Parce que j'aime les anniversaires et les comptes ronds, je ne pouvais pas passer à coté de ce 200ème post de ce blog. Et il fallait donc un film spécial pour cette occasion. Et ce film spécial ne peut être, pour moi, que Buckaroo Banzai. Vu au milieu des années 80 sur Canal+ un dimanche à 18h (je devais avoir 6 ou 8 ans tout au plus), il ne m'est resté longtemps de ce film qu'un vague souvenir, celui d'une voiture traversant une montagne, et ainsi l'impossibilité de savoir quel était cet étrange film dont il ne me restait que cet unique souvenir. Bien évidement, la seule évocation de ce souvenir auprès d'amis, de connaissance afin de satisfaire mon besoin de savoir se traduisait bien souvent par une certaine circonspection, voire une légère moquerie. Puis, il y a de cela quelques années, arriva mon très cher ami Tramber qui, alors que nous allions ensemble faire du rock'n'roll près du plateau de Gergovie, n'eut presque aucune hésitation à l'écoute de l'évocation de ce souvenir cinématographique et me répondit tout de go : "Cherches pas plus loin, ton film c'est Buckaroo Banzai". Et soudain tout s'assembla, et cette félicité atteignit son paroxysme le jour où ce même Tramber m'offrit le DVD dudit film. Et grâce à lui (et chantons ses louanges !), voici donc l'heure de la 200ème chronique de Strangeloscopiques.
Je ne le sais que trop, l'enfance est rarement un bon baromètre de la qualité d'un film. Et je comprends aujourd'hui tout ce qui avait pu me plaire gamin : SF foutraque, technologie bric à brac, héros au talents plus que multiples (chanteur à succés, neurochirurgien, physicien émérite, chevalier blanc...), invraisemblance des situations et méchants déglingués. Si sans aucun doute un tel film serait quasi inimaginable à l'heure d'aujourd'hui, le fait que quelqu'un ait pu l'imaginer, que quelqu'un ait choisi de le financer, que quelqu'un y ait cru assez pour le filmer et que tout ce beau monde y croit au point d'envisager une suite annoncée dès le générique de fin (The Adventures of Buckaroo Banzai Against the World Crime League ne verra jamais le jour suite aux résultats désastreux au box office) donne pourtant à ce film un abord sympathique.
Car s'il est impossible d'en faire un chef d'oeuvre oublié, il serait tout autant facile d'en faire un nanar (ce que d'ailleurs le site Nanarland ne fait pas) de part tout d'abord un résultat d'ensemble qui ne vieillit pas trop mal et d'une inventivité assez jouissive, malgré certaines faiblesses indéniables du scénario et du rythme général du film. Entre les extraterrestres qui s'appellent tous John (certains même ont choisi des noms du genre John Bigbooty ou John Smallberries, qu'on pourrait traduire respectivement par John Grocul et John Petitecouilles), un festival de cabotinage (à rendre malade les professeurs de l'Actor's Studio) de John Lithgow dans le rôle du grand méchant, le design des vaisseaux extraterrestres à l'opposé absolu du bon goût des lignes trekkiennes ou lucassiennes et un système capable de traverser la matière (car c'est donc cela qui m'avait tant marqué enfant) au volant d'une voiture (voire d'une voiture à pédale...), il y a cette espèce d'énergie foutraque qui me fait dire que ce film n'a qu'un seul gros défaut : celui d'être un film.
Transposez tous ces éléments dans un comics, et cela passe comme une lettre à la poste. Il y a là un véritable univers de comics, ce too much attachant que le neuvième art peut se permettre, là où il peut frôler le ridicule au cinéma. Mais ce too much, ici, est modeste, donc rafraichissant. La seule prétention ici est la tentative (ratée, tout du moins au box office) de proposer un nouvel héros, un univers original, avec ses codes et sa mécanique propre. Buckaroo Banzai n'a aucune volonté de réalisme et ne s'en cache jamais ; à l'heure (attention, ceci est un constat seulement...) où les héros des années 2000 ne peuvent être qu'ancrés dans un réalisme, une certaine vérité qui rapproche le plus possible leur monde et le nôtre, où tout doit avoir origine, histoire et motivation, ce genre de film aère nos cerveaux désormais marqués au fer rouge des héros sombres post-modernes, si sérieux, grand pouvoirs grandes etc...
