je ne soupçonnais pas, et de l'humour ! Et aussi des jolies filles...
Et c'est l'enchaînement. Je m'intéresse de fait à la précédente série, The Next Generation, que je regarderai de manière moins assidue, mais dont je ne louperai pas le final absolument grandiose, lors d'une soirée spéciale sur Jimmy, où sera également diffusé le pilote inédit de la série originale, pilote où il n'est pas encore question du Capitaine Kirk, mais déjà de Spock et d'un premier officier au féminin (qui disparaîtra tout de suite derrière).
Et peu à peu j'ai réussi à m'intéresser à la série originale, celle-là même qui, de par mon ignorance, m'avait bloqué l'accès à cet univers. Et je peux dire aujourd'hui, alors que je viens de finir de regarder l'ensemble des 3 saisons, que c'est une grande série. Au delà de tous ses oripeaux surranés, voilà une série qui savait proposer à la fois une SF de qualité sans occulter, et souvent avec beaucoup de finesse, les problématiques de la fin des années 60 (et certaines sont toujours d'actualité...). Et en ce sens, la troisième saison s'avère être la meilleure des trois, malgré un début un peu foiré (le premier épisode qui se termine sur un grand rire de l'équipage, y compris Spock, façon mauvaise sitcom familiale) : ségrégation, hippies, phénomènes sectaires et gourous, racisme, sexisme, ingérence diplomatique... Et parfois juste de la SF, avec la suspension d'incrédulité poussé au maximum, comme ce fameux épisode où l'équipage revit le duel de Tombstone. Alors oui, les épisodes ne se suivent pas (c'était encore très très rare dans les 60's), les personnages semblent parfois figés et n'évoluent que peu les uns par rapport aux autres d'une saison à l'autre, mais ceux-ci bien écrits, bien joués (Nimoy rules !) et surtout attachants. Et les filles sont souvent jolies et court vêtues. Et si les extraterrestres frisent le délit anthropocentrisme, n'y voyez qu'une économie de moyen, et qu'une façon de mieux parler de nous.
Ce qui frappe encore aujourd'hui, c'est l'ignorance du public et d'une bonne partie de journalistes ciné-tv face à cet univers complexe et d'une rare solidité. Et où l'on ressort toujours le cliché du pyjama à la sortie du dernier volet de la saga.
Le jour où la France se targuera d'avoir pondu un tel univers, on pourra peut-être recommencer de se moquer...
A suivre si tout va bien : Moi et les séries - 6ème partie : j'ai pas encore ni le titre, ni le thème, alors d'ici là bonjour chez vous
Soyons honnête : tout ça dans la plus profonde subjectivité et dans le plus grand refus de jeter ne serait-ce qu'un sourcil sur l'adversaire, juste histoire de voir si c'est si craignos que ça en a l'air. On est con à 16 ans, et pour des tas de choses bien plus sérieuses que les séries.
Le déclic est venu justement de Deep Space 9, troisième série portant la mention Star Trek à avoir été mise à l'antenne. Là où Babylon est une station cosmopolite tentant de faire le pont entre des peuples n'ayant pour seul point commun que le voyage spatial, DS9 est une station qui l'objectif d'être ce qu'est Babylon. Mais on en est loin, car le lieu, avant sa reprise par la Fédération, est déjà chargé d'une histoire bien lourde. En effet elle est proche d'une planête, Bajor, qui vient de se sortir du joug cardassien et donc en pleine reconstruction. La Fédération prend donc le contrôle de cette station, devant faire le tampon entre les aspirations d'un peuple qui retrouve la liberté, les anciens geoliers dont l'empire tombe en décrépitude, les vengeances, la justice, les autres peuples et une menace qui va très vite se profiler.
En plein 90's, cette série sonne on ne peut plus actuel, après la chute du mur et l'éclatement des Balkans. Et je découvre un univers loin d'être aussi naïf et premier degré que j'aurai pu le croire, une acuité que je ne soupçonnais pas, et de l'humour ! Et aussi des jolies filles...
Et c'est l'enchaînement. Je m'intéresse de fait à la précédente série, The Next Generation, que je regarderai de manière moins assidue, mais dont je ne louperai pas le final absolument grandiose, lors d'une soirée spéciale sur Jimmy, où sera également diffusé le pilote inédit de la série originale, pilote où il n'est pas encore question du Capitaine Kirk, mais déjà de Spock et d'un premier officier au féminin (qui disparaîtra tout de suite derrière).
Et peu à peu j'ai réussi à m'intéresser à la série originale, celle-là même qui, de par mon ignorance, m'avait bloqué l'accès à cet univers. Et je peux dire aujourd'hui, alors que je viens de finir de regarder l'ensemble des 3 saisons, que c'est une grande série. Au delà de tous ses oripeaux surranés, voilà une série qui savait proposer à la fois une SF de qualité sans occulter, et souvent avec beaucoup de finesse, les problématiques de la fin des années 60 (et certaines sont toujours d'actualité...). Et en ce sens, la troisième saison s'avère être la meilleure des trois, malgré un début un peu foiré (le premier épisode qui se termine sur un grand rire de l'équipage, y compris Spock, façon mauvaise sitcom familiale) : ségrégation, hippies, phénomènes sectaires et gourous, racisme, sexisme, ingérence diplomatique... Et parfois juste de la SF, avec la suspension d'incrédulité poussé au maximum, comme ce fameux épisode où l'équipage revit le duel de Tombstone. Alors oui, les épisodes ne se suivent pas (c'était encore très très rare dans les 60's), les personnages semblent parfois figés et n'évoluent que peu les uns par rapport aux autres d'une saison à l'autre, mais ceux-ci bien écrits, bien joués (Nimoy rules !) et surtout attachants. Et les filles sont souvent jolies et court vêtues. Et si les extraterrestres frisent le délit anthropocentrisme, n'y voyez qu'une économie de moyen, et qu'une façon de mieux parler de nous.
Ce qui frappe encore aujourd'hui, c'est l'ignorance du public et d'une bonne partie de journalistes ciné-tv face à cet univers complexe et d'une rare solidité. Et où l'on ressort toujours le cliché du pyjama à la sortie du dernier volet de la saga.
Le jour où la France se targuera d'avoir pondu un tel univers, on pourra peut-être recommencer de se moquer...
A suivre si tout va bien : Moi et les séries - 6ème partie : j'ai pas encore ni le titre, ni le thème, alors d'ici là bonjour chez vous
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