10 mars 2009

Watchmen


Halte là les fines bouches, les pisse-froids, les alan-mooristes les plus orthodoxes et autres geeks pour qui ne peut pouvoir toucher à l'intouchable qu'un ârtîsteû adoubé par Le Grand Geek (conscience collective des geeks qui a tendance à surmultiplier les syndromes et symptômes de cultes intouchables), ce que n'est pas Zack Snyder, qui malheureusement pour lui aime Milius (Conan forever), adhère à la NRA (lobby pro-flingue US), vote républicain, aime les films de justiciers (les fameux vigilante 70's-80's), a remaké le Zombie d'Argento (un Armée des Morts plein d'adrénaline et plus que prometteur à l'époque) et a osé 300 (à mon avis l'un des meilleurs films de 2007), considéré par certains comme un film facho-gay friendly, ce qui est aussi absurde que de traiter Starship Troopers de film de propagande nazi. Sachez que les deux ou trois premiers éléments sus-cités ont suffit à une certaine frange de la critique pour le catégoriser comme cinéaste à flinguer à chaque sortie.

Voici la vraie première et excellente adaptation d'un scénario de BD d'Alan Moore. D'une exceptionnelle fidélité (jusque dans le choix des musiques, si, si, relisez la BD) face au matériau d'origine particulièrement dense et complexe, Snyder, loin d'être sclérosé par celui-ci, donne une fluidité et une profondeur à une histoire qui avait une réputation plus que fondée d'adaptation quasi impossible à l'écran. Il suffisait finalement de rester proche de l'histoire : la guerre froide, 1985, Nixon, les yuppies montant en puissance ; des tas d'éléments plus très vendeurs de nos jours (quel môme frissonne encore devant le terme URSS ?), en tout cas du point de vue d'un studio, mais telle est l'histoire originale et faire autrement n'aurait été voué qu'à l'échec.

Zack Snyder a l'amour du cinéma qui transpire par tous les pores de la péloche. Et, casting en tête (je n'ai ainsi aucune peine à trouver mes deux prochains copains du mois) et un générique absolument exceptionnel, je n'ai aucun reproche à lui faire. Pas un seul. Beau, violent, cérébral, sans compromis, j'oserai presque dire qu'il fait passer Dark Knight pour un blockbuster torché par Brett Ratner (tiens, voilà du tâcheron...), façon Rush Hour. Je sais, je suis vache pour Nolan mais merde, il y a au moins autant de cellules-souches à chef-d'oeuvre dans ce film et de talent chez Snyder, dans la caméra et dans la tronche, voire plus que dans l'ultra (trop ?) encensé blockbuster masqué de 2008.

Voilà un donc film qui mériterait des oscars ou des palmes ou des ours, mais qui n'aura finalment que mon entier et indéfectible amour et soutien.

2 commentaires:

il Gatto del rabbino a dit…

Serait-ce Malin Akerman ta prochaine copine du mois ?

Dr. Strangelove a dit…

Entre autre, comment t'as deviné ? Il est vrai que, pour citer Mad Movies, le Spectre Soyeux nue en bottes ferait bander un mort...