24 oct. 2010

True Blood saison 3


Après une deuxième saison excessive, grand-guignol, charnelle et intense, on pouvait facilement craindre une baisse de forme pour la troisième. Si l'on est loin du priapisme de la précédente saison, cette troisième fournée annuelle des aventures de Sookie Stackhouse n'est pas sans qualité, loin de là.

Alors oui, si les séquences de sexe débridé, de poitrine dénudée ont basé l'essentiel de votre intérêt pour cette série, la troisième saison ne peut que vous décevoir. En effet, celle-ci est plus politique mais aussi plus sentimentale, plus psychologique, moins débridée. La reconnaissance des droits des vampires (la progression du vote de l'amendement est en filigrane une bonne partie de la saison) fait son chemin en façade, mais en coulisse les pions se déplacent, les alliances se nouent et avec la Grande Révélation (celle qui a révélé l'existence des vampires) se pressent derrière d'autres créatures dont le secret de l'existence ne tient qu'à un fil.

Dès lors, on ne s'étonnera guère de l'arrivée de garous divers, de métamorphes et d'une ou deux autres créatures dont je tairai le nom au risque de spoiler. On ne s'étonnera pas non plus de découvrir l'animal politique qu'est véritablement le vampire, à changer presque radicalement la perception de certains personnages. Coté humain, ceux-ci ont une fâcheuse tendance à être dépassé par ce monde débarquant dans leur réalité, subissant de plein fouet l'avènement de ces créatures, à commencer par Tara et le touchant LaFayette, l'un des personnages les plus attachants de True Blood.

Alan Ball poursuit ainsi avec constance (la saison est toujours organisée de la même façon : peu de question en suspens, aucune ellipse entre deux saisons, évolution des personnages) son fangshow trouble, décortiquant l'avidité liée au pouvoir et une Amérique sclérosée et fermée. Et l'on se demande bien ce qui attend la ville de Bon Temps pour la saison à venir tant le dernier épisode ouvre de portes, suggère des bouleversements à venir.

True Blood est le meilleur show, télé et cinéma confondu, de vampires et autres monstres depuis des années, car il ne passe jamais à coté des mythes, ne nie jamais les monstres, ne cherche pas le spectaculaire dans la monstruosité mais plutôt les failles, les désirs, les espoirs et les troubles. Et ça, Alan Ball nous a démontré par le passé qu'il savait faire avec Six Feet Under. Et il est en train de le réussir avec True Blood.

1 commentaire:

Vladkergan a dit…

J'ai beau être vraiment amateur de la série, le final m'a un peu déçu, dans le sens ou certains arcs sont refermés à l'aide de deus ex machina pour le moins mal amené (notamment en ce qui concerne Eric et Russel).

A voir comment Alan Ball s'en sortira avec le début de la saison 4 : http://blog.vampirisme.com/vampire/?819-ball-alan-true-blood-saison-3-2010