21 août 2012

Retour sur... Buffy The Vampire Slayer (1ère partie : 1998)

En 1998 débarque en France une énième série US pour ados, où l'on retrouve le décorum familier d'un Beverly Hills 90210 (d'ailleurs c'est le même lycée qui sert de décor) et les grands classiques des lycées US à la sauce Hollywood : pom-pom girls, couloirs bordés de casiers, manuels scolaires dans les bras et BO gentiment rock. Sauf qu'il se trouve que le lycée de Sunnydale est situé juste sur la Bouche de l'Enfer, haut lieu de manifestation démoniaque. Et que Buffy est une tueuse de vampire.

Joss Whedon réécrit et réadapte ainsi pour la télévision le scénario d'un film éponyme (et qu'il s'appelait originellement en VF Bichette la Terreur) qu'il avait écrit et qui était sorti en 1992. Pas forcément satisfait du film (il y a de quoi) mais plutôt convaincu de l'intérêt de son idée, il réussit avec la FOX, voguant sur le succès dans le fantastique d'X-Files, à mettre la première saison en chantier et Buffy est diffusé sur la chaine WB, plutôt orientée djeun's, en 1997.

Plutôt prudent, seuls 12 épisodes sont produits pour cette première saison. Quelques éléments de mythologies sont posés : Angel, le vampire avec une âme, l'Observateur, la Bouche de l'Enfer. Et si qualitativement, les épisodes restent encore très "monstres de la semaine", l'ombre d'un grand mal, celle du Maître (un vampire bien vieux et bien puissant), plane toujours plus ou moins sur l'ensemble de la saison. Et honnêtement, difficile à première vue, de voir ce que cette série pouvait bien proposer de plus, au delà d'un sympathique spectacle télévisuel.

Et pourtant, le ver est dans le fruit. Sous couvert de légèreté et de monstres de la semaine, les thèmes abordés touchent directement et sérieusement le public cible sans jamais les parodier : la pression du groupe, les amours, les pulsions hormonales, la conformation ou non aux normes. Quoi d'autre ? Mais si ! Regardez bien... L'héroïne ? Une blondinette futile, du même genre que celles qui se font massacrer dans les films d'horreur, et pourtant puissante et mortellement dangereuse. Ses acolytes ? Une vraie bande de geek (un cancre, une intello, un bibliothécaire), plutôt middle-class et loin d'être juste des faire-valoir. L'acolyte du grand méchant ? Un enfant, certes vampire (le Juste des Justes), mais difficile pour le spectateur de ne pas être dérangé par cette image symboliquement contradictoire. Et alors qu'X-Files aura influencé une grande partie des séries produite après elle avec son gimmick une saison/un cliffhanger, Joss Whedon pose lors de cette première saison sa marque de fabrique de showrunner : une saison, une intrigue, une grande menace qui parcours l'ensemble de la saison et une fin ouverte mais pas trop, au cas où la série ne soit pas renouvelée, ce qui parmet de ne pas frustrer le spectateur.

Au terme de la saison, Joss Whedon ose même tuer son héroïne. Pour mieux la faire renaître certes, puis tuer le Maître et de clore ainsi la saison, bouclant l'arc narratif ouvert au premier épisode et évitant ainsi des questions sans réponse au cas où Buffy ne soit pas renouvelée. Mais là encore, cela aurait dû nous mettre la canine à l'oreille. Joss Whedon ne se refuserait rien, et même pas de tuer son héroïne. Et les six saisons qui vont suivre ne nous feront pas mentir.


2 commentaires:

I L.A.X a dit…

GO ON!***

Anonyme a dit…

J'avais vu le film "Buffy tueuse de vampires" avec Donald Sutterland en 1994 si mes souvenirs sont bons. J'avais bien aimé, même si y'avais pas de quoi en faire un plat. Quand la série est arrivé plusieurs année après en France, j'ai été quelques peu déçu, déjà parceque sutterland était bien supérieur au bibliothécaire qu'on nous a servi, et les scénarios étaient tellemetn proche les uns des autres que j'avais l'impression de voir x-or ou les chevalier du zodiaque, bref j'ai pas accroché, ensuite cela c'est un peu amélioré, mais est malheureusement resté trop ado.