Je ne le sais que trop, l'enfance est rarement un bon baromètre de la qualité d'un film. Et je comprends aujourd'hui tout ce qui avait pu me plaire gamin : SF foutraque, technologie bric à brac, héros au talents plus que multiples (chanteur à succés, neurochirurgien, physicien émérite, chevalier blanc...), invraisemblance des situations et méchants déglingués. Si sans aucun doute un tel film serait quasi inimaginable à l'heure d'aujourd'hui, le fait que quelqu'un ait pu l'imaginer, que quelqu'un ait choisi de le financer, que quelqu'un y ait cru assez pour le filmer et que tout ce beau monde y croit au point d'envisager une suite annoncée dès le générique de fin (The Adventures of Buckaroo Banzai Against the World Crime League ne verra jamais le jour suite aux résultats désastreux au box office) donne pourtant à ce film un abord sympathique.
Car s'il est impossible d'en faire un chef d'oeuvre oublié, il serait tout autant facile d'en faire un nanar (ce que d'ailleurs le site Nanarland ne fait pas) de part tout d'abord un résultat d'ensemble qui ne vieillit pas trop mal et d'une inventivité assez jouissive, malgré certaines faiblesses indéniables du scénario et du rythme général du film. Entre les extraterrestres qui s'appellent tous John (certains même ont choisi des noms du genre John Bigbooty ou John Smallberries, qu'on pourrait traduire respectivement par John Grocul et John Petitecouilles), un festival de cabotinage (à rendre malade les professeurs de l'Actor's Studio) de John Lithgow dans le rôle du grand méchant, le design des vaisseaux extraterrestres à l'opposé absolu du bon goût des lignes trekkiennes ou lucassiennes et un système capable de traverser la matière (car c'est donc cela qui m'avait tant marqué enfant) au volant d'une voiture (voire d'une voiture à pédale...), il y a cette espèce d'énergie foutraque qui me fait dire que ce film n'a qu'un seul gros défaut : celui d'être un film.
Transposez tous ces éléments dans un comics, et cela passe comme une lettre à la poste. Il y a là un véritable univers de comics, ce too much attachant que le neuvième art peut se permettre, là où il peut frôler le ridicule au cinéma. Mais ce too much, ici, est modeste, donc rafraichissant. La seule prétention ici est la tentative (ratée, tout du moins au box office) de proposer un nouvel héros, un univers original, avec ses codes et sa mécanique propre. Buckaroo Banzai n'a aucune volonté de réalisme et ne s'en cache jamais ; à l'heure (attention, ceci est un constat seulement...) où les héros des années 2000 ne peuvent être qu'ancrés dans un réalisme, une certaine vérité qui rapproche le plus possible leur monde et le nôtre, où tout doit avoir origine, histoire et motivation, ce genre de film aère nos cerveaux désormais marqués au fer rouge des héros sombres post-modernes, si sérieux, grand pouvoirs grandes etc...
3 commentaires:
Culte itou, par chez nous.
(mais est-ce une surprise ?)
Je songe à le revoir, d'ailleurs.
je me souviens surtout qu'il y avait des répliques, inutiles un peu absurde, pendant une course poursuite à la manière des énigmatiques "vers perforants" de flash Gordon^^.
Sinon j'ai moi aussi ma madeleine de Proust oubliée. Je pensait l'avoir retrouvée il y a peu de temps mais que nenni, si quelqu'un à une idée : la scène dont je me souviens c'est un homme déséquilibré, nu qui court dans la rue à toute bringue avec un couteau dans la main. il me semble qu'il a des moustaches... Rien à voir avec cette photo noir et blanc où deux gros barbus nus se branlent assis dans un fauteuil en cuir avec un aspirateur...
Tiens, c'est marrant, quand j'avais 6 ou 8 ans, je me rappelle d'un film en noir&blanc(Canal + n'existait pas encore, désolé) dans lequel des footballeurs américains ou des rugbymen avaient une valve à peu près au niveau du nombril et quand on l'ouvrait, ils se gonflaient d'air et s'envolaient tels de ridicules dirigeables boursouflés.
Et quand j'avais 9 ou 10 ans, en Italie, j'ai vu un film en N&B (toujours) dans lequel un petit bonhomme fallot avait une valise qui se transformait en ce qu'il voulait : voiture, table avec un fastueux banquet, etc.
BON ANNIV200eVERSAIRE !
Enregistrer un commentaire