Au delà d'avoir la lourde tâche que d'incarner l'entrée de ce blog dans sa quatrième centaine (301 post quand j'aurai posé le point final de cette bafouille), le jukebox monthly est un jukebox spécial Placebo. Plutôt fan depuis le début,
un de mes derniers concerts (déjà lointain), c'est un groupe que je suis avidement depuis le début et qui a sorti hier un nouvel album, Battle for the Sun (si vous avez 80€ à claquer,
l'édition limitée est un objet absolument magnifique, mais j'en parlerai très prochainement), qui, aux deux premières écoutes, semble avoir fait quelque peu évoluer son son, mais je vous en dirai donc plus dès que je l'aurai écouté un peu plus.
Voilà donc un peu mon best of à moi (à l'unique condition que je me suis posé de ne mettre que deux titres par album, ce qui est super surtout pour le deuxième album), qui ne prend pas en compte ce dernier opus.
Nancy Boy (
Placebo) : premier tube, en tout cas bien soutenu par MTV à l'époque, titre qui a imposé une certaine image trash du groupe et de Brian Molko qui va longtemps leur coller à la peau, image pourtant balayé, à mon avis, dès le deuxième album. Reste ce titre violent, aux guitares tranchantes et à l'urgence punk, qu'on ne retrouvera presque plus par la suite.
I Know (
Placebo) : chanson prémisse de la mélancolie qui va recouvrir une bonne partie des chansons de Placebo et parce qu'à un moment donné, à l'adolescence, cette chanson, comme presque tout ce premier album, m'a parlé et semblait dire quelque chose de moi.
Pure Morning (
Without You I'm Nothing) : à se demander si c'était bien le même groupe, la première fois que j'ai écouté les premières notes de cette chanson hors norme. Variation de plus de 3 minutes sur un seul et même accord, peut-être LE chef d'oeuvre de ce groupe, soutenu en plus par
un clip vraiment superbe. Pour l'anecdote, on trouvait sur l'une des deux versions (j'avais bien écumé 4 ou 5 FNAC pour la choper) du single LA face B désormais mythique, le fameux Mars Landing Party, avec sa ritournelle vaguement bossa et surtout ses fameuses paroles
embrasse-moi, mets ton doigt dans mon cul, une présence ambigüe, une présence inconnue, jusqu'à c'que j'en peux plus...
Without You I'm Nothing (
Without You I'm Nothing) : rarement une musique porte aussi bien les paroles, et le titre annonce la couleur. Guitare, basse, batterie, juste ça, et une charge émotionnelle exceptionnelle pour ce genre de configuration rock. Un must. A savoir que Bowie a posé sa voix en deuxième voix sur cette chanson, en live et en single.
Black Eyed (
Black Market Music) : deux accords, puissance, émotion. Je rêve d'écrire ce genre de chanson. Pour sûr l'un des sommets de ce troisième opus, totalement réorchestré pour leur concert de décembre 2008 à Angkor (dispo sur l'édition limitée de leur dernier disque).
Slave to the Wage (
Black Market Music) :
it's a race, a race for rats, a race for rats to die... Un clip ultra référencé
Gattaca, mais un Molko qui sort un peu de la mélancolie pour poser un regard sur le monde.
Special Needs (
Sleeping with Ghosts) : une belle écriture, un peu plus de légéreté dans la mélancolie, une production étonnante, avec des claviers très présents et une batterie nerveuse (Hewitt est un batteur exceptionnel), et pourtant en fond une guitare ultra saturée, qui nappe plus qu'elle enveloppe la chanson. Un très beau moment de cet opus mal aimé (pour parfois quelques bonnes raisons).
Protect Me From What I Want (
Sleeping with Ghosts) : à l'instar du Peeping Tom du précédent album, Placebo parle d'un mal-être quelque peu civilisationnel, sur une ritournelle (une
valse, comme dit Molko sur le DVD
Soulmates Never Die) presque légère. Chanson très bien adaptée en français par Virginie Despentes, et
mise sulfureusement en image (interdit aux mineurs, vous ne direz pas que je ne vous l'ai pas dit !) par Gaspard Noé.
Follow The Cops Back Home (
Meds) : chanson dans la même veine que la précédente, en plus rock guitaristiquement parlant. Elle m'a soufflé dès la première écoute, et au moins tout autant en live. Et Molko prouve aussi qu'il est capable d'avoir plus de coffre (vous avez écouté Battle For The Sun, la chanson, et sa fin ?) que ce qu'on pouvait penser de lui ne serait-ce que deux albums auparavant.
Broken Promise (
Meds) : exceptionnel duo avec Michael Stipe, le chanteur de REM, j'ai cru entendre à certains égards du Deftones, pour ceux qui connaissent. En plus c'est agréable d'écouter la voix de Stipe sur de grosses guitares.
Soyons honnêtes, ce jukebox ne me satisfait pas totalement, juste parce que je me suis mis des règles. Mais bon, sans ça, on y serait encore...