Cet aprèm', je suis seul, et quand je suis seul, j'aime aller me faire peur dans une salle obscure, avec surement personne ou presque dans la salle.
Cet aprèm', je vais aller voir
[REC], pelicula horrifico made in Spain de Jaume Balaguero (le très bon
Fragile, avec Calista Flockhart, échappée d'Ally McBeal) et Paco Plaza (lui je le connais pas).
Ma dernière grosse mega trouille de ciné a été
The Grudge (en même temps une sance très étonnante où tous les 1/4 d'heures les spectateurs reprennaient leurs esprit en respirant calmement par la bouche, et où un homme se cachait dans les bras de sa copine, et moi je me chiais dessus tout seul, parce que Lisa et Tramber étaient aller voir
L'Age de Raison, le 2ème volet de Bridget Jones). Je suis très impatient de voir ce film, donc d'avoir peur. Maso, vous avez dit maso ? En tout cas compte-rendu ce soir entre 19h et 22h.
---MàJ---
Et me voici, me voilà, il est 20h24. J'ai donc vu [REC]. J'ai donc, comme prévu, eu peur. Pour un film qui est sensé faire peur, et bien que je sois une personne (très) sensible aux films qui font peur, j'estime donc que le film est réussi car messieurs Balaguero et Plaza ont réussi à me faire peur.
Il est difficile d'en dire beaucoup sur l'histoire du film, à part qu'une équipe de télé (caméraman et présentatrice) faisant un sous-mix de Paris Dernière et Vis Ma Vie suit ce soir-là la vie d'une caserne de pompiers. La nuit est plutôt calme, un appel pour une intervention bénigne dans un immeuble, en apparence, mais qui va se transformer en cauchemar. Voilà pour le pitch comme dirait Ardigiel.
Si je ne peux en dire plus sur le scénario, je vais donc m'attacher à la forme : immersion totale dans l'action par l'utilisation ininterrompu de la caméra subjective. Et c'est en grande partie grâce à ce procédé que ça prend rapidement aux tripes. On a vite envie d'être le caméraman, de tourner à gauche plutôt qu'à droite, de le crier (ou chuchoter) "tournes-toi bordel !", et comme lui on se dit "quel nuit d'enfer". Par ce procédé finalement très (trop ?) objectif, nous subissons, un peu comme à la télé, les images projetés, pas un moment nous pouvons faire pause, il n'y pas de relâche, il n'y a plus de distance entre nous et l'action.
Il faut tout de même, car le procédé stylistique ne fait pas tout, rendre grâce aux acteurs (car ce n'est pas la vraie vie, question que je me suis presque posé tellement j'ai vécu ce film) tous inconnus évidement (sinon une partie du procédé tombe à l'eau) qui nous font vraiment croire à la véracité des évènements.
On compare, ici et là, ce film avec le fameux
Projet Blair Witch, du fait du procédé de caméra subjective. Pas de doute, et ça se confirme avec
[REC], le tour de force réussi par
BWP de donner l'impression de huis-clos dans un espace aussi ouvert qu'une forêt, grâce à la caméra subjective, ce tour de force est quasi sublimé par ce presque personnage qu'est l'immeuble, un huis clos lourd, qui pèse peu à peu jusqu'à une fin ou l'immeuble s'écrase presque de tout son poids sur la pulsion scopique du spectateur.
Mais comme je ne suis jamais totalement content, j'aurai juste voulu en savoir plus sur le pourquoi du comment. Mais c'est parce que je pinaille. Ah oui, dernière chose, j'entends et je lis ici ou là des projets de remake, de deuxième opus : quel intérêt ? Certes la fin ouvre des pistes, donne quelques réponses, met en lumière une idée du pourquoi du comment, et laisse aussi quelques questions. A mon avis, le film garderait un certain charme à garder son mystère et à laisser notre imagination tisser son propre fil. Mais je n'ai que peu de chance qu'on écoute mon avis